Washington s'inquiète: Il n’y a jamais eu autant de troupes russes à la frontière de l'Ukraine

Depuis l'annexion de la Crimée et la séparation d'une partie de l'Est de l'Ukraine du pouvoir central, la guerre dans le Donbass s'enlise, à l'image de ce char ukrainien bloqué dans la région des combats. (Photo, AFP)
Depuis l'annexion de la Crimée et la séparation d'une partie de l'Est de l'Ukraine du pouvoir central, la guerre dans le Donbass s'enlise, à l'image de ce char ukrainien bloqué dans la région des combats. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 09 avril 2021

Washington s'inquiète: Il n’y a jamais eu autant de troupes russes à la frontière de l'Ukraine

  • La chancelière Angela Merkel a réclamé le retrait de troupes au président russe Vladimir Poutine, lors d'un entretien téléphonique. Une demande à laquelle Moscou n'a pas répondu
  • Le Kremlin affirme que ses mouvements de troupes n'ont rien de menaçant, alors que pour Poutine, c'est à l'inverse Kiev qui orchestre des « provocations »

WASHINGTON / KIEV: Les Etats-Unis sont de plus en plus inquiets par la présence grandissante de troupes russes à la frontière ukrainienne et en Crimée, péninsule annexée par la Russie, a affirmé jeudi la porte-parole de la Maison Blanche.

« Les Etats-Unis sont de plus en plus préoccupés par la récente escalade des attaques russes dans l'est de l'Ukraine, notamment les mouvements de troupes russes à la frontière ukrainienne », a indiqué Jen Psaki à la presse.

« Ce sont des signes extrêmement inquiétants », a-t-elle ajouté, précisant que le nombre de militaires russes à la frontière de l'Ukraine n'avait jamais été aussi élevé depuis 2014.

Le président ukrainien était jeudi sur le front du conflit où les heurts se multiplient avec les séparatistes prorusses, et a reçu le soutien de Berlin qui a demandé au Kremlin de réduire sa présence militaire aux frontières de l'Ukraine. 

La chancelière Angela Merkel a réclamé ce retrait de troupes au président russe Vladimir Poutine, lors d'un entretien téléphonique. Une demande à laquelle Moscou n'a pas répondu. 

Le chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky a revêtu lui treillis militaire, gilet pare-balles et masque anticovid pour passer en revue des troupes dans les tranchées de la région de Lougansk, théâtre de récents affrontements, selon des images et un communiqué diffusés par la présidence ukrainienne.   

« Il y a une détérioration de la situation dans le Donbass », a déclaré M. Zelensky,  déplorant que « des tireurs d'élite tirent sur nos gars » et assurant que « l'armée ripostait » à ces attaques. 

« C'est un honneur pour moi d'être là », a-t-il déclaré, remettant des décorations à des militaires et saluant « l'héroïsme et le dévouement » des soldats, mais sans renouveler ses récentes accusations sur les intentions belliqueuses de la Russie.  

Kiev et les Occidentaux ont ces derniers jours critiqué à plusieurs reprises Moscou pour avoir massé des troupes à la frontière ukrainienne et en Crimée annexée par la Russie, alors que les incidents armés meurtriers avec les séparatistes prorusses sont quasi-quotidiens. 

Jeudi encore, un militaire ukrainien a succombé à ses blessures, ce qui porte à 25 le nombre de soldats tués depuis le début de l'année, selon le ministère de la Défense. En 2020, l'Ukraine avait perdu 50 militaires sur la ligne de front, selon la présidence. 

Ces tensions ont été évoquées lors de l'entretien téléphonique entre Vladimir Poutine et Angela Merkel, dont le pays est avec la France co-parrain du processus de paix en Ukraine.  

Mise en garde russe 

Mme Merkel lui « a demandé de réduire la présence militaire russe dans l'est de l'Ukraine » pour permettre une désescalade, alors que Moscou affirme que ses mouvements de troupes n'ont rien de menaçant.  

Pour M. Poutine, c'est à l'inverse Kiev qui orchestre des « provocations » afin « d'aggraver volontairement la situation » sur le front. 

