PