Comment la technologie supposée nous rapprocher nous divise

Le logo de Twitter sur un portable, avec une photo du président Trump en arrière-plan, le 27 mai 2020, à Arlington, en Virginie. (AFP/File Photo)
Le logo de Twitter sur un portable, avec une photo du président Trump en arrière-plan, le 27 mai 2020, à Arlington, en Virginie. (AFP/File Photo)
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Publié le Samedi 17 avril 2021

Comment la technologie supposée nous rapprocher nous divise

  • Les écrivains arabes contemporains expliquent comment les technologies numériques renforcent peu le caractère tolérant, cosmopolite et sociable des sociétés
  • La technologie qui a accéléré la mondialisation semble avoir conduit bon nombre de personnes à se montrer intolérantes, cloisonnées et introverties

DUBAÏ : La plupart des gens reconnaissent sans doute qu'il aurait été difficile de surmonter le choc psychologique que représente l'isolement imposé par la pandémie de coronavirus (Covid-19) sans l'accès aux médias sociaux, aux achats en ligne et aux vidéoconférences pour pallier l’absence de tout contact humain.

Ces mêmes technologies suscitent chez les gens des sentiments de solitude, d'aliénation et de repli sur soi, même si elles ont accéléré la mondialisation et rassemblé pour la première fois des cultures disparates par une simple touche de clavier.

Loin de rendre les sociétés plus tolérantes, cosmopolites et sociables, la dépendance aux appareils mobiles, les « likes » comme forme de validation et la satisfaction instantanée que procurent le streaming et la livraison à domicile ont conduit bon nombre de personnes à se montrer intolérantes, cloisonnées et introverties.

Des militants du United Hindu Front (UHF) brandissent des pancartes ainsi qu'une photo de la militante suédoise pour le climat Greta Thunberg lors d'une manifestation à New Delhi, le 4 février 2021. (AFP/File Photo)
Des militants du United Hindu Front (UHF) brandissent des pancartes ainsi qu'une photo de la militante suédoise pour le climat Greta Thunberg lors d'une manifestation à New Delhi, le 4 février 2021. (AFP/File Photo)

« La mondialisation nous réunit tous dans un forum mondial, où nous nous rassemblons tous », dit Amin Maalouf, l'un des plus grands écrivains arabes contemporains et auteur de l'ouvrage Adrift : How Our World Lost its Way » (ou « A la dérive : comment notre monde s'est égaré»), entre autres livres.

« Réunis, nous ne nous sommes pourtant pas rapprochés les uns des autres. Cela nous a amenés à chercher ce qui nous distingue de la personne à côté de nous ».

L'auteur français d'origine libanaise installé à Paris, qui participe cette année au festival de littérature Emirates Airline organisé à Dubaï, estime que nous traversons une situation de « grand paradoxe ».

Amin Maalouf, auteur français d'origine libanaise basé à Paris, est l'un des plus grands écrivains arabes contemporains. (AFP/File Photo)
Amin Maalouf, auteur français d'origine libanaise basé à Paris, est l'un des plus grands écrivains arabes contemporains. (AFP/File Photo)

« Nous nous ressemblons de plus en plus, nous partageons la même vision du monde, nous disposons des mêmes instruments, et nous détenons les mêmes connaissances. Nos aspirations sont les mêmes. Et pourtant, il nous plait de penser que nous sommes bien différents les uns des autres », explique-t-il.

En effet, tous ceux qui ont exprimé une opinion peu populaire sur les médias sociaux vous raconteront à quel point les internautes peuvent être tribaux et dogmatiques, tout en se cachant derrière la sécurité de l'anonymat en ligne. Les divergences politiques peuvent dégénérer en attaques personnelles virulentes, dans lesquelles les faits sont souvent écartés pour céder la place aux conspirations et aux tropismes.

Ces divergences ne poseraient probablement pas un problème aussi majeur si elles se limitaient à la Toile. Toutefois, les émeutes au Capitole, le 6 janvier dernier, ont révélé que des allégations non étayées de fraude électorale étaient suffisantes pour inciter à la violence collective, dans le monde réel.

