JERUSALEM: Des bureaux de vote seront ouverts dans la banlieue de Jérusalem-Est, annexé par Israël, afin que l'essentiel des Palestiniens de la Ville Sainte puisse participer aux premières législatives en 15 ans dans les Territoires palestiniens, a annoncé lundi la Commission électorale.
Les Palestiniens de Cisjordanie occupée, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est -portion orientale de la ville annexée par Israël en 1967-, sont appelés à voter le 22 mai pour ces élections qui interviennent alors que le leadership palestinien cherche à renouveler sa légitimité et à relancer ses relations avec les Etats-Unis.
Le président palestinien Mahmoud Abbas, 86 ans, avait affirmé que ces élections ne pourraient avoir lieu si les Palestiniens de Jérusalem-Est, qui vivent sous l'autorité d'Israël, ne pouvaient aussi voter.
Comme l'Etat hébreu interdit toute activité politique de l'Autorité palestiniennes à Jérusalem, M. Abbas avait demandé à des pays européens de faire pression sur Israël pour le convaincre d'autoriser la tenue du vote dans cette partie de la Ville Sainte.
Or, lundi, la Commission électorale palestinienne a indiqué dans un communiqué avoir pris ses dispositions afin de permettre à 150 000 électeurs de Jérusalem-Est de voter dans 11 bureaux de vote mis sur pied dans "la périphérie de Jérusalem", du côté de la Cisjordanie, "là où il n'y a pas besoin d'approbation israélienne"
La Commission attend toutefois encore une réponse d'Israël à propos des 6 300 Palestiniens de Jérusalem-Est qui sont historiquement autorisés à voter --pour des raisons administratives et selon un protocole signé en 1993-- dans des bureaux de poste de la ville, sous contrôle israélien.
"Obstacles"
Pour ces élections, une trentaine de listes s'affrontent dont celles du Fatah laïc de Mahmoud Abbas, des islamistes du Hamas d'Ismaïl Haniyeh, et des frondeurs Mohammed Dahlane et Nasser al-Kidwa, qui remettent en cause l'autorité de M. Abbas à la tête du Fatah.
Une soixantaine de candidats sur ces listes sont de Jérusalem-Est, d'où l'importance pour le scrutin qu'Israël permette le déroulement de la campagne locale alors que trois candidats de la ville ont été interpellés ces derniers jours par la police israélienne.
"Nous condamnons l'arrestation de candidats aux élections à Jérusalem par les forces d'occupation, et l'interdiction pour les factions palestiniennes d'y tenir des conférences de presse", a réagi lundi le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh à Ramallah, en Cisjordanie.
"Nous poursuivons notre travail avec nos partenaires étrangers internationaux afin de lever les obstacles imposés par Israël afin de pouvoir tenir les élections dans la ville sainte", a-t-il ajouté à l'approche du début officiel, le 30 avril, de la campagne électorale.
Selon l'analyste palestinienne Diana Buttu, l'incapacité des partis à faire campagne à Jérusalem pourrait aussi pousser les leaders palestiniens à reporter, voire annuler ces élections.
"Les candidats doivent pouvoir se rendre à Jérusalem, faire campagne à Jérusalem, voter à Jérusalem. Sans ces garanties, Jérusalem pourrait devenir une raison pour que (le leadership palestinien, ndlr) demande d'annuler les élections", a-t-elle dit lundi à l'AFP.
Après les législatives du 22 mai, une présidentielle palestinienne est prévue le 31 juillet.