Le président ukrainien veut voir Poutine sur le front pour éviter la « guerre »

Dans cette photo d'archives datant de 2019 lors d'un sommet à l'Elysée en présence de la chancelière allemande Angela Merkel, le regard du président ukrainien Volodymyr Zelensky envers son homologue russe résume sa méfiance envers Vladimir Poutine. (Photo, AFP)
Dans cette photo d'archives datant de 2019 lors d'un sommet à l'Elysée en présence de la chancelière allemande Angela Merkel, le regard du président ukrainien Volodymyr Zelensky envers son homologue russe résume sa méfiance envers Vladimir Poutine. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 21 avril 2021

Le président ukrainien veut voir Poutine sur le front pour éviter la « guerre »

  • Les tensions se sont accrues avec Moscou qui a déployé ces dernières semaines des effectifs sans précédent, pouvant atteindre 100 000 hommes selon l’UE
  • Kiev et l'Occident soupçonnent la Russie de chercher un prétexte pour attaquer l'Ukraine dans le but d’annexer l’Est du pays, peuplé en majorité de russophone

 

KIEV : Le président ukrainien a appelé mardi Vladimir Poutine à le rencontrer dans la zone de conflit avec les séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine, pour éviter « une guerre » russo-ukrainienne.

La Russie a massé ces dernières semaines des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne et en Crimée annexée, faisant craindre à Kiev et à l'Occident une opération militaire majeure.

« Monsieur Poutine ! Je suis prêt (...) à vous proposer de me rencontrer dans n'importe quel endroit du Donbass ukrainien », a déclaré en russe le chef d'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky dans un discours à la Nation.

« Le président russe a dit un jour : si une bagarre est inévitable, il faut attaquer le premier. Mais, à mon avis, chaque leader doit comprendre qu'une bagarre ne peut être inévitable quand il s'agit (...) d'une vraie guerre et de millions de vies », a-t-il poursuivi.

Il n'est pas encore « trop tard », a souligné M. Zelensky, assurant ne pas vouloir d'une guerre mais que l'Ukraine y était « prête ». 

« Nous n'avons pas peur car nous avons une armée et des défenseurs incroyables », a-t-il martelé, en ukrainien.

« Nous ne détruisons pas d'autres terres et peuples. Mais cela ne veut pas dire que nous permettrons de nous détruire », a-t-il encore lancé tandis que M. Poutine doit prononcer mercredi son discours annuel très attendu.

Avant cette allocution de M. Zelensky, l'Ukraine avait souligné que des « progrès significatifs » avaient été accomplis au cours de négociations lundi et mardi sur la reprise de la trêve dans l'est de l'Ukraine, théâtre depuis 2014 d'un conflit entre forces ukrainiennes et séparatistes prorusses.

Mais, selon le président ukrainien, la Russie a finalement refusé de soutenir une déclaration commune.

Moscou est largement considérée, malgré ses dénégations, comme le parrain politique, militaire et financier des séparatistes qui combattent depuis sept ans les forces ukrainiennes.

M. Zelensky a dit à plusieurs reprises avoir demandé à parler depuis fin mars à M. Poutine, mais le Kremlin a assuré ne pas avoir reçu de telles requêtes.

Le président ukrainien a également appelé vendredi à Paris, après des négociations avec son homologue français Emmanuel Macron et la chancelière Angela Merkel, les médiateurs dans le conflit, à organiser un sommet à quatre avec Vladimir Poutine. 

Manœuvres et menaces

Depuis le début de l'année, les heurts se sont multipliés entre les forces ukrainiennes et les séparatistes, après une trêve largement respectée pendant la deuxième moitié de 2020.

Parallèlement, les tensions se sont accrues avec Moscou qui a déployé ces dernières semaines des dizaines de milliers de militaires près de la frontière ukrainienne. Selon l'UE, l'Otan et Washington, il s'agit d'effectifs sans précédent, pouvant atteindre 100 000 hommes, d'après Bruxelles.

