Mais où sont donc passés les $128 milliards de la banque centrale de Turquie ?

L’ancien gouverneur de la Banque centrale de Turquie, Naci Agbal, dans son bureau à Istanbul, en Turquie, le 4 février 2021. M. Agbal aurait été licencié après avoir tenté de mener une enquête sur les réserves manquantes. (Reuters)
L’ancien gouverneur de la Banque centrale de Turquie, Naci Agbal, dans son bureau à Istanbul, en Turquie, le 4 février 2021. M. Agbal aurait été licencié après avoir tenté de mener une enquête sur les réserves manquantes. (Reuters)
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Publié le Samedi 17 avril 2021

Mais où sont donc passés les $128 milliards de la banque centrale de Turquie ?

  • L’opposition lance une campagne publicitaire qui exige de savoir comment l’énorme somme d’argent a été dépensée
  • Le pouvoir fait intervenir la police pour empêcher l’affichage des bannières et des panneaux publicitaires

ANKARA : La disparition de 128 milliards de dollars de réserves de la Banque centrale de Turquie a poussé le parti d’opposition du pays à lancer une campagne publicitaire qui exige de savoir où se trouve cet argent, ainsi qu’une intervention de la police pour empêcher que la question soit posée.

Le parti républicain du peuple (CHP) a précisé que 128 milliards de dollars de réserves de change ont été utilisées durant le mandat de l’ancien ministre des Finances, Berak Albayrak, afin de stabiliser la livre turque dont la valeur ne cesse de chuter, et qu’il était du droit constitutionnel d’un parti de vérifier où les réserves du pays étaient dépensées.

Le CHP a accroché des banderoles de son parti dans tout le pays pour demander où était passé l’argent manquant, tout en essayant de sensibiliser le public aux difficultés financières auxquelles la Turquie est confrontée.

La police est intervenue pour stopper les efforts du parti en utilisant des canons à eau et des véhicules armés. Des bannières accrochées aux balcons ont été enlevées par les agents sous prétexte de mesures contre la pandémie.

Le CHP a affirmé qu’il continuerait à afficher les bannières sur les bâtiments et les panneaux publicitaires si la police persistait à les retirer.

« Nous demandons où est passé l’argent des pauvres, des personnes dans le besoin et des orphelins », a tweeté Kemal Kilicdaroglu, chef du CHP.

Des centaines de députés et de membres du CHP ont changé leurs photos de profil sur les réseaux sociaux pour les remplacer par « 128 », en référence à la campagne publicitaire.

Naci Agbal, ancien gouverneur de la Banque centrale, aurait été licencié après avoir tenté de mener une enquête sur les réserves manquantes.

La banque a changé de gouverneurs quatre fois au cours des 20 derniers mois et chacun d’eux a été limogé par décret présidentiel sans qu’aucune raison ne soit donnée.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré le 24 février que la grande somme d’argent avait été consacrée à la lutte du pays contre le coronavirus.

Les réserves de la banque s’élèveraient actuellement à environ 43,2 milliards de dollars.

Goldman Sachs a indiqué en novembre que la banque avait mal dépensé plus de 100 milliards de dollars de ses réserves pour arrêter la dépréciation de la livre au cours des 10 premiers mois de 2020.

« Le budget de la NASA pour 2020 est de 22,6 milliards de dollars », a tweeté l’éminent journaliste Serif Turgut. « Nous aurions même pu aller sur Mars avec 128 milliards de dollars ».

Selon Kamil Oktay Sindir, député du CHP, les réserves manquantes démontraient le manque de transparence financière dans le pays, où plusieurs projets de partenariat public-privé avaient été exemptés de l’audit de la Cour des comptes turque.

Il a expliqué que l’une des missions clés des députés, qui sont les représentants de la volonté du peuple, était de surveiller le budget et les ressources financières de Turquie.

« Nous tenons ce droit de la constitution », a-t-il indiqué à Arab News. « Les Turcs, qui paient déjà des impôts exorbitants, méritent que le gouvernement leur rende des comptes sur chaque centime qu’il dépense. De telles actions de la Banque centrale sapent sérieusement la crédibilité de l’économie turque et découragent les investisseurs étrangers d’investir dans le pays, car leur confiance dans le fonctionnement de l’économie s’érode. Le fonctionnement économique d’un pays ne devrait pas dépendre à ce point d’un seul homme ».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".