Attentat de Nice en 2016: un homme soupçonné d'avoir fourni une arme à l'assaillant arrêté en Italie

Une fleur et une bougie laissées sur la marque de sang d'une des victimes de l'attentat meurtrier du 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais à Nice. Un complice de l'auteur de l'attaque au camion sur la Promenade des Anglais à Nice le 14 juillet 2016 a été arrêté en Italie, ont annoncé plusieurs médias italiens le 21 avril 2021. (GIUSEPPE CACACE / AFP)
Une fleur et une bougie laissées sur la marque de sang d'une des victimes de l'attentat meurtrier du 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais à Nice. Un complice de l'auteur de l'attaque au camion sur la Promenade des Anglais à Nice le 14 juillet 2016 a été arrêté en Italie, ont annoncé plusieurs médias italiens le 21 avril 2021. (GIUSEPPE CACACE / AFP)
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Publié le Jeudi 22 avril 2021

Attentat de Nice en 2016: un homme soupçonné d'avoir fourni une arme à l'assaillant arrêté en Italie

  • La police «a capturé hier soir Endri Elezi, un ressortissant albanais de 28 ans faisant l'objet d'un mandat d'arrêt européen émis par les autorités françaises», a déclaré la police dans un communiqué
  • En vertu du mandat d'arrêt européen, l'Italie est tenu de le remettre aux autorités judiciaires françaises d'ici 10 jours, si M. Elezi ne s'y oppose, sinon d'ici 60 jours

ROME : Un Albanais soupçonné d'avoir fourni une arme à l'auteur de l'attaque au camion perpétrée sur la Promenade des Anglais à Nice le 14 juillet 2016 a été arrêté mercredi en Italie, a annoncé jeudi la police italienne.

La police "a capturé hier soir Endri Elezi, un ressortissant albanais de 28 ans faisant l'objet d'un mandat d'arrêt européen émis par les autorités françaises", a déclaré la police dans un communiqué, confirmant des informations publiées mercredi soir par plusieurs médias italiens.

"Il est considéré comme responsable de la fourniture d'armes à Mohamed Lahouaiej Bouhlel, auteur de l'attentat terroriste commis à Nice le 14 juillet 2016. L'homme a été localisé à Sparanise (Caserte)", près de Naples (sud), a-t-elle précisé.

Endri Elezi, surnommé "Gino", aurait fourni à l'assaillant un fusil d'assaut, provenant d'un cambriolage et dissimulé dans une forêt sur les hauteurs de Nice, par l'intermédiaire d'un autre Albanais. La justice française avait émis un mandat d'arrêt européen à son encontre le 27 avril 2020.

Cette arrestation intervient après que la cour d'appel de Paris a confirmé en mars le renvoi aux assises de huit personnes, dont Endri Elezi, pour cet attentat qui avait fait 86 morts.

En vertu du mandat d'arrêt européen, l'Italie est tenu de le remettre aux autorités judiciaires françaises d'ici 10 jours, si M. Elezi ne s'y oppose, sinon d'ici 60 jours.

Puisque l'enquête est terminée et le procès déjà prévu, un supplément d'information devra être ordonné, notamment pour qu'il soit interrogé et soumis aux expertises psychiatriques et psychologiques obligatoires, avant de pouvoir être éventuellement jugé, a expliqué une source judiciaire française.

Trafic d'armes

"Le procès n'étant pas prévu avant 2022, tous ces actes seront vraisemblablement réalisés d'ici l'audience et il pourra comparaître dans le box avec les autres", a commenté Me Eric Morain l'avocat de la Fédération nationale des victimes d'attentats et accidents collectifs (Fenvac).

Le procès, dont les dates n'ont pas encore été annoncées, ne se déroulera pas avant 2022.

Mohamed Lahouaiej Bouhlel ayant été abattu au volant du camion, la cour d'assises spéciale examinera les responsabilités de membres de son entourage et d'intermédiaires impliqués dans le circuit des armes qui lui étaient destinées.

Endri Elezi est mis en cause pour "association de malfaiteurs" et infraction à la législation sur les armes dans le volet "trafic d'armes" de l'enquête. 

Il se serait vanté auprès de son cousin, qui l'accompagnait lors de la transaction, d'avoir escroqué l'intermédiaire albanais "en lui refilant une kalachnikov qui ne marchait pas contre 35 grammes de cocaïne", selon l'ordonnance de renvoi devant la cour d'assises consultée par l'AFP. 

Son cousin, Adriatik E., soupçonné des mêmes faits, s'est suicidé en prison le 8 juin 2018.

L'information judiciaire n'a pas pu démontrer pour cinq suspects ayant fourni des armes à Lahouaiej Bouhlel qu'ils avaient eu connaissance de son projet d'attaque terroriste. La qualification terroriste a donc été écartée et ils sont renvoyés aux assises pour des infractions de droit commun.

Trois hommes, Mohamed Ghraieb, Chokri Chafroud et Ramzi Arefa, sont renvoyés pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle".

Le procès doit durer plusieurs semaines au moins, dans une maxi salle d'audience construite dans le Palais de justice de Paris, sur l'île de la Cité, après celui des attentats du 13 novembre 2015 dans la capitale française et ses environs.

 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.