Déterminer à qui ou à quoi faire confiance constitue désormais un défi de taille, dans la mesure où le web regorge de sources d'informations biaisées et de nouvelles guidées par des objectifs fixés, qui rivalisent toutes pour attirer « hits », clics et « shares » en vue de façonner le discours dominant auprès du grand public.

En conséquence, les utilisateurs se fient souvent aux récits familiers et aux communautés imaginaires au lieu de chercher à vérifier la réalité et à s'ouvrir à des points de vue différents.

La Corée du Sud s'efforce aujourd'hui de tirer sa jeunesse de l'addiction au numérique, après s'être targuée pendant des années de sa technologie avancée allant de l'Internet à haut débit aux smartphones Samsung. (AFP/File Photo)
La Corée du Sud s'efforce aujourd'hui de tirer sa jeunesse de l'addiction au numérique, après s'être targuée pendant des années de sa technologie avancée allant de l'Internet à haut débit aux smartphones Samsung. (AFP/File Photo)

« C'est tout à fait normal, parce que le progrès de la science et de la technologie nous a rapprochés de façon tellement rapide que nous n'avons pas eu le temps de nous adapter », a ajouté M. Maalouf.

« Mais on peut garder confiance sur le long terme. La tendance principale est à unifier le monde et l'humanité, qui deviendront un jour une nation de peuples très différents, mais convaincus de partager un destin commun ».

« À court terme, en revanche, les identités spécifiques qui s'affirment sont de plus en plus agressives, et accepter la réalité issue des nouvelles technologies nécessitera du temps ».

Parmi les régions qui enregistrent la plus forte pénétration de l'internet figurent le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Le cabinet Internet World Stats, qui surveille l'usage de l'internet au niveau mondial ainsi que l'engagement dans les médias sociaux et les études de marché en ligne a constaté que près de 67 % de la région était active en 2019, contre une moyenne mondiale de 58,8 %.

L'Arabie saoudite, à l'instar des autres pays du Golfe, a enregistré des résultats particulièrement élevés dans ce domaine. Le taux de pénétration de l'internet dans le royaume, qui compte 35,3 millions d'habitants, dépasse les 90 %. Ceci ouvre les Arabes à tout un monde qui regorge d'idées et d'identités, mais aussi de divisions.

La communauté littéraire qui a participé au Festival de littérature d'Emirates Airline a largement reconnu le paradoxe soulevé par Maalouf.

Les plateformes virtuelles comme Netflix et Zoom sont apparues comme des bouées de sauvetage dans un monde en proie à la pandémie et contraint au confinement, mais en Syrie, où deux sites sont bloqués, les gens se sentent de plus en plus coupés du monde. (AFP/File Photo)

L'écrivaine saoudienne Badriah Al-Bishr, première femme à remporter le Prix de la presse arabe pour la meilleure chronique de journal (Arab Press Award for best newspaper column) en 2011, a confié à Arab News que si l'adhésion aux nouvelles technologies constituait une réalisation majeure pour l'humanité, elle a néanmoins engendré une surabondance d'informations.

« L'information n'a rien à voir avec le savoir. Nous acquérons du savoir à partir de données, tout comme nous préparons du pain avec de la farine. La technologie est bénéfique pour l'humanité - le problème est de savoir comment l'utiliser », affirme-t-elle.

Pour passer au crible cette avalanche de données, les entreprises technologiques ont élaboré des algorithmes sophistiqués à partir des interactions, ce qui permet de proposer aux utilisateurs un contenu pertinent. Cependant, les algorithmes utilisés par les géants des médias sociaux, tels que Facebook, peuvent « confiner » les utilisateurs dans une vision étroite et aveugle du monde, « ce qu'ils pensent souhaiter voir et voilà donc le danger des algorithmes », explique à Arab News Ahlam Bolooki, directrice du Festival de littérature Emirates Airline (Emirates Airline Festival of Literature).

Cinq mois avant les émeutes du Capitole, plus précisément en août, les spécialistes des données auprès de Facebook ont averti les responsables de l'entreprise du nombre inquiétant de groupes véhiculant des discours de haine présents sur la plateforme.

