WASHINGTON: Les Etats-Unis vont « bientôt » activer un mécanisme controversé visant à imposer au Conseil de sécurité de l'ONU le rétablissement de toutes les sanctions internationales contre l'Iran, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.
Le président Donald Trump avait annoncé samedi que cette procédure dite « snapback » pourrait intervenir cette semaine.
Interrogé sur la date précise, Mike Pompeo n'a pas répondu.
« Le président a dit clairement que nous le ferions bientôt, et c'est ce que nous allons faire », a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Washington, tenue avec le ministre irakien des Affaires étrangères, Fuad Hussein.
Le « snapback » vise à rétablir toute les sanctions internationales contre l'Iran qui avaient été levées après la signature en 2015 avec Téhéran d'un accord censé l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. Donald Trump a retiré en 2018 les Etats-Unis de cet accord, qu'il juge insuffisant, et a déjà réimposé et même durci les sanctions unilatérales américaines.
Or cette démarche s'appuie sur une interprétation juridique contestée: Mike Pompeo entend invoquer pour son pays le statut de « participant » à ce même accord nucléaire qu'il a pourtant quitté.
Selon la résolution de 2015 entérinant le texte, les Etats « participants » ont la possibilité de dénoncer unilatéralement un « non-respect notable de ses engagements » par un autre signataire.
Cette procédure inédite est censée permettre d'aboutir, au terme de 30 jours, au rétablissement, ou « snapback », des sanctions, sans possibilité pour les autres, comme Moscou ou Pékin, d'opposer leur veto.
Mais la quasi-totalité des autres membres du Conseil de sécurité, y compris les alliés européens de Washington, contestent cette interprétation, et il est donc peu probable qu'ils acceptent de rétablir ces mesures punitives.
« Nous avons bon espoir que tous les pays verront qu'il est dans leur propre intérêt de respecter la résolution du Conseil de sécurité », a néanmoins assuré le secrétaire d'Etat américain. « Nous nous attendons à ce que tous les pays du monde respectent leurs obligations, y compris chaque pays du P5 », qui réunit les membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni).