BEYROUTH: Le premier ministre par intérim du Liban a approuvé lundi un projet de décret qui élargit les revendications du pays dans le cadre du conflit avec Israël au sujet de leur frontière maritime, un différend qui retarde la prospection d'hydrocarbures dans cette zone potentiellement riche en gaz.
Hassan Diab a signé le document préalablement approuvé par le ministre des Travaux publics et le ministre de la Défense.
La révision ajoute près de 1 400 kilomètres carrés (540 milles carrés) à la zone économique exclusive revendiquée par le Liban dans sa soumission initiale envoyée aux Nations Unies.
Le projet de décret relatif à la modification du décret initial 6433 de 2011 est à présent soumis à la présidence pour approbation. La prochaine étape comprend une demande formelle d'enregistrement des nouvelles coordonnées de la zone maritime auprès des Nations Unies.
Les négociations entre les deux ennemis traditionnels ont été lancées en octobre pour tenter de résoudre le différend. Mais les pourparlers, fruit de trois années d’efforts diplomatiques par les États-Unis, sont au point mort depuis.
«Je m'attends à ce qu'il (le décret) soit signé car tout le monde, le ministre de la Défense, le premier ministre et le président, sont préoccupés à ce sujet», affirme le ministre des Travaux publics Michel Najjar lors d'une conférence de presse lundi.
Israël pompe déjà du gaz à partir de vastes champs offshore, mais le Liban n'a pas encore trouvé de réserves commerciales de gaz dans ses propres eaux.
Le ministre israélien de l’Energie, Yuval Steinitz, estime que la dernière initiative du Liban déraille les pourparlers au lieu de contribuer à la solution.
«Les mesures unilatérales libanaises recevront, bien entendu, des mesures parallèles de la part d'Israël», dit-il dans un communiqué.
Le Liban, en proie à une crise financière profonde qui menace sa stabilité, a désespérément besoin d'argent alors qu'il fait face à la pire crise économique depuis la guerre civile de 1975-1990.
«Nous n'abandonnerons aucun pouce de notre patrie et de sa dignité, ni une goutte de ses eaux», assure Najjar.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com