L'UE réclame l'hospitalisation de Navalny, inquiétudes pour l'Ukraine

L’opposant politique russe emprisonné Alexeï Navalny (Photo, AFP).
L’opposant politique russe emprisonné Alexeï Navalny (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 19 avril 2021

L'UE réclame l'hospitalisation de Navalny, inquiétudes pour l'Ukraine

  • Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne vont échanger lundi sur le sort d'Alexeï Navalny, malade et en grève de la faim dans son pénitencier
  • La pression sur Moscou s'est intensifiée ces derniers jours, notamment de la part de Washington

BRUXELLES: Les Européens, « très inquiets » pour la santé de l'opposant russe Alexeï Navalny, vont demander lundi à Moscou de le faire hospitaliser et, sur un autre front avec la Russie, tenteront d'apaiser les tensions sur l'Ukraine afin d'éviter un nouveau conflit dans ce pays.

« Les relations avec la Russie ne s'améliorent pas. Au contraire, la tension s'accroît dans différents domaines », a déploré le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell au début d'une réunion informelle avec les ministres des Affaires étrangères des 27.

La visioconférence devait débuter par une discussion sur les expulsions de diplomates survenues de part et d'autre entre Prague et Moscou, a-t-il indiqué.

Les ministres vont ensuite s'entretenir de l'état de santé « très inquiétant » d'Alexeï Navalny.  « Les Européens ont demandé aux autorités russes de lui fournir des soins de santé. Notre demande n'a pas été prise en compte. Maintenant que la situation s'aggrave, nous rendons les autorités russes responsables de la santé de Navalny », a averti Josep Borrell.

Autre gros sujet : l'Ukraine et la situation « très dangereuse » provoquée par le déploiement de troupes russes à ses frontières. Les ministres européens auront un entretien avec leur homologue ukrainien Dmytro Kouleba.

Les Vingt-Sept vont tenter de se mettre d'accord sur les leviers à actionner, mais aucune sanction contre Moscou n'est pour le moment en discussion. « Nous allons voir au cours de la journée », a confié un responsable européen.

Le président français Emmanuel Macron a évoqué cette option samedi « en cas de comportement inacceptable » de la Russie.

Alexeï Navalny a arrêté de s'alimenter le 31 mars pour protester contre ses mauvaises conditions de détention, accusant l'administration pénitentiaire russe de lui refuser l'accès à un médecin et des médicaments alors qu'il souffre d'une double hernie discale, selon ses avocats. Ses médecins ont indiqué dimanche qu'ils avaient été empêchés de lui rendre visite.

Les Européens ont adopté un langage de fermeté pour tenter de sauver l'opposant âgé de 44 ans, dont les partisans ont appelé à des manifestations massives dans toute la Russie mercredi soir.

L'Allemagne et la France ont demandé de manière « urgente » aux autorités russes de fournir un « traitement médical adéquat » par des médecins ayant « la confiance » d'Alexeï Navalny et réclamé sa libération immédiate.

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a évoqué la « responsabilité majeure » du président russe Vladimir Poutine et Washington a mis en garde le Kremlin contre des « conséquences si Navalny mourait ».

« Eviter de donner un prétexte »

Des médecins proches de l'opposant ont dit samedi craindre qu'il ne fasse un arrêt cardiaque « d'une minute à l'autre » en raison d'un niveau « critique » de concentration de potassium dans le sang. Ils ont appelé à le placer immédiatement en soins intensifs.

L'ambassadeur russe à Londres, Andreï Kéline, a affirmé que Moscou ne le laisserait pas « mourir en prison ».  

Au cours de leur réunion, les Européens vont par ailleurs chercher à soutenir l'Ukraine, sans pour autant froisser Moscou.

« Un conflit reste une possibilité avec un tel déploiement de troupes. Le danger d'un conflit par accident ne peut être écarté », a confié un haut responsable européen.

« Vladimir Poutine est en difficultés sur le plan intérieur et la Russie perd de son influence en Ukraine et sur la scène internationale. Je ne pense pas qu'il y ait des calculs de géopolitique dans ses actions. Seulement la crainte », a-t-il analysé.

Moscou a déployé « deux armées et trois unités de troupes aéroportées aux frontières ouest de la Russie pour des exercices », a indiqué la semaine dernière le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

L'Ukraine craint que le Kremlin ne cherche un prétexte pour l'attaquer. Le président Volodymyr Zelensky a demandé à l'Otan et à l'UE d’accélérer le processus d'adhésion de son pays pour envoyer au Kremlin « un vrai signal », mais cela lui a été refusé.

« Personne ne veut donner un prétexte à la Russie. L'Otan comme l'UE soutiennent les aspirations de l'Ukraine, mais sans enclencher le processus d'adhésion », ont expliqué plusieurs diplomates des deux organisations.


Une guerre commerciale avec les États-Unis est « très probable » selon un responsable de la BCE

Banque centrale européenne, Francfort-sur-le-Main, Allemagne (Photo iStock)
Banque centrale européenne, Francfort-sur-le-Main, Allemagne (Photo iStock)
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  • Une guerre commerciale avec les États-Unis « est très probable » sous la présidence de Donald Trump, avec des conséquences négatives pour l'activité et les prix, a averti dimanche une haute responsable de la Banque centrale européenne.
  • La zone euro est aussi dans son viseur, notamment l'Allemagne qui détient l'excédent commercial le plus élevé avec les États-Unis.

