BORMES-LES-MIMOSAS: La France et l'Allemagne partagent le « même objectif » de « souveraineté européenne » et de « stabilité » en Méditerranée orientale, traversée par des tensions entre la Grèce et la Turquie, a affirmé jeudi le président français Emmanuel Macron, en évoquant la « complémentarité » de leurs approches.
« Notre objectif stratégique sur la Méditerranée orientale est le même: la souveraineté européenne et la stabilité », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse avec la chancelière allemande Angela Merkel à Bormes-les-Mimosas, dans le sud-est de la France.
Emmanuel Macron a exprimé la « solidarité » de la France et de l'Allemagne avec la Grèce et Chypre.
« Nous avons aussi la volonté d'assurer la stabilité de cette région et la volonté de faire respecter le droit international et de favoriser la désescalade », a souligné le président français.
« Nous avons chacun ensuite nos moyens de faire, nous avons chacun notre histoire. Il faut qu'il y ait une complémentarité » pour atteindre ces objectifs communs, a-t-il ajouté, alors que la France se montre plus offensive que l'Allemagne face à Ankara.
« Nos approches n'ont pas toujours été les mêmes dans leurs modalités mais elles ont toujours été convergentes dans la volonté de faire de la Méditerranée orientale un espace de liberté, de respect du droit international, et de stabilité », a-t-il fait valoir.
La découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers en Méditerranée orientale a renforcé les tensions entre la Turquie et la Grèce, membres de l'Otan mais en désaccord sur la délimitation de leurs frontières maritimes.
Nicosie et Athènes accusent Ankara d'avoir violé leur souveraineté territoriale ainsi que celle de l'UE, en effectuant des recherches jugées illégales car menées dans leurs eaux.
Le président Macron a dit « espérer » que la médiation à l'initiative de l'Allemagne entre Athènes et Ankara, pour l'instant à l'arrêt, « pourra reprendre rapidement ».
En soutien à la Grèce, la France a de son côté déployé temporairement la semaine dernière deux chasseurs Rafale et deux bâtiments de la Marine nationale en Méditerranée orientale.
« Avec la Turquie il faut rétablir les choses lorsque des provocations sont faites ou des excès sont commis, il faut que notre souveraineté soit respectée et qu'on ait un agenda positif sur lequel réengager la Turquie », a-t-il conclu.