Une magistrate libanaise fait face à une réunion critique

Un opposant du juge Ghada Aoun agrippe l'arme d'un soldat qui venait de le frapper avec, lors d'un sit-in devant le Palais de Justice à Beyrouth, au Liban, le lundi 19 avril 2021. (Photo, AP)
Un opposant du juge Ghada Aoun agrippe l'arme d'un soldat qui venait de le frapper avec, lors d'un sit-in devant le Palais de Justice à Beyrouth, au Liban, le lundi 19 avril 2021. (Photo, AP)
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Publié le Mardi 20 avril 2021

Une magistrate libanaise fait face à une réunion critique

  • Alors que certains soutiennent la procureure, d'autres la considèrent comme un instrument politique du CPL
  • Deux manifestations se sont opposées devant le palais de justice de Beyrouth lundi

BEYROUTH: Une magistrate libanaise qui a défié une décision de la dessaisir d’un dossier relatif à de potentielles violations des mesures d’exportation de devises a été convoquée à une réunion avec le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) du pays mardi.

Visée par plus de vingt plaintes, la procureure générale de la cour d’appel Ghada Aoun a été déférée au service d’Inspection judiciaire. Elle pourrait être déclarée incompétente par un vote de cinq de ses membres, en plus du vote de cinq membres du CSM.

Aoun enquête sur la société de change Mecattaf et la Banque Société Générale, qu’elle accuse d’avoir retiré des dollars américains du marché et expédié les fonds à l'étranger.

La magistrate a procédé à deux descentes dans un bureau de change au début du mois, malgré la décision du procureur de la république Ghassan Oweidat de la dessaisir.

Pendant l’une des descentes, elle était flanquée de partisans du Courant patriotique libre (CPL), le parti politique dirigé par le gendre du président de la république, le député Gebran Bassil.

Si Aoun accepte à l’issue de la réunion de mardi de se conformer à la décision d'Oweidat, elle sera dessaisie des dossiers liés aux crimes financiers majeurs, mais restera procureure générale de la cour d’appel du Mont Liban.

Deux manifestations se sont opposées devant le palais de justice de Beyrouth lundi.

La première rassemblait les partisans d’Aoun au sein du CPL. L'autre était organisée par des partisans du Courant du futur, le parti politique dirigé par le Premier ministre désigné Saad Hariri, en guise de soutien à Oweidat.

Les rassemblements rivaux se sont transformés en affrontements, et les manifestants se bousculaient et se battaient. Une personne aurait été blessée.

L'armée et la police antiémeute sont intervenues afin de séparer les manifestants et mettre fin à leurs sit-in.

Selon un juge, la hiérarchie judiciaire doit être respectée: «Le juge Oweidat a demandé la révocation d'une juge qui lui est subordonnée, comment pourrait-elle donc ne pas se conformer?»

Aoun, figure controversée pour sa gestion des dossiers judiciaires, fait l’objet d’un débat public et politique.

Alors que certains soutiennent la procureure dans sa tentative de dénoncer la corruption des autorités, d'autres la considèrent comme un instrument CPL et accusent le parti d’attaquer ses adversaires à travers elle.

Le bloc parlementaire du Futur estime que la situation de Aoun reflète «le mépris des institutions constitutionnelles et le penchant chez certains juges pour l’usurpation de pouvoirs».

L’avocat Imad Al-Saba, Coordinateur central du département légal du Mouvement du futur, affirme que son parti refuse la politisation du troisième pouvoir. «Il est de notre devoir de restaurer la crédibilité et le prestige du pouvoir judiciaire», ajoute-t-il.

La corruption systémique au Liban a provoqué la colère du public et a propulsé les gens dans la rue afin de protester et de dénoncer la corruption qui a ravagé l’économie du pays.

L'ancien président du Conseil constitutionnel, Issam Sleiman, juge les actions d'Oweidat illégales. «Nous baignons dans un chaos inacceptable. Le pouvoir judiciaire sommeille, certains parquets ne font rien dans les dossiers de corruption, et aucune personne corrompue n'a été arrêtée ou tenue pour responsable. On ne peut exposer le détournement des fonds publics que par un audit juricomptable».

Le président Michel Aoun insiste pour effectuer un audit juricomptable de la Banque du Liban. Ses opposants exigent cependant que l'audit englobe toutes les institutions de l'État, en particulier le ministère de l'Énergie, dirigé par des ministres affiliés au CPL.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.