FRANCFORT, ALLEMAGNE : Une guerre commerciale avec les États-Unis « est très probable » sous la présidence de Donald Trump, avec des conséquences négatives pour l'activité et les prix, a averti dimanche une haute responsable de la Banque centrale européenne (BCE).

Donald Trump, qui sera investi président lundi, a fortement misé sur les droits de douane dans sa communication, « il est donc très probable qu'une guerre commerciale éclate », déclare Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, dans un entretien sur la chaîne YouTube du site allemand de conseil financier Finanztip.

Donald Trump prévoit d'imposer, dès le 20 janvier, des droits de douane de 25 % sur tous les produits en provenance du Mexique et du Canada, invoquant la lutte contre l'entrée de drogues et de migrants.

La Chine, déjà ciblée lors de son premier mandat, pourrait également voir ses taxes augmenter de 10 %.

La zone euro est aussi dans son viseur, notamment l'Allemagne qui détient l'excédent commercial le plus élevé avec les États-Unis.

Pour la zone euro, ces droits pourraient entraîner une hausse des prix, notamment si l'Europe répond par des mesures de rétorsion, ce qui conduirait à « une augmentation des prix à l'importation », explique Mme Schnabel.

Dans l'immédiat, l'incertitude actuelle est « un poison pour la conjoncture » en freinant la consommation et l'investissement, prévient-elle.

Selon la banquière centrale, les droits de douane entraînent généralement des pertes de prospérité à l'échelle mondiale : si la mondialisation a apporté des gains de richesse considérables à l'Europe, « il est possible que nous devions désormais nous préparer à voir au moins une partie de ces gains s'inverser ».

Malgré ce contexte menaçant, la BCE est « sur la bonne voie » pour atteindre son objectif d'inflation de 2 %, assure Mme Schnabel, ce qui devrait permettre à l'institut de continuer à baisser ses taux, la prochaine occasion étant donnée fin janvier.

Après les quatre baisses décidées depuis juin, pour ramener de 4 % à 3 % son principal taux directeur, la BCE se rapproche « du point où il faudra examiner attentivement jusqu'où nous pouvons aller », conclut la banquière centrale, adepte d'une politique monétaire rigoureuse.


Gaza : le pape François appelle au « respect immédiat » de la trêve

Le  pape François (Photo AFP)
Le  pape François (Photo AFP)
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  • « J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.
  • « Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : Le  pape François a appelé samedi au « respect immédiat » du cessez-le-feu à Gaza et a plaidé en faveur d'un renforcement de l'aide humanitaire ainsi que du retour des otages.

« J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.

« Merci à toutes les parties impliquées dans cet important résultat. J'espère que les parties respecteront immédiatement l'accord tel que convenu, et que tous les otages pourront enfin rentrer chez eux pour embrasser à nouveau leurs proches », a-t-il déclaré.

« Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

« Les Israéliens et les Palestiniens ont besoin de signes clairs d'espoir. J'espère que les autorités politiques des deux pays, avec l'aide de la communauté internationale, parviendront à une solution juste basée sur deux États », a-t-il encore déclaré. « Que chacun dise oui au dialogue, oui à la réconciliation, oui à la paix. »


La start-up Perplexity AI propose une fusion avec TikTok

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  • La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok,
  • Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA.

WASHINGTON : La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, alors que la plateforme est menacée de disparition dans quelques heures.

TikTok est sous le coup d'une loi qui prend effet dimanche et qui impose à sa maison mère, le groupe chinois ByteDance, de vendre le réseau social sous peine d'interdiction.

ByteDance a jusqu'ici refusé d'envisager une cession et, vendredi, TikTok a annoncé qu'il se préparait à débrancher l'application à l'expiration de la limite fixée par une loi votée au Congrès américain en avril 2024.

Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA, a précisé la source.

Les titres de cette holding seraient distribués en partie aux actionnaires existants de Perplexity AI et de ByteDance, le solde allant à de nouveaux investisseurs prêts à acquérir une participation dans le nouvel ensemble.

Les actionnaires de ByteDance qui ne souhaitent pas participer à cette nouvelle structure verront leurs titres rachetés.

Environ 60 % du capital de ByteDance sont détenus par des investisseurs institutionnels, 20 % par les fondateurs de l'entreprise et 20 % par ses salariés.

La transaction proposée par Perplexity AI ne donne pas de montant pour TikTok, « mais je ne vois pas un accord intervenir avec une valorisation inférieure à 50 milliards de dollars », a expliqué la source proche du dossier.

Compte tenu de la nature de l'opération, très peu d'argent changerait effectivement de mains, l'idée étant d'attribuer aux parties prenantes des actions du nouveau conglomérat.

Cette union permettrait à Perplexity AI d'enrichir les contenus proposés à ses utilisateurs, selon la même source.

Lancé fin 2022 et soutenu par Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, Perplexity AI combine un assistant IA et un moteur de recherche pour trouver des informations sur Internet.

Il se positionne comme un concurrent des grands moteurs de recherche, en premier lieu Google.

En décembre, la start-up a effectué une nouvelle levée de fonds qui a valorisé l'entreprise à 9 milliards de dollars.

D'autres investisseurs ont fait part de leur intérêt pour TikTok.

L'homme d'affaires Frank McCourt est ainsi prêt à mettre 20 milliards de dollars sur la table avec d'autres partenaires pour les activités américaines de l'application, en dehors de son puissant algorithme.

Samedi, Donald Trump a déclaré qu'il étudierait de près le dossier une fois investi à la présidence des États-Unis, et qu'un report de 90 jours de la mise en œuvre de la loi serait « probablement décidé ».