Le représentant de Moscou dans les négociations de paix, Dmitri Kozak, a prévenu que la Russie pourrait « venir à la défense » des séparatistes en cas d'opération militaire ukrainienne d'envergure, évoquant la protection de la population locale à laquelle Moscou a distribué des passeports russes.  

Il a en outre estimé que l'entrée de l'Ukraine dans l'Otan « sera le début de l'effondrement » du pays, réagissant à la demande de Kiev d’accélérer son accession à l'organisation pour adresser un « signal » à Moscou. 

Une éventuelle adhésion ukrainienne à l'Alliance atlantique est un chiffon rouge pour la Russie depuis de longues années.  

Pourparlers le 19 avril 

Malgré ces tensions, M. Kozak a annoncé des pourparlers entre Kiev, Moscou, Berlin et Paris au niveau de conseillers politiques le 19 avril.  

Ces échanges verbaux musclés et la multiplication des affrontements cette année avec les séparatistes prorusses font suite pourtant à une période de trêve durant la deuxième moitié de 2020. 

Le Pentagone a annoncé la semaine dernière que les forces américaines en Europe avaient relevé leur niveau d'alerte à la suite des « récentes escalades de l'agression russe dans l'est de l'Ukraine ». Et le président Joe Biden a assuré M. Zelensky de son soutien « indéfectible ».  

La guerre dans le Donbass a commencé en avril 2014, dans la foulée d'une révolution pro-occidentale en Ukraine qui avait aussi entraîné l'annexion par Moscou de la péninsule ukrainienne de Crimée.  

Ce conflit a fait plus de 13 000 morts et près d'1,5 million de déplacés. L'intensité des combats a largement baissé après des accords de paix de Minsk conclus début 2015, mais le processus politique n'avance pas. 

Pour l'Occident et Kiev, le soutien politique, militaire et financier de la Russie aux séparatistes est une évidence, malgré les dénégations répétées de Moscou. 


En Floride, Trump et Netanyahu mettent en garde le Hamas

 Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza. (AFP)
Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza. (AFP)
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  • Le président américain a minimisé les bruits faisant état de tensions avec le Premier ministre israélien
  • Israël a "respecté le plan" pour Gaza, a-t-il estimé, ajoutant n'être "préoccupé par rien de ce que fait Israël"

PALM BEACH: Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza.

Depuis les pupitres d'une conférence de presse commune organisée dans la résidence Mar-à-Lago du milliardaire, ce dernier a fermement mis en garde Téhéran, ennemi juré d'Israël, six mois après les frappes américaines contre son programme nucléaire.

"J'espère qu'ils ne sont pas encore en train d'essayer de se réarmer, parce que s'ils le font, nous n'aurons pas d'autre choix que d'éliminer très rapidement ce réarmement", qu'il s'agisse d'installations nucléaires ou de missiles balistiques, a-t-il averti.

Un proche conseiller du guide suprême iranien a réagi dans la foulée, déclarant que "toute agression" envers son pays serait "immédiatement suivie d'une réponse très sévère".

"La capacité balistique et de défense de l'Iran ne peut être contenue" et ne nécessite "aucune autorisation", a écrit sur X Ali Shamkhani.

Le président américain a également minimisé les bruits faisant état de tensions avec le Premier ministre israélien.

Israël a "respecté le plan" pour Gaza, a-t-il estimé, ajoutant n'être "préoccupé par rien de ce que fait Israël".

Donald Trump a en revanche pointé du doigt le mouvement islamiste palestinien Hamas et répété que son désarmement - un des points de la deuxième phase du plan pour Gaza - était nécessaire.

"Prix fort" 

"S'ils ne se désarment pas comme ils s'y sont engagés" et "dans un délai relativement court", "ils paieront le prix fort", a-t-il menacé.

La branche armée du Hamas a toutefois réaffirmé lundi qu'elle "ne renoncerait pas" aux armes "tant que l'occupation perdurera".