Facebook a maintenu son niveau d'usage aux États-Unis, en dépit d'une série de controverses concernant ce réseau social principal et même si les jeunes utilisateurs se tournent désormais vers des plateformes concurrentes telles que TikTok, selon une enquête réalisée le 7 avril 2021. (AFP/File Photo)
Le logo de Twitter apparaît sur un portable avec, en arrière-plan, la page Twitter du président Trump, qui a été suspendue en raison d'une série de plaintes non fondées sur la plateforme. (AFP/File Photo)

Les documents internes que le quotidien Wall Street Journal a pu consulter en janvier indiquent que « 70 % des 100 groupes civiques les plus actifs aux États-Unis sont considérés comme non recommandés pour des questions liées à la haine, à la désinformation, à l'intimidation et au harcèlement ».

Les responsables ont appris qu'un des groupes présentant le plus fort niveau d'engagement « a compilé les nouvelles les plus incendiaires de la journée et les a transmises à une foule infâme qui a aussitôt lancé des appels à la violence plus d'une fois ».

Les spécialistes de la recherche ont également averti qu’ « il faut agir pour stopper ces conversations et les empêcher de se développer aussi rapidement ».

Depuis lors, Facebook s'est engagé à remanier ses algorithmes.

En outre, Mme Al-Bishr souligne que le rythme du changement engendre également un fossé générationnel.

« La génération du millénaire, née au cours de cette période de développement technologique, croit que la vie se limite à la technologie - ils ignorent ce qu'ils ratent. Mais nous, la génération précédente, nous percevons clairement les lacunes », poursuit-elle.

Naouel Chaoui est une Italienne d'origine algérienne qui dirige un club de lecture populaire qui a été contraint de passer au mode numérique pendant la pandémie de Covid-19. Elle estime que la technologie, bien que pratique, ne peut se substituer aux rapports humains.

« La technologie nous ôte ce besoin de contact, réel et humain ; une petite tape sur l'épaule, une étreinte. La communication par le langage du corps occupe une place importante dans notre communication et, lorsqu'elle fait défaut, la communication perd son authenticité », affirme-t-elle à Arab News.

« J'ai l'impression que les nouvelles générations passent à côté de ce volet crucial des rencontres. Leurs rencontres se font à travers des jeux, sur des écrans, ou à travers leurs téléphones ».

Une des solutions, une fois la pandémie dissipée, serait sans doute que les gens se débranchent plus souvent, qu'ils remettent en question leurs idées préconçues et qu'ils élargissent leurs horizons.

Elif Shafak, a prominent British-Turkish author, speaking during her session. (Supplied)
Elif Shafak, éminent auteur turco-britannique. (fournie)

Elif Shafak, auteur turco-britannique de renom, dont les ouvrages ont été traduits en 54 langues, a affirmé que le fait de découvrir des points de vue diversifiés était essentiel pour l'apprentissage.

« En tant qu'humains, ce n'est pas par la répétition que nous apprenons des choses. Ce sont nos différences qui nous apprennent le plus, plutôt que nos similitudes », a déclaré Mme Shafak, également auteur des romans 10 Minutes 38 Seconds in This Strange World (10 minutes 38 secondes dans ce monde étrange) et The Forty Rules of Love (Les quarante règles de l'amour), lors du Festival de littérature d'Emirates Airline.

« Lorsque des personnes qui viennent d'horizons différents et portent des histoires différentes se réunissent, elles se mettent au défi et s'aident à améliorer leur flexibilité cognitive et à faire évoluer leurs perspectives ».

« Je crois profondément à l'importance des rencontres cosmopolites, à l'importance de réunir des personnes aux histoires divergentes et de leur permettre de se parler ».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Monte Carlo Doualiya sort des sentiers battus: une semaine de programmation spéciale sur le royaume d’Arabie

Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé. (AFP)
Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé. (AFP)
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  • Pour la direction de Monte Carlo Doualiya, le pari était simple : aller au plus près, voir, écouter, comprendre, et surtout raconter
  • La radio ne s’est pas contentée de commenter à distance : elle a dépêché une mission sur le terrain pour enquêter, sentir l’atmosphère, rencontrer ceux qui incarnent le nouveau visage du pays

PARIS: Il arrive qu’une initiative médiatique crée une véritable brèche dans les habitudes ou ouvre une fenêtre sur un monde encore méconnu ou mal compris.
Cela pourrait être le cas de la radio Monte Carlo Doualiya (MCD), un média public français arabophone qui a choisi de consacrer, pendant une semaine, une programmation spéciale à l’Arabie saoudite.
Cette décision audacieuse est presque inédite dans le paysage audiovisuel français, où le royaume reste souvent perçu à travers des prismes partiels ou des récits convenus.

