NEW YORK: L'ONU a réitéré mercredi qu'elle n’est pas impliquée dans le processus des prochaines élections syriennes, et qu'elle n'a reçu «aucun mandat» pour l’être.
Ces propos surviennent après que le parlement syrien ait annoncé mercredi que le président Bachar Assad se présentera à la réélection le 26 mai. C’est la deuxième élection présidentielle tenue pendant la guerre civile qui perdure depuis une décennie.
«Les élections syriennes ont été déclenchées conformément à la constitution actuelle, et elles ne font pas partie du processus politique établi en vertu de la résolution 2254», affirme Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres. «Pour notre part, nous continuerons de souligner l’importance d’une solution politique négociée au conflit en Syrie. La résolution 2254 donne mandat à l'ONU de faciliter un processus politique qui aboutit à la tenue d'élections libres et équitables, conformément à une nouvelle constitution, administrées sous la supervision de l'ONU selon les normes internationales les plus élevées, et qui incluent tous les Syriens, notamment les membres de la diaspora».
Pressé de savoir si son commentaire signifie que l'ONU ne considère pas les élections comme libres et équitables, Dujarric estime que ses «propos sur la Syrie sont assez clairs», en réitérant ses commentaires précédents.
Geir Pedersen, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, s’active à soutenir les efforts vers la rédaction d’une nouvelle constitution, et ce dans le cadre du processus politique visant à mettre fin à la guerre et à garantir des élections libres et équitables, supervisées par l'ONU, et qui permette à tous les Syriens de voter, même les réfugiés d’entre eux.
Lors d’une séance d’information du Conseil de sécurité le mois dernier, Pedersen a toutefois reconnu qu’en raison du manque de «véritable engagement» du régime syrien, le processus politique n’a pas encore abouti à des changements concrets, ni conduit à l’adoption d'une vision claire de l'avenir pour les Syriens.
Le Conseil de sécurité a en outre signalé que des «élections libres et transparentes» fondées sur les dispositions de la résolution 2254 du Conseil de sécurité «semblent encore loin d’être réalisées dans un futur proche».
Assad est accusé par des pays occidentaux, particulièrement des membres du Conseil de sécurité, d'avoir délibérément retardé la rédaction d'une nouvelle constitution afin d’éviter des élections supervisées par l'ONU.
Le mois dernier, Linda Thomas-Greenfield, la représentante permanente des États-Unis auprès de l'ONU, a demandé à la communauté internationale de «ne pas se laisser duper par les prochaines élections présidentielles syriennes. Ces élections ne seront ni libres ni équitables. Elles ne vont pas légitimer le régime d’Assad. Elles ne répondent pas aux critères énoncés dans la résolution 2254, notamment qu'elles soient supervisées par l'ONU ou qu’elles aboutissent réellement à une nouvelle constitution».
Barbara Woodward, l'envoyée britannique auprès de l'ONU, affirme que le Royaume-Uni «se tient aux côtés du peuple syrien pour mettre en œuvre toutes les mesures par la résolution 2254 : un cessez-le-feu à l'échelle nationale, un accès sans entrave à l'aide humanitaire, la libération des personnes détenues arbitrairement, réunir les condition pour un retour en toute sécurité des réfugiés, et des élections libres et équitables conformément à une nouvelle constitution, qui représentent toutes le seul et unique moyen de sortir de ce conflit».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com