BRUXELLES: D'ultimes négociations ont commencé mardi entre eurodéputés et représentants des Vingt-Sept pour trouver un compromis sur la loi climat qui fixe l'objectif d'émissions de l'UE pour 2030, dernière chance de s'accorder avant un sommet international le 22 avril.
En novembre, les Etats membres de l'UE s'étaient entendus pour viser d'ici 2030 une baisse de 55% des émissions de gaz à effet de serre du continent par rapport à 1990, contre un objectif de 40% actuellement. Un chiffre aligné sur une proposition de la Commission européenne, afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050.
Mais le Parlement européen, qui doit entériner ce chiffre dans une "loi climat", réclame une réduction des émissions d'au moins 60% -- réalisée dans chaque pays individuellement.
La réunion de mardi, qui a débuté vers 15 heures selon une source parlementaire, tente de surmonter des mois de blocages.
"Cela se terminera sans doute au milieu de la nuit. Tout le monde a conscience que c'est le moment politique où avoir un accord", souligne Pascal Canfin, président Renew (libéraux) de la commission Environnement au Parlement.
Le temps presse pour que l'UE présente un front uni au sommet climat organisé le 22 avril sous l'égide du président américain Joe Biden, où Washington dévoilera son propre objectif 2030 révisé.
"Si nous ratons cette échéance, on rate un moment d'exposition politique internationale", et dans la foulée, "le rapport de force du Parlement se dégradera" face aux gouvernements, s'inquiète M. Canfin.
"Il nous faut un accord rapide pour montrer où se tient l'Europe, face aux développements positifs en Chine et aux Etats-Unis", abonde Peter Liese, eurodéputé PPE (droite pro-européenne).
Mais M. Liese indique aussi vouloir préserver les emplois "des industries à forte consommation d'énergie" et soutient un objectif de réduction "nette", qui inclut la compensation des émissions de CO2, par la reforestation par exemple.
Au risque de réduire ainsi mécaniquement la baisse réelle exigée des secteurs polluants -- ce que critiquent des ONG environnementale mais aussi des eurodéputés verts.
Les Etats "ne semblent pas vouloir bouger d'un pouce, et s'arcboutent sur la proposition de -55% nets, ce qui signifierait en réalité -52,8%. Ce n'est pas ambitieux, ce n'est pas exactement envoyer l'homme sur la lune ", se désole Michael Bloss, eurodéputé vert.