« De Riyad à AlUla, Monte Carlo Doualiya révèle une Arabie saoudite en pleine métamorphose.»

Pour la direction de Monte Carlo Doualiya, le pari était simple : aller au plus près, voir, écouter, comprendre, et surtout raconter.
Les transformations du royaume depuis le lancement de la Vision 2030 sont considérables, mais elles restent souvent mal connues, d’où l’idée d’une immersion totale.
La radio ne s’est pas contentée de commenter à distance : elle a dépêché une mission sur le terrain pour enquêter, sentir l’atmosphère, rencontrer ceux qui incarnent le nouveau visage du pays.

Le résultat ? Un enthousiasme communicatif, porté par la surprise d’une Arabie saoudite qui change à une vitesse vertigineuse, dynamisée par une jeunesse que personne ne peut plus ignorer.
Pendant sept jours, émissions spéciales, reportages, débats, chroniques culturelles et entretiens exclusifs depuis Riyad, Djeddah, AlUla et Dhahran se sont succédé (du 24 au 30 novembre).

Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé.
L’équipe a voulu montrer l’Arabie saoudite telle qu’elle est aujourd’hui, et non telle qu’elle était hier.

Pour cela, le journaliste Atif Ali Salih a arpenté Riyad, ses quartiers futuristes, ses centres culturels, ses universités, ses cafés fréquentés par des jeunes qui débattent d’art, de cinéma, d’intelligence artificielle ou d’entrepreneuriat.
Ce qu’il en a rapporté : une série d’entretiens et de récits où dominent l’énergie, l’appétit de modernité et l’émergence de nouveaux visages, surtout féminins.

Répondant à Arab News en français, Ali Salih reconnaît avoir été surpris par ce qu’il a découvert : « Riyad donne le tournis », confie-t-il. « Tout va vite. Très vite. On sent un pays qui ne veut surtout pas rater sa décennie. »
Ce qui l’a surtout frappé, ce n’est pas tant la verticalité des nouveaux quartiers que la vitalité de ceux qui les habitent.

« Loin des clichés, un pays jeune, dynamique et résolument tourné vers l’avenir se dévoile. »

Il raconte ses rencontres avec de jeunes Saoudiennes dirigeant des start-up technologiques, des studios de design, des associations culturelles ou des projets artistiques. Beaucoup n’ont pas encore trente ans, parlent anglais couramment, et surtout, veulent participer au mouvement qui redéfinit leur pays.
Dans les cafés modernes de Riyadh Boulevard et les espaces de coworking, il dit avoir été impressionné par la liberté de ton, l’assurance et la soif d’apprendre.
« On a souvent une image figée des femmes saoudiennes, mais j’ai rencontré des ingénieures, des productrices, des développeuses, des conservatrices de musée… Elles se projettent loin, très loin, et regardent l’avenir droit dans les yeux. »

L’un des aspects les plus marquants de la semaine saoudienne a été la mise en lumière de l’effervescence culturelle : concerts gigantesques, expositions internationales, festivals de cinéma, bibliothèques ouvertes jusqu’à minuit… Le pays connaît un véritable renouveau artistique et culturel.
Cette métamorphose a été au cœur des émissions, avec des interviews de jeunes acteurs culturels saoudiens et des reportages réalisés dans les nouveaux musées de Riyad.

Ce qui ressort, c’est l’idée d’une génération — surtout féminine — impatiente de rattraper le temps perdu, une génération qui ne demande pas la permission d’exister, mais qui agit. Et cela, selon Ali Salih, « se voit, s’entend, se ressent ».

Cette semaine spéciale, au ton équilibré, curieux mais jamais condescendant, constitue une passerelle entre deux rives, en offrant aux Franco-Arabes et à tous ceux qui s’intéressent au Moyen-Orient un regard neuf et vivant sur l’Arabie saoudite d’aujourd’hui.
Ce type d’initiative, rare dans le paysage médiatique français, montre que la curiosité n’est jamais un luxe, mais une nécessité.

