L’accord sur les missiles Patriot grecs «renforce la capacité défensive saoudienne»

Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, lors de son entretien avec Arab News.
Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, lors de son entretien avec Arab News.
Short Url
Publié le Jeudi 22 avril 2021

L’accord sur les missiles Patriot grecs «renforce la capacité défensive saoudienne»

  • Le ministre grec des AE, Nikos Dendias, a déclaré à Arab News qu’il considère les plans de développement de l’Arabie saoudite comme «historiques» et souhaitait que la Grèce en fasse partie
  • Il a affirmé que la Turquie avait involontairement rapproché les pays de la Méditerranée orientale et du Golfe, en mettant en lumière leurs principes communs

DJEDDAH: Le système de défense aérienne Patriot qui sera fourni par la Grèce à l’Arabie saoudite va renforcer non seulement la sécurité du Royaume, il va également sécuriser l’approvisionnement énergétique mondial, a déclaré Nikos Dendias, ministre grec des Affaires étrangères, à Arab News.

Le ministre a émis cette observation lors d’une interview exclusive mardi, après la signature d’un accord sur un projet de dispositions relatif au statut juridique des forces armées grecques en Arabie saoudite, et qui soutiendront les capacités de défense du Royaume.

Auparavant, Dendias et Nikos Panagiotopoulos, ministre grec de la Défense, ont rencontré le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane. Selon un rapport de l'agence de presse saoudienne, ils ont passé en revue au cours de la réunion les relations bilatérales gréco-saoudiennes, la coopération commune dans différents domaines, et les moyens de soutenir et de développer leur collaboration, en plus des défis régionaux actuels.

Étaient également présents le vice-ministre saoudien de la Défense, le prince Khaled ben Salmane, et le ministre des Affaires étrangères, le prince Faysal ben Farhan.

Le ministre grec des AE lors de sa réunion avec le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane à Riyad
Le ministre grec des AE, Nikos Dendias, lors de sa réunion avec le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane à Riyad. (Photo, Ministère grec des AE)

«Je suis venu aujourd'hui afin de signer un accord avec le Royaume d'Arabie saoudite, selon lequel une batterie de missiles Patriot grecs sera stationnée en Arabie saoudite afin d'aider à la défense du Royaume, ainsi que pour sécuriser l'approvisionnement énergétique mondial», a affirmé Dendias à Arab News.

Il insiste que «les possibilités sont illimitées» en ce qui concerne la coopération entre la Grèce et l'Arabie saoudite, ajoutant qu’une «nouvelle ère s’ouvrait et que nous progressions rapidement».

«Il y a tellement de choses que nous pouvons réaliser dans le domaine de la défense, il y a beaucoup de choses que nous pouvons accomplir en créant un climat qui sécurise l'énergie et assure la coopération entre des pays aux idées communes. Nous avons fait beaucoup, et il reste encore beaucoup à faire».

Les discussions entre les deux parties se sont étendues à d'autres domaines que la défense. L’Arabie saoudite a ouvert ses portes aux entreprises internationales et aux investisseurs étrangers pour participer aux plans de transformation et de développement du Royaume.

Lorsqu'on lui a demandé si les entreprises grecques étaient intéressées par le fait de participer aux projets à venir, Dendias a affirmé qu'il considère cette occasion bien plus importante qu'une question commerciale.

«Il ne s’agit pas seulement d'argent; il ne s’agit pas seulement d’exporter des services. Ce n'est pas seulement bon pour mon pays et bon pour le Royaume d'Arabie saoudite», dit-il, ce projet «a une dimension historique. C'est un changement énorme, et j'aimerais que mon pays en fasse partie».

//
Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, lors de son entretien avec Arab News. (Photo AN)

Le 16 avril, Dendias a fait la une des journaux lorsque lui et son homologue turc se sont affrontés ouvertement lors d'une conférence de presse conjointe à Ankara. Cherchant à apaiser des mois de tensions concernant les conflits territoriaux en Méditerranée orientale, il a rencontré le président turc Tayyip Erdogan et le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu. Mais la conférence de presse, qui a suscité l'espoir d'une amélioration des relations, s'est rapidement transformée en accusations acrimonieuses des deux côtés.

«La Turquie a accidentellement incité les autres à réaliser que leur raisonnement est différent. (…) Leur compréhension (…) se base sur le droit international, sur le droit international maritime, et sur les bonnes relations de voisinage», a affirmé Dendias a Arab News.

«Ce que je souhaite pour l’avenir est que la Turquie comprenne que c’est la bonne voie à suivre, et qu’elle finisse par se joindre à cet accord entre les pays. Mais bien sûr, être optimiste ne veut pas dire devenir aveugle. Il reste un long chemin à parcourir avant que cela ne se produise», déclare le ministre.

////
Nikos Dendias s'exprimant à Arab News après la signature d’un accord sur un projet de dispositions relatif au statut juridique des forces armées grecques en Arabie saoudite, qui soutiendront les capacités de défense du Royaume. (AN Photo/Huda Bashatah)

Le chef des diplomates grec a abordé en profondeur la question des litiges entre la Turquie, la Grèce et Chypre relatifs aux forages pétroliers et gaziers en Méditerranée orientale. «La Grèce croit aux énergies renouvelables. La Grèce ne va pas commencer à creuser le fond de la mer Méditerranée pour trouver du gaz, pour trouver du pétrole, pour une raison très, très simple. Nous avons besoin de dix ou vingt ans pour les trouver et les exploiter, et en termes de coûts, ce serait tellement plus cher qu’en Arabie saoudite par exemple. Donc, économiquement, la Grèce n’envisage pas de un pays producteur de pétrole.

