Comment la technologie supposée nous rapprocher nous divise

Le logo de Twitter sur un portable, avec une photo du président Trump en arrière-plan, le 27 mai 2020, à Arlington, en Virginie. (AFP/File Photo)
Le logo de Twitter sur un portable, avec une photo du président Trump en arrière-plan, le 27 mai 2020, à Arlington, en Virginie. (AFP/File Photo)
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Publié le Samedi 17 avril 2021

Comment la technologie supposée nous rapprocher nous divise

  • Les écrivains arabes contemporains expliquent comment les technologies numériques renforcent peu le caractère tolérant, cosmopolite et sociable des sociétés
  • La technologie qui a accéléré la mondialisation semble avoir conduit bon nombre de personnes à se montrer intolérantes, cloisonnées et introverties

DUBAÏ : La plupart des gens reconnaissent sans doute qu'il aurait été difficile de surmonter le choc psychologique que représente l'isolement imposé par la pandémie de coronavirus (Covid-19) sans l'accès aux médias sociaux, aux achats en ligne et aux vidéoconférences pour pallier l’absence de tout contact humain.

Ces mêmes technologies suscitent chez les gens des sentiments de solitude, d'aliénation et de repli sur soi, même si elles ont accéléré la mondialisation et rassemblé pour la première fois des cultures disparates par une simple touche de clavier.

Loin de rendre les sociétés plus tolérantes, cosmopolites et sociables, la dépendance aux appareils mobiles, les « likes » comme forme de validation et la satisfaction instantanée que procurent le streaming et la livraison à domicile ont conduit bon nombre de personnes à se montrer intolérantes, cloisonnées et introverties.

Des militants du United Hindu Front (UHF) brandissent des pancartes ainsi qu'une photo de la militante suédoise pour le climat Greta Thunberg lors d'une manifestation à New Delhi, le 4 février 2021. (AFP/File Photo)
Des militants du United Hindu Front (UHF) brandissent des pancartes ainsi qu'une photo de la militante suédoise pour le climat Greta Thunberg lors d'une manifestation à New Delhi, le 4 février 2021. (AFP/File Photo)

« La mondialisation nous réunit tous dans un forum mondial, où nous nous rassemblons tous », dit Amin Maalouf, l'un des plus grands écrivains arabes contemporains et auteur de l'ouvrage Adrift : How Our World Lost its Way » (ou « A la dérive : comment notre monde s'est égaré»), entre autres livres.

« Réunis, nous ne nous sommes pourtant pas rapprochés les uns des autres. Cela nous a amenés à chercher ce qui nous distingue de la personne à côté de nous ».

L'auteur français d'origine libanaise installé à Paris, qui participe cette année au festival de littérature Emirates Airline organisé à Dubaï, estime que nous traversons une situation de « grand paradoxe ».

Amin Maalouf, auteur français d'origine libanaise basé à Paris, est l'un des plus grands écrivains arabes contemporains. (AFP/File Photo)
Amin Maalouf, auteur français d'origine libanaise basé à Paris, est l'un des plus grands écrivains arabes contemporains. (AFP/File Photo)

« Nous nous ressemblons de plus en plus, nous partageons la même vision du monde, nous disposons des mêmes instruments, et nous détenons les mêmes connaissances. Nos aspirations sont les mêmes. Et pourtant, il nous plait de penser que nous sommes bien différents les uns des autres », explique-t-il.

En effet, tous ceux qui ont exprimé une opinion peu populaire sur les médias sociaux vous raconteront à quel point les internautes peuvent être tribaux et dogmatiques, tout en se cachant derrière la sécurité de l'anonymat en ligne. Les divergences politiques peuvent dégénérer en attaques personnelles virulentes, dans lesquelles les faits sont souvent écartés pour céder la place aux conspirations et aux tropismes.

Ces divergences ne poseraient probablement pas un problème aussi majeur si elles se limitaient à la Toile. Toutefois, les émeutes au Capitole, le 6 janvier dernier, ont révélé que des allégations non étayées de fraude électorale étaient suffisantes pour inciter à la violence collective, dans le monde réel.