Benjamin Netanyahu, qui a qualifié son entrevue avec le républicain de "très productive", a profité de sa visite pour remettre à Donald Trump la plus haute distinction civile du pays.

"Nous n'avons jamais eu d'ami comme le président Trump à la Maison Blanche", a-t-il apprécié.

"Il peut être très difficile" mais Israël "n'existerait peut-être pas" sans le leadership dont Benjamin Netanyahu a fait preuve après les attaques sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, a salué le président américain.

La rencontre entre les deux hommes était la cinquième aux Etats-Unis depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Washington souhaite accélérer la cadence du plan de cessez-le-feu, fragile, en vigueur depuis octobre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas - qui s'accusent mutuellement de fréquentes violations.

Avertissement envers l'Iran 

Le passage vers sa deuxième phase, qui prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien, piétine.

Le média américain Axios rapporte que Washington veut faire des annonces concernant un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza dès janvier.

Donald Trump s'est borné lundi à espérer que la "reconstruction" puisse commencer bientôt dans le territoire palestinien, dévasté par deux années d'une guerre déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023.

Un des objectifs du déplacement de Benjamin Netanyahu visait à insister sur le "danger que posent l'Iran" et son programme balistique, "non seulement pour le Moyen-Orient mais aussi pour les Etats-Unis", selon une porte-parole de son gouvernement.

Il s'agit d'une "tentative de fabriquer un nouveau casus belli" contre l'Iran après "l'argument du nucléaire", analyse Sina Toossi, chercheur au Centre pour la politique internationale (CIP) à Washington.

L'Iran "se comporte peut-être mal" en cherchant à se réarmer mais reste intéressé par un accord avec Washington sur ses programmes nucléaires et balistiques, a estimé Donald Trump.

Donald Trump a également espéré que Benjamin Netanyahu pourrait "s'entendre" avec le nouveau président syrien et ancien jihadiste, Ahmad al-Chareh, après des frappes d'Israël à la frontière syrienne et contre le Hezbollah libanais.

 


Trump reçoit Netanyahu en Floride et veut avancer sur la trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
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  • Benjamin Netanyahu devrait chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse
  • Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an

PALM BEACH: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza.

Benjamin Netanyahu devrait lui chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse.

Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Elle intervient au moment où Washington et des médiateurs régionaux souhaitent accélérer la cadence pour lancer la deuxième phase du fragile cessez-le-feu en vigueur depuis octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Cette deuxième étape prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien.

Donald Trump doit recevoir le dirigeant israélien à 13H00 (18H00 GMT) dans sa résidence Mar-a-Lago, à Palm Beach, où il passe les fêtes et a déjà accueilli la veille le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Plus tôt dans la journée, Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et le ministre américain de la Défense Pete Hegseth, ont indiqué des responsables des deux pays.

Dernier otage 

Succès majeur de la première année du mandat du président américain, la fragile trêve à Gaza, prévue par un plan supervisé par Donald Trump, a mis fin en octobre à deux années de guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Israël et le Hamas s'accusent néanmoins mutuellement de violations.

Le passage à la deuxième phase piétine, malgré la volonté américaine d'obtenir de nouvelles avancées.

Le média américain Axios rapporte, en citant des responsables de la Maison Blanche, que Washington veut annoncer le plus rapidement possible un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza et que Donald Trump souhaite réunir un nouveau "comité de la paix" chargé de superviser ce gouvernement transitoire en janvier lors du forum de Davos en Suisse.

Mais avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase, Israël veut insister sur l'importance de la restitution du corps du dernier otage retenu à Gaza, selon une porte-parole du bureau du Premier ministre, Shosh Bedrosian. Le Hamas assure ne pas avoir réussi à le localiser jusqu'à présent.

Benjamin Netanyahu veut s'assurer que "le Hamas est désarmé, que Gaza est démilitarisé" dans cette phase suivante, a-t-elle ajouté.

Or la branche armée du mouvement islamiste palestinien a réaffirmé lundi qu'il "ne renoncera pas à ses armes tant que l'occupation perdurera".

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.