RABAT: Le Maroc a annoncé avoir lancé auprès de 9 millions de bénéficiaires son plan de généralisation de la couverture sociale destiné à terme à couvrir 22 millions de personnes actuellement dépourvues d'assurance maladie.
Les agriculteurs, les artisans, les commerçants, les professionnels indépendants et leurs familles seront les premiers inclus dans le régime de l'assurance maladie obligatoire (AMO) en 2021 et 2022, selon un communiqué officiel diffusé mercredi soir après une cérémonie de lancement de l'opération en présence du roi Mohamed VI.
L'AMO s'étendra ensuite aux travailleurs des autres secteurs « dans la perspective de la généralisation effective de la protection sociale à tous les citoyens », a précisé le ministre de l'Economie Mohamed Benchaaboun cité dans le communiqué.
Le roi avait impulsé ce plan en juillet en soulignant que la crise liée à la pandémie de Covid-19 avait mis notamment en évidence « la faiblesse des réseaux de protection sociale » pour « les franges de la population en situation de grande précarité » dans ce pays de 36 millions d'habitants.
Depuis, une loi-cadre a été adoptée en février au Parlement, comprenant également la généralisation d'accès aux allocations familiales, à la retraite et à l'indemnité de perte d'emploi à l'horizon 2025 pour un coût annuel de 51 milliards de dirhams (4,7 milliards d'euros).
Actuellement, seuls les salariés du secteur public et privé marocain bénéficient d'une couverture médicale et des millions de personnes ne sont pas couvertes en cas de problème de santé.
La situation de ce pays d'Afrique du Nord marqué par d'importantes disparités sociales s'est compliquée avec la crise sanitaire: l'économie du royaume s'est contractée de 7,1% en 2020 et le taux de pauvreté a bondi de 1,7% à 11,7% à l'échelle nationale durant le confinement, selon le HCP, l'institut marocain en charge des statistiques.
La généralisation de la couverture médicale va nécessiter d'améliorer les services de santé, marqués par un « faible taux d'encadrement médical » et un « important déficit en ressources humaines », a prévenu le ministre de l'Economie. Il a évoqué comme piste de réponse « l'ouverture de la pratique de la médecine aux compétences étrangères, l’encouragement des établissements internationaux de santé à travailler et à investir au Maroc ».