Déterminer à qui ou à quoi faire confiance constitue désormais un défi de taille, dans la mesure où le web regorge de sources d'informations biaisées et de nouvelles guidées par des objectifs fixés, qui rivalisent toutes pour attirer « hits », clics et « shares » en vue de façonner le discours dominant auprès du grand public.

En conséquence, les utilisateurs se fient souvent aux récits familiers et aux communautés imaginaires au lieu de chercher à vérifier la réalité et à s'ouvrir à des points de vue différents.

La Corée du Sud s'efforce aujourd'hui de tirer sa jeunesse de l'addiction au numérique, après s'être targuée pendant des années de sa technologie avancée allant de l'Internet à haut débit aux smartphones Samsung. (AFP/File Photo)
La Corée du Sud s'efforce aujourd'hui de tirer sa jeunesse de l'addiction au numérique, après s'être targuée pendant des années de sa technologie avancée allant de l'Internet à haut débit aux smartphones Samsung. (AFP/File Photo)

« C'est tout à fait normal, parce que le progrès de la science et de la technologie nous a rapprochés de façon tellement rapide que nous n'avons pas eu le temps de nous adapter », a ajouté M. Maalouf.

« Mais on peut garder confiance sur le long terme. La tendance principale est à unifier le monde et l'humanité, qui deviendront un jour une nation de peuples très différents, mais convaincus de partager un destin commun ».

« À court terme, en revanche, les identités spécifiques qui s'affirment sont de plus en plus agressives, et accepter la réalité issue des nouvelles technologies nécessitera du temps ».

Parmi les régions qui enregistrent la plus forte pénétration de l'internet figurent le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Le cabinet Internet World Stats, qui surveille l'usage de l'internet au niveau mondial ainsi que l'engagement dans les médias sociaux et les études de marché en ligne a constaté que près de 67 % de la région était active en 2019, contre une moyenne mondiale de 58,8 %.

L'Arabie saoudite, à l'instar des autres pays du Golfe, a enregistré des résultats particulièrement élevés dans ce domaine. Le taux de pénétration de l'internet dans le royaume, qui compte 35,3 millions d'habitants, dépasse les 90 %. Ceci ouvre les Arabes à tout un monde qui regorge d'idées et d'identités, mais aussi de divisions.

La communauté littéraire qui a participé au Festival de littérature d'Emirates Airline a largement reconnu le paradoxe soulevé par Maalouf.

Les plateformes virtuelles comme Netflix et Zoom sont apparues comme des bouées de sauvetage dans un monde en proie à la pandémie et contraint au confinement, mais en Syrie, où deux sites sont bloqués, les gens se sentent de plus en plus coupés du monde. (AFP/File Photo)

L'écrivaine saoudienne Badriah Al-Bishr, première femme à remporter le Prix de la presse arabe pour la meilleure chronique de journal (Arab Press Award for best newspaper column) en 2011, a confié à Arab News que si l'adhésion aux nouvelles technologies constituait une réalisation majeure pour l'humanité, elle a néanmoins engendré une surabondance d'informations.

« L'information n'a rien à voir avec le savoir. Nous acquérons du savoir à partir de données, tout comme nous préparons du pain avec de la farine. La technologie est bénéfique pour l'humanité - le problème est de savoir comment l'utiliser », affirme-t-elle.

Pour passer au crible cette avalanche de données, les entreprises technologiques ont élaboré des algorithmes sophistiqués à partir des interactions, ce qui permet de proposer aux utilisateurs un contenu pertinent. Cependant, les algorithmes utilisés par les géants des médias sociaux, tels que Facebook, peuvent « confiner » les utilisateurs dans une vision étroite et aveugle du monde, « ce qu'ils pensent souhaiter voir et voilà donc le danger des algorithmes », explique à Arab News Ahlam Bolooki, directrice du Festival de littérature Emirates Airline (Emirates Airline Festival of Literature).

