M6, maison à vendre

Le président du conseil d'administration du groupe de médias Groupe M6, Nicolas de Tavernost, s'exprime sur scène lors d'une conférence de gala du Groupe M6 à Neuilly-sur-Seine, en région parisienne, le 4 septembre 2018. (Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
Le président du conseil d'administration du groupe de médias Groupe M6, Nicolas de Tavernost, s'exprime sur scène lors d'une conférence de gala du Groupe M6 à Neuilly-sur-Seine, en région parisienne, le 4 septembre 2018. (Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 14 avril 2021

M6, maison à vendre

  • Nicolas de Tavernost, dirigeant de la chaîne depuis ses débuts, s'est positionné contre une vente par appartements, ce qui complique le choix d'un repreneur
  • Ainsi, l'Autorité de la concurrence ne pourrait autoriser l'union qu'en élargissant la définition de marché pertinent applicable à la télévision, pour en diluer le poids du groupe

PARIS : En cas d'ouverture de négociations exclusives pour la cession du groupe M6/RTL, mis en vente depuis le début d'année par son actionnaire Bertelsmann, le processus serait soumis à de fortes contraintes réglementaires sur la concentration des médias.

L'offre de TF1, concurrent de toujours qui tient son assemblée générale annuelle jeudi, s'est distinguée des multiples prétendants et semble aujourd'hui tenir la corde.

"Une fusion avec TF1 s'inscrirait dans notre stratégie de poursuite active de la consolidation du marché. Cependant, il existe des obstacles réglementaires", a dit fin mars le PDG du groupe allemand Bertelsmann, qui doit prendre une décision au premier semestre.

Nicolas de Tavernost, dirigeant de la chaîne depuis ses débuts, s'est positionné contre une vente par appartements, ce qui complique le choix d'un repreneur.

Depuis une modification en 1994 de la loi Léotard, seules sept autorisations pour diffuser sur les ondes hertziennes peuvent être accordées à un même groupe de télévision.

Les mécanismes légaux anti-concentration spécifiques aux médias visent à "satisfaire l'objectif constitutionnel de respect du pluralisme des offres via la présence d'une diversité d'opérateurs" et "assurer l'indépendance des médias vis-vos du pouvoir politique et d'acteurs privés influents", rappelle le CSA.

Le groupe M6 détenant déjà 5 fréquences (sa chaîne éponyme, W9, 6ter, Gulli et Paris Première), un rachat par TF1 également propriétaire de 5 canaux (TF1, TMC, LCI, TFX, TF1 Cinéma Séries) impliquerait la cession de trois chaînes.

Des limites légales existent également pour la radio, un ensemble de stations ne pouvant émettre pour plus de 150 millions d'auditeurs cumulés.

Avec 114 millions d'auditeurs fin décembre 2019, les trois stations de M6 (RTL, RTL2, Fun Radio) ne pourraient par exemple pas intégrer ensemble le groupe NRJ (124 millions d'auditeurs) ni le groupe Altice (les stations RMC et BFM Business de NextRadio cumulent 58 millions d'auditeurs). TF1 n'est en revanche pas présent dans la radio.

Selon les experts, le point décisif sera le feu vert des autorités anti-trust. Le mariage de la première et de la troisième chaîne du PAF ferait en effet émerger un acteur géant de la télévision dépassant France TV avec plus de 30% de part d'audience, et représentant les trois quarts du marché publicitaire sur le média.

Election présidentielle 

Ainsi, l'Autorité de la concurrence ne pourrait autoriser l'union qu'en élargissant la définition de marché pertinent applicable à la télévision, pour en diluer le poids du groupe.

Les chaînes demandent l'intégration dans cette définition de la publicité numérique, au moins vidéo, arguant de la convergence croissante entre offres de publicité à la télévision et sur internet, mais la question n'a pour l'instant pas été tranchée.

D'un point de vue boursier, la loi empêche enfin un actionnaire de détenir plus de 49% d'un groupe de télévision. L'acquéreur des 48,26% de RTL Group (filiale de Bertelsmann) dans M6 ne devra alors déposer une offre publique que pour les pouièmes lui permettant d'atteindre ce seuil, ce qui limite les opportunités de gains pour les autres détenteurs.

Selon un observateur des médias, la mise en œuvre d'une telle acquisition pourrait prendre de 18 mois à 2 ans, sachant qu'un projet doit être déposé au CSA pour renouveler l'autorisation d'émettre de M6 en 2023, qui, s'il est accepté, bloquera tout projet de cession pendant 5 ans.

"Plein de régulations n'ont plus de sens, mais les changer maintenant, à un an d'une élection présidentielle, paraît très complexe. C'est donner des arguments pour dire que le gouvernement est pieds et poings liés avec le grand capital", estime cet observateur.

"Tôt ou tard, il va falloir remettre en question la démultiplication des barrières anti-concentration, anti-consolidation et notre notion de marché pertinent", estime Jean-Clément Texier, de la Compagnie financière de communication.

Selon cet expert, "on est en perpétuelle dénonciation des concentrations du marché français alors que celui-ci demeure très morcelé et que nous n'arrivons pas avec les années à faire émerger de champion français".


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Short Url
  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

Short Url
  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Short Url
  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.