Près de ligne de front, des civils disaient craindre une reprise massive des combats, certains choisissant de quitter cette zone.

« Ce matin, ça a tiré à nouveau très fortement », a déploré auprès de l'AFP Ioulia Ievtchenko, une mère de quatre enfants dont l'appartement à Krasnogorivka, une petite localité sous le contrôle des forces gouvernementales, se trouve dans un immeuble fortement endommagé par de précédents bombardements.

« On avait une trêve et maintenant c’est à nouveau la guerre », raconté cette femme de 27 ans, avec son fils âgé d'un an dans les bras. « Je vois comment on tire, tous ces chars et blindés de la Russie. On a peur » et « on n'a pas où aller », ajoute-elle.

Kiev et l'Occident soupçonnent Moscou de chercher un prétexte pour attaquer l'Ukraine, la Russie ayant prévenu qu'elle irait à la rescousse de ses citoyens dans la zone de conflit, une région où elle a distribué des centaines de milliers de passeports.

Washington, l'Otan et l'UE ont appelé à de multiples reprises et sans succès la Russie à retirer ses troupes.

Moscou a assuré « ne menacer personne » tout en dénonçant des « provocations » ukrainiennes et la présence accrue de l'Alliance atlantique dans la région. L'armée russe a multiplié les manœuvres  militaires aux frontières de l'Ukraine et en mer Noire.  

Le conflit dans l'est du territoire ukrainien, une région industrielle russophone et russophile appelée Donbass, a fait plus de 13 000 morts depuis son déclenchement en 2014, dans la foulée de l'annexion de la Crimée par Moscou.


Une guerre commerciale avec les États-Unis est « très probable » selon un responsable de la BCE

Banque centrale européenne, Francfort-sur-le-Main, Allemagne (Photo iStock)
Banque centrale européenne, Francfort-sur-le-Main, Allemagne (Photo iStock)
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  • Une guerre commerciale avec les États-Unis « est très probable » sous la présidence de Donald Trump, avec des conséquences négatives pour l'activité et les prix, a averti dimanche une haute responsable de la Banque centrale européenne.
  • La zone euro est aussi dans son viseur, notamment l'Allemagne qui détient l'excédent commercial le plus élevé avec les États-Unis.

FRANCFORT, ALLEMAGNE : Une guerre commerciale avec les États-Unis « est très probable » sous la présidence de Donald Trump, avec des conséquences négatives pour l'activité et les prix, a averti dimanche une haute responsable de la Banque centrale européenne (BCE).

Donald Trump, qui sera investi président lundi, a fortement misé sur les droits de douane dans sa communication, « il est donc très probable qu'une guerre commerciale éclate », déclare Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, dans un entretien sur la chaîne YouTube du site allemand de conseil financier Finanztip.

Donald Trump prévoit d'imposer, dès le 20 janvier, des droits de douane de 25 % sur tous les produits en provenance du Mexique et du Canada, invoquant la lutte contre l'entrée de drogues et de migrants.

La Chine, déjà ciblée lors de son premier mandat, pourrait également voir ses taxes augmenter de 10 %.

La zone euro est aussi dans son viseur, notamment l'Allemagne qui détient l'excédent commercial le plus élevé avec les États-Unis.

Pour la zone euro, ces droits pourraient entraîner une hausse des prix, notamment si l'Europe répond par des mesures de rétorsion, ce qui conduirait à « une augmentation des prix à l'importation », explique Mme Schnabel.

Dans l'immédiat, l'incertitude actuelle est « un poison pour la conjoncture » en freinant la consommation et l'investissement, prévient-elle.

Selon la banquière centrale, les droits de douane entraînent généralement des pertes de prospérité à l'échelle mondiale : si la mondialisation a apporté des gains de richesse considérables à l'Europe, « il est possible que nous devions désormais nous préparer à voir au moins une partie de ces gains s'inverser ».