Cinq mois avant les émeutes du Capitole, plus précisément en août, les spécialistes des données auprès de Facebook ont averti les responsables de l'entreprise du nombre inquiétant de groupes véhiculant des discours de haine présents sur la plateforme.

Facebook a maintenu son niveau d'usage aux États-Unis, en dépit d'une série de controverses concernant ce réseau social principal et même si les jeunes utilisateurs se tournent désormais vers des plateformes concurrentes telles que TikTok, selon une enquête réalisée le 7 avril 2021. (AFP/File Photo)
Le logo de Twitter apparaît sur un portable avec, en arrière-plan, la page Twitter du président Trump, qui a été suspendue en raison d'une série de plaintes non fondées sur la plateforme. (AFP/File Photo)

Les documents internes que le quotidien Wall Street Journal a pu consulter en janvier indiquent que « 70 % des 100 groupes civiques les plus actifs aux États-Unis sont considérés comme non recommandés pour des questions liées à la haine, à la désinformation, à l'intimidation et au harcèlement ».

Les responsables ont appris qu'un des groupes présentant le plus fort niveau d'engagement « a compilé les nouvelles les plus incendiaires de la journée et les a transmises à une foule infâme qui a aussitôt lancé des appels à la violence plus d'une fois ».

Les spécialistes de la recherche ont également averti qu’ « il faut agir pour stopper ces conversations et les empêcher de se développer aussi rapidement ».

Depuis lors, Facebook s'est engagé à remanier ses algorithmes.

En outre, Mme Al-Bishr souligne que le rythme du changement engendre également un fossé générationnel.

« La génération du millénaire, née au cours de cette période de développement technologique, croit que la vie se limite à la technologie - ils ignorent ce qu'ils ratent. Mais nous, la génération précédente, nous percevons clairement les lacunes », poursuit-elle.

Naouel Chaoui est une Italienne d'origine algérienne qui dirige un club de lecture populaire qui a été contraint de passer au mode numérique pendant la pandémie de Covid-19. Elle estime que la technologie, bien que pratique, ne peut se substituer aux rapports humains.

« La technologie nous ôte ce besoin de contact, réel et humain ; une petite tape sur l'épaule, une étreinte. La communication par le langage du corps occupe une place importante dans notre communication et, lorsqu'elle fait défaut, la communication perd son authenticité », affirme-t-elle à Arab News.

« J'ai l'impression que les nouvelles générations passent à côté de ce volet crucial des rencontres. Leurs rencontres se font à travers des jeux, sur des écrans, ou à travers leurs téléphones ».

Une des solutions, une fois la pandémie dissipée, serait sans doute que les gens se débranchent plus souvent, qu'ils remettent en question leurs idées préconçues et qu'ils élargissent leurs horizons.

Elif Shafak, a prominent British-Turkish author, speaking during her session. (Supplied)
Elif Shafak, éminent auteur turco-britannique. (fournie)

Elif Shafak, auteur turco-britannique de renom, dont les ouvrages ont été traduits en 54 langues, a affirmé que le fait de découvrir des points de vue diversifiés était essentiel pour l'apprentissage.

« En tant qu'humains, ce n'est pas par la répétition que nous apprenons des choses. Ce sont nos différences qui nous apprennent le plus, plutôt que nos similitudes », a déclaré Mme Shafak, également auteur des romans 10 Minutes 38 Seconds in This Strange World (10 minutes 38 secondes dans ce monde étrange) et The Forty Rules of Love (Les quarante règles de l'amour), lors du Festival de littérature d'Emirates Airline.

« Lorsque des personnes qui viennent d'horizons différents et portent des histoires différentes se réunissent, elles se mettent au défi et s'aident à améliorer leur flexibilité cognitive et à faire évoluer leurs perspectives ».

« Je crois profondément à l'importance des rencontres cosmopolites, à l'importance de réunir des personnes aux histoires divergentes et de leur permettre de se parler ».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.