«Et puis, sauf votre respect, la mer Égée, par exemple, est un paradis sur terre et nous n’allons pas la transformer en Golfe du Mexique. La Grèce souhaite donc avoir des approvisionnements énergétiques. La Grèce souhaite avoir de très bonnes relations avec le Royaume saoudien, mais la Grèce ne prévoit pas dans un avenir proche de devenir un pays producteur de pétrole et de gaz».

Selon l'OMT, la Grèce a battu un record absolu en accueillant 33 millions de visiteurs internationaux en 2019, ce qui en fait un chef de file du tourisme mondial, figurant en tête de liste de nombreux touristes.

En début d’année, le ministre saoudien du Tourisme, Ahmed Al-Khateeb, a annoncé que le Royaume a pour objectif d’attirer d’ici 2023 de nouveaux investissements d'une valeur de 58 milliards de dollars dans les infrastructures touristiques. Le secteur contribue actuellement à 3,5% du PIB total, l'objectif étant d’atteindre 10%.

/////
Le ministre grec des Affaires étrangères a été reçu par son homologue saoudien, le prince Faysal ben Farhan à Riyad. 

Dendias estime que l'Arabie saoudite dispose d’un grand potentiel pour développer son secteur touristique, et avec la riche expérience de la Grèce dans le domaine, les habitants des deux pays ont beaucoup à offrir l'un à l'autre, sachant que «beaucoup de gens aimeraient voir ce que je vois (ici dans le Royaume)».

Le ministre rejette l'idée que la Méditerranée orientale et le Golfe soient deux régions géographiquement distinctes, avec une perception différente des menaces. Il affirme que tous deux sont confrontés à des défis communs.

Il estime que les défis pour les deux régions proviennent de deux fronts aux visions similaires, qui s'éloignent des relations pacifiques et cherchent des moyens de créer davantage de défis au lieu d'être de «bons voisins».

2222222
Nikos Dendias lors de sa réunion avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faysal ben Farhan, à Riyad. 

«La mondialisation est là, et les menaces et les défis sont devenus plus courants», explique Dendias à Arab News. «Je pense que dans ce monde globalisé, les choses sont devenues beaucoup plus proches que nous ne le pensions dans le passé. La plupart des pays, à la fois les pays du Golfe et les pays de la Méditerranée orientale, sont confrontés à des défis communs, et des réponses communes sont nécessaires».

Dendias estime que l'Arabie saoudite et la Grèce sont toutes deux alignées sur les questions les plus pressantes, et que les deux États rejettent l'extrémisme et priorisent la stabilité. «Nous devons essayer de parvenir à cette compréhension commune pour la région», dit-il. «Tous les pays de la région doivent agir conformément au droit international, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, la Charte des Nations Unies et les relations de bon voisinage».

L'établissement des relations de bon voisinage «devrait être notre objectif», a-t-il assuré, ajoutant: «Est-ce facile? Probablement pas. Est-ce faisable? Je suis tenté  de répondre par l’affirmative».

Dendias a également évoqué l'épineuse question des réfugiés et les défis auxquels la Grèce est confrontée en tant que point de transit de dizaines de milliers de migrants et de réfugiés qui tentent d'atteindre l'Europe depuis l'Afrique et le Moyen-Orient.

En mars 2016, l'Union européenne a conclu un accord historique avec la Turquie, par lequel des centaines de milliers de migrants avaient transité pour atteindre le sol de l'UE, afin de limiter le nombre d'arrivées de demandeurs d'asile.

Dans le cadre de l'accord, les migrants en situation irrégulière tentant d'entrer en Grèce seraient renvoyés en Turquie et Ankara prendrait des mesures pour empêcher l'ouverture de nouvelles routes migratoires. En échange, l'UE a accepté de réinstaller les réfugiés syriens de Turquie sur une base individuelle, de réduire les restrictions de visa pour les citoyens turcs, de verser 6 milliards d'euros d'aide à la Turquie pour les migrants syriens, de réviser l'union douanière et de relancer les pourparlers bloqués concernant l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

Cependant, des tensions ont surgi au printemps 2020, lorsqu'Ankara a menacé de laisser des centaines de milliers de migrants entrer en Grèce avant de renoncer à cette idée.

Nikos Dendias lors de sa réunion avec le ministre d'État saoudien aux Affaires étrangères, Adel Al-Joubeir à Riyad. (Photo SPA)

Dendias a expliqué que la crise des migrants et des réfugiés sera très difficile à résoudre, en particulier avec les nouvelles tensions et les crises dans la région de la Méditerranée orientale.

«Il y a des pays qui ont instrumentalisé la crise des réfugiés afin de faire pression à la fois sur la Grèce et sur l'Union européenne pour leurs propres raisons et cela n'est pas du tout acceptable», a-t-il indiqué.

Il ajoute que la situation sera «bien plus facile si les pays du pourtour méditerranéen sont stables et deviennent des États fonctionnels. Je parle de la Syrie et de la Libye, et nous devons également relever le défi qui se profile au Liban. Encore une fois, notre objectif à présent est d’évoluer au sein de notre famille européenne. La Grèce, avec l'Union européenne, va créer un nouveau système afin de relever l'énorme défi de la migration et du problème des réfugiés».

En 2015, le nombre de réfugiés qui sont arrivés par la mer en Grèce en provenance de Turquie s'est élevé à 856 723 personnes. Selon le HCR, 15 696 migrants sont entrés en Grèce l'année dernière.

«La crise des réfugiés et la crise migratoire va se poursuivre», a soutenu Dendias. «Nous réglerons ce problème dans un avenir proche. Et nous devrons être prêts».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Short Url
  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
Short Url
  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Short Url
  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.