Malgré ce contexte menaçant, la BCE est « sur la bonne voie » pour atteindre son objectif d'inflation de 2 %, assure Mme Schnabel, ce qui devrait permettre à l'institut de continuer à baisser ses taux, la prochaine occasion étant donnée fin janvier.

Après les quatre baisses décidées depuis juin, pour ramener de 4 % à 3 % son principal taux directeur, la BCE se rapproche « du point où il faudra examiner attentivement jusqu'où nous pouvons aller », conclut la banquière centrale, adepte d'une politique monétaire rigoureuse.


Gaza : le pape François appelle au « respect immédiat » de la trêve

Le  pape François (Photo AFP)
Le  pape François (Photo AFP)
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  • « J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.
  • « Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : Le  pape François a appelé samedi au « respect immédiat » du cessez-le-feu à Gaza et a plaidé en faveur d'un renforcement de l'aide humanitaire ainsi que du retour des otages.

« J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.

« Merci à toutes les parties impliquées dans cet important résultat. J'espère que les parties respecteront immédiatement l'accord tel que convenu, et que tous les otages pourront enfin rentrer chez eux pour embrasser à nouveau leurs proches », a-t-il déclaré.

« Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

« Les Israéliens et les Palestiniens ont besoin de signes clairs d'espoir. J'espère que les autorités politiques des deux pays, avec l'aide de la communauté internationale, parviendront à une solution juste basée sur deux États », a-t-il encore déclaré. « Que chacun dise oui au dialogue, oui à la réconciliation, oui à la paix. »


La start-up Perplexity AI propose une fusion avec TikTok

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  • La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok,
  • Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA.

WASHINGTON : La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, alors que la plateforme est menacée de disparition dans quelques heures.

TikTok est sous le coup d'une loi qui prend effet dimanche et qui impose à sa maison mère, le groupe chinois ByteDance, de vendre le réseau social sous peine d'interdiction.

ByteDance a jusqu'ici refusé d'envisager une cession et, vendredi, TikTok a annoncé qu'il se préparait à débrancher l'application à l'expiration de la limite fixée par une loi votée au Congrès américain en avril 2024.

Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA, a précisé la source.

Les titres de cette holding seraient distribués en partie aux actionnaires existants de Perplexity AI et de ByteDance, le solde allant à de nouveaux investisseurs prêts à acquérir une participation dans le nouvel ensemble.

Les actionnaires de ByteDance qui ne souhaitent pas participer à cette nouvelle structure verront leurs titres rachetés.

Environ 60 % du capital de ByteDance sont détenus par des investisseurs institutionnels, 20 % par les fondateurs de l'entreprise et 20 % par ses salariés.

La transaction proposée par Perplexity AI ne donne pas de montant pour TikTok, « mais je ne vois pas un accord intervenir avec une valorisation inférieure à 50 milliards de dollars », a expliqué la source proche du dossier.

Compte tenu de la nature de l'opération, très peu d'argent changerait effectivement de mains, l'idée étant d'attribuer aux parties prenantes des actions du nouveau conglomérat.

Cette union permettrait à Perplexity AI d'enrichir les contenus proposés à ses utilisateurs, selon la même source.

Lancé fin 2022 et soutenu par Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, Perplexity AI combine un assistant IA et un moteur de recherche pour trouver des informations sur Internet.

Il se positionne comme un concurrent des grands moteurs de recherche, en premier lieu Google.

En décembre, la start-up a effectué une nouvelle levée de fonds qui a valorisé l'entreprise à 9 milliards de dollars.

D'autres investisseurs ont fait part de leur intérêt pour TikTok.

L'homme d'affaires Frank McCourt est ainsi prêt à mettre 20 milliards de dollars sur la table avec d'autres partenaires pour les activités américaines de l'application, en dehors de son puissant algorithme.

Samedi, Donald Trump a déclaré qu'il étudierait de près le dossier une fois investi à la présidence des États-Unis, et qu'un report de 90 jours de la mise en œuvre de la loi serait « probablement décidé ».