Boycottage des Jeux de Pékin: les Etats-Unis font marche arrière

 La Maison Blanche a coupé court mercredi aux spéculations sur un boycottage des Jeux olympiques d'hiver de Pékin l'an prochain. (Photo, AFP)
La Maison Blanche a coupé court mercredi aux spéculations sur un boycottage des Jeux olympiques d'hiver de Pékin l'an prochain. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 08 avril 2021

Boycottage des Jeux de Pékin: les Etats-Unis font marche arrière

  • « Nous n'avons pas eu de discussions et nous ne discutons pas d'un quelconque boycottage avec des alliés et des partenaires »
  • Le comité olympique et paralympique américain (USOPC) a réaffirmé mercredi par la voix de sa présidente son opposition au boycottage des Jeux d'hiver de Pékin en février 2022

WASHINGTON : La Maison Blanche a coupé court mercredi aux spéculations sur un boycottage des Jeux olympiques d'hiver de Pékin l'an prochain, assurant qu'il n'y avait à ce stade aucune concertation entre les Etats-Unis et leurs alliés sur cette question.

« Nous n'avons pas eu de discussions et nous ne discutons pas d'un quelconque boycottage avec des alliés et des partenaires », a fait savoir la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki.

La veille, des déclarations du département d'Etat américain avaient provoqué la colère de la Chine, en laissant planer la possibilité d'une action conjointe des Occidentaux.

Signe de l'émotion dans le monde sportif, le comité olympique et paralympique américain (USOPC) a réaffirmé mercredi par la voix de sa présidente son opposition au boycottage des Jeux d'hiver de Pékin en février 2022, réclamé notamment par des associations de défense de droits humains.

« Pour nos sportifs, le seul rêve est de représenter les Etats-Unis d'Amérique », a martelé Susanne Lyons, la présidente de l'USOPC en ouverture d'un rendez-vous avec la presse consacré aux sportifs qualifiés pour les JO d'été de Tokyo.

« Nous ne croyons pas que les jeunes sportifs qui appartiennent à l'équipe des Etats-Unis doivent être utilisés comme des pions sur l'échiquier politique », a-t-elle insisté.

« Nous ne voulons certainement pas minimiser ce qui se passe en matière de droits humains en Chine », a assuré la patronne du sport américain, « mais les Etats-Unis ont plusieurs outils pour répondre de manière constructive à ces questions qui, nous le croyons, doivent être gérées par des responsables du gouvernement ».

La position du comité olympique et paralympique américain n'est pas une surprise, mais cette clarification était attendue depuis les déclarations mardi du porte-parole du département d'Etat, Ned Price.

« C'est quelque chose dont nous souhaitons assurément discuter », avait indiqué Ned Price, interrogé pour savoir si les Etats-Unis envisageaient un boycottage conjoint avec leurs alliés.

« Nous sommes d'avis qu'une approche coordonnée ne serait pas seulement dans notre intérêt, mais également dans l'intérêt de nos alliés et partenaires », a-t-il précisé, sans révéler la position de l'administration sur la question.

A moins d'un an des prochains Jeux d'hiver, et alors que les Jeux d'été de Tokyo, point culminant du calendrier sportif, sont programmés du 23 juillet au 11 août, c'est bel et bien le rendez-vous de Pékin qui focalise déjà l'attention.

« Conséquences négatives »

Plusieurs associations et hommes politiques républicains réclament en effet un boycottage américain, un mouvement qui concerne d'autres pays comme le Canada ou les Pays-Bas. 

Ils s'appuient en partie sur plusieurs études qui accusent la Chine de persécuter les musulmans ouïghours, notamment en les plaçant dans des camps d'internement où les membres de cette minorité sont soumis, selon des témoignages de rescapés, à divers sévices.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a ainsi repris la qualification de "génocide" pour évoquer le traitement des Ouïghours, chère à son prédécesseur Mike Pompeo.

Pékin a fustigé mercredi ces accusations, qualifiées de « mensonge du siècle », promettant qu'elles feraient l'objet d'une « réponse vigoureuse ».

« Un soi-disant boycott commun des Jeux d'hiver de Pékin (...) est contraire à l'esprit de la Charte olympique », a indiqué devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian.

Pour Susanne Lyons, un boycott peut être contre-productif: « Les précédents ont prouvé avoir des conséquences négatives sur les sportifs, tout en ne pas répondant aux problèmes internationaux de manière satisfaisante ».

Elle fait écho aux propos le mois dernier du président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach pour qui un boycottage « n'a jamais apporté quoi que ce soit ».

L'ancien escrimeur devenu avocat avait évoqué le boycott des JO de Moscou en 1980 par les Etats-Unis et certains de leurs alliés, pour protester contre l'invasion de l'Afghanistan par l'URSS.

« L'armée soviétique s'est retirée en 1989, donc ça n'a vraiment servi à rien à part punir leurs propres athlètes et conduire à un contre-boycott des Jeux de Los Angeles », en 1984, par les pays du bloc de l'Est.

 


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.