À l’issue de cette plongée saoudienne, la directrice de Monte Carlo Doualiya, Souad El Tayeb, assure à Arab News : « On reviendra. » Les portes se sont ouvertes, les liens se sont tissés, les idées ont fusé.
Au fond, dit-elle, c’est cela, la réussite de cette initiative inédite : « transformer la découverte en dialogue, et la curiosité en pont durable entre les sociétés ».

Seul bémol pour El Tayeb : MCD, qui diffuse sur FM, n’est pas écoutée en Arabie saoudite. Mais, se réjouit-elle, elle est largement suivie par les jeunes Saoudiens sur les réseaux sociaux.


Le Festival des Arts d’AlUla revient avec sa nouvelle édition avec Desert X AlUla

Le festival artistique d'AlUla revient pour sa cinquième édition en janvier 2026, transformant l'ancienne ville oasis d'AlUla en une scène dédiée à l'art contemporain, au design et à la culture. (Fourni)
Le festival artistique d'AlUla revient pour sa cinquième édition en janvier 2026, transformant l'ancienne ville oasis d'AlUla en une scène dédiée à l'art contemporain, au design et à la culture. (Fourni)
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  • Le Festival des Arts d’AlUla 2026 transformera la ville en scène pour l’art contemporain
  • L’événement mettra en avant des artistes saoudiens et internationaux, le programme de résidences artistiques et l’essor du design à AlUla

DUBAÏ : Le Festival des Arts d’AlUla est de retour pour sa cinquième édition en janvier 2026, transformant l’ancienne oasis d’AlUla en scène pour l’art contemporain, le design et la culture. Sur fond de canyons désertiques majestueux et du vibrant quartier artistique d’AlJadidah, l’édition 2026 se déroulera du 16 janvier au 14 février.

Le festival proposera de nouvelles créations de land art dans le cadre de la quatrième édition de Desert X AlUla. Il comprendra également une grande exposition d’art, fruit d’une collaboration entre le musée d’art contemporain d’AlUla – dans le cadre de son programme pré-ouverture – et le Centre Pompidou ; ainsi qu’une exposition Design Space AlUla mettant en lumière les talents saoudiens et internationaux, et bien plus encore.

Hamad Alhomiedan, directeur des Arts et Industries Créatives à la Royal Commission for AlUla (RCU), a déclaré :
« Le Festival des Arts d’AlUla est l’expression contemporaine des traditions anciennes de créativité et d’échanges culturels à AlUla. Dans le programme diversifié de cette année, AlUla devient une toile pour le dialogue créatif et un catalyseur de conversations au Royaume et au-delà. Nous sommes fiers de présenter des œuvres ambitieuses de certains des artistes les plus célébrés d’Arabie Saoudite aux côtés de pionniers de renommée internationale, tous inspirés par la culture et les paysages uniques d’AlUla. J’ai hâte d’accueillir des visiteurs de la communauté locale et du monde entier pour vivre cet événement unique et explorer les merveilles d’AlUla. »

Le Festival des Arts d’AlUla est un événement annuel emblématique qui transforme l’ancienne ville d’AlUla en un terrain d’expression artistique vibrant, consolidant sa position comme un hub mondial de créativité et de culture tout au long de l’année. Faisant partie du calendrier AlUla Moments 2025/2026, le festival est devenu l’un des événements artistiques les plus célébrés de la région, réunissant des œuvres innovantes d’artistes locaux, régionaux et internationaux au cœur du riche patrimoine naturel et culturel d’AlUla, créant des moments spectaculaires d’inspiration et d’émerveillement.

Dans le cadre des événements, Desert X AlUla revient pour sa quatrième édition du 16 janvier au 28 février, présentant 10 nouvelles œuvres spécifiques au site, créées par des artistes multigénérationnels de premier plan et intégrées dans le paysage d’AlUla. Inspiré par la poésie de Khalil Gibran, le thème de cette année, « Espace sans mesure », présente chaque œuvre comme un point sur une nouvelle carte, marquant des éclats d’imagination, des utopies florissantes à des panoramas et corridors sonores jusqu’alors inconcevables.

