Al Jazeera: une vidéo polémique met en évidence son double visage

Une photo d'archive du studio de diffusion de la chaîne télévisée Al Jazeera America à New York. (AFP)
Une photo d'archive du studio de diffusion de la chaîne télévisée Al Jazeera America à New York. (AFP)
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Publié le Jeudi 20 août 2020

Al Jazeera: une vidéo polémique met en évidence son double visage

  • La vidéo YouTube de cinq minutes propose un montage de séquences enregistrées sur la chaîne Al Jazeera en langue arabe, avec des messages qui la présentent comme une plateforme pour les groupes terroristes
  • Des divergences importantes entre la chaîne en arabe et sa version anglaise ont créé une polémique médiatique

LONDRES: L'apparition, la disparition et la réapparition d'une vidéo du gouvernement des Émirats arabes unis sur YouTube attaquant Al Jazeera a attiré l'attention sur la guerre médiatique qui fait rage entre la chaîne en arabe et sa version anglaise.

La vidéo, qui accuse Al Jazeera basée à Doha, d’« inspirer le terrorisme », est réapparue sur YouTube après avoir semble-t-il été retirée à la demande d'un employé. L'épisode a montré le double discours d'Al Jazeera: d’une part plateforme pour les idéologies extrémistes, et d’autre part chaîne internationale plus équilibrée.

La vidéo YouTube de cinq minutes propose un montage de séquences enregistrées sur la chaîne Al Jazeera en langue arabe, qui la présentent comme une plateforme pour les groupes terroristes. Parmi les images vidéo choisies se trouve un clip qui remonte à 2015. Ce dernier montre un présentateur lisant les résultats d'un sondage qui révèle que plus de 80% de ses téléspectateurs soutiennent Daech.

La vidéo dans son ensemble a été retirée de YouTube après une plainte déposée, apparemment, par un producteur d'Al Jazeera, pour violations de droits d'auteur. Elle a ensuite été remise en ligne.

Google propose des conseils sur le traitement de telles demandes de suppression de contenu de sites de partage vidéo, et qui se fondent sur la protection des droits d’auteur: « Lorsqu'un détenteur de droits d'auteur nous informe d'une vidéo qui porte atteinte à ses droits, nous supprimons le contenu rapidement, conformément à la loi. Un strike [avertissement] pour atteinte aux droits d'auteur peut être résolu si l'utilisateur présente une contre-proposition et parvient à prouver sa bonne foi », déclare une porte-parole du groupe.

Il y a deux semaines, le ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis a publié la vidéo, en lien avec une lettre qu'il avait envoyée au Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme afin d’exprimer ses préoccupations au sujet d'Al Jazeera.

Les mêmes images vidéo peuvent aussi être visionnées via un lien publicitaire Google payant, où elles sont en concurrence avec un package rival produit par Al Jazeera. Ce dernier montre des présentateurs et des journalistes de la chaîne avançant leur propre série d’arguments basés sur la liberté de presse.

Al Jazeera est au centre d’une querelle amère entre le Qatar et quatre de ses pays voisins, lesquels y voient un prolongement du soutien présumé de Doha aux groupes terroristes. Les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite, le Bahreïn et l'Égypte ont rompu leurs liens avec ce pays le 5 juin et ont exigé l’arrêt de la chaîne dont les versions en anglais et en arabe possèdent un ton nettement différent.

« Il y a une grande différence entre les normes professionnelles d’Al Jazeera en anglais et Al Jazeera en arabe qui a malheureusement été utilisée comme un outil dans la politique étrangère du Qatar », explique Noha Mellor, professeure de médias à l'Université du Bedfordshire (Royaume-Uni) et auteure de l’ouvrage Voice of the Muslim Brotherhood.

La différence de ton et de contenu entre les chaînes anglaise et arabe d'Al Jazeera a été mise en évidence par de nombreux commentateurs bien avant que cette crise éclate.

Un article publié en 2011 par le Washington Institute intitulé « Al Jazeera: Une organisation, deux messages », expliquait ainsi « qu’Al Jazeera essaie de se donner une nouvelle image de champion de la réforme et de la liberté de la presse,  alors que l’un des programmes les plus populaires de sa chaîne en arabe donne la parole chaque semaine à un prédicateur fondamentaliste des Frères musulmans, le Sheikh Youssed Al-Qaradawi. Ce dernier, avec un grand sourire, accompagne ses diatribes anti-américaines et antisémites d'expressions de soutien à la censure des messages  ‘anti-islamiques’. Cela ne veut pas dire qu'Al Jazeera en anglais n’a pas ses propres problèmes ni qu'Al Jazeera en arabe est entièrement viciée. Mais les messages sont souvent différents. »

Contactée par Arab News, Al Jazeera n’a pas répondu à nos demandes d’interview.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur ArabNews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".