Desert X AlUla 2026 mettra en lumière des œuvres contemporaines visionnaires d’artistes saoudiens et internationaux, sous la direction artistique de Neville Wakefield et Raneem Farsi, accompagnés de deux commissaires invités reflétant la longue histoire d’échanges interculturels de la région.

Par ailleurs, Design Space AlUla accueillera l’exposition AlUla Design, mettant en avant le rôle croissant d’AlUla en tant que hub de créativité et d’innovation culturelle. L’exposition présentera le travail produit par le Programme de Résidence des Artistes d’AlUla et le AlUla Design Award 2025, où des designers internationaux et régionaux se sont immergés dans les paysages, le patrimoine et les traditions artisanales d’AlUla pour créer des œuvres originales.

Enfin, les AlUla Design Stores présenteront les produits développés lors du quatrième AlUla Design Award, du Designathon et de la Résidence Design AlUla, ainsi que des collaborations avec trois designers de Madrasat Addeera.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


BD Angoulême : les financeurs publics demandent aux organisateurs de renoncer au festival 2026

 Les financeurs publics du festival international de la bande dessinée d'Angoulême (FIBD) ont demandé jeudi à ses organisateurs de renoncer à la tenue de la prochaine édition prévue en janvier 2026, estimant son maintien "plus que compliqué". (AFP)
Les financeurs publics du festival international de la bande dessinée d'Angoulême (FIBD) ont demandé jeudi à ses organisateurs de renoncer à la tenue de la prochaine édition prévue en janvier 2026, estimant son maintien "plus que compliqué". (AFP)
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  • L'édition 2026 du festival, qui traverse une crise de gouvernance depuis plusieurs mois, fait l'objet d'un large appel au boycott des auteurs et autrices de bande dessinée, dont de grands noms primés durant les éditions précédentes
  • Face à cela, le Syndicat national de l'édition, qui représente 24 poids lourds du secteur dont Casterman, Glénat, Delcourt ou Bayard, avait estimé mercredi que l'édition 2026 ne pouvait "plus se tenir"

ANGOULEME: Les financeurs publics du festival international de la bande dessinée d'Angoulême (FIBD) ont demandé jeudi à ses organisateurs de renoncer à la tenue de la prochaine édition prévue en janvier 2026, estimant son maintien "plus que compliqué".

"Il nous apparaît plus que compliqué d'organiser le maintien de l'édition 2026", sans les éditeurs et des auteurs, a annoncé le maire d'Angoulême Xavier Bonnefont lors d'une conférence de presse des collectivités locales et d'un représentant de l’État, qui financent l’événement à hauteur de 50%.

"Ce sont les auteurs et autrices, avec leurs maisons d'édition, qui font le festival. Sans eux et sans festivaliers, pas de festival et sans festival, pas de subvention publique", a ajouté l'élu.

"Nous demandons donc à l'association du FIBD (propriétaire de l'événement) et à l'organisateur (la société 9eArt+) de tirer les conclusions que cette réalité impose", a-t-il expliqué, assurant "se mettre en ordre de marche" pour trouver "un nouvel opérateur" afin d'organiser l'édition 2027.

L'édition 2026 du festival, qui traverse une crise de gouvernance depuis plusieurs mois, fait l'objet d'un large appel au boycott des auteurs et autrices de bande dessinée, dont de grands noms primés durant les éditions précédentes, à l'instar de la lauréate du Grand Prix 2025, Anouk Ricard.

Face à cela, le Syndicat national de l'édition, qui représente 24 poids lourds du secteur dont Casterman, Glénat, Delcourt ou Bayard, avait estimé mercredi que l'édition 2026 ne pouvait "plus se tenir", en dépit de la nouvelle gouvernance proposée par les partenaires publics pour l'organisation future de l'événement.

Le ministère de la Culture avait cependant appelé mercredi à maintenir la 53e édition prévue du 29 janvier au 1er prochains. Contacté jeudi par l'AFP après l'annonce faite à Angoulême, il a maintenu cette position.

Depuis la dernière édition du festival en janvier dernier, la société 9e Art est critiquée de toutes parts pour son manque de transparence, de supposées dérives commerciales et le limogeage, en 2024, d'une salariée après son dépôt d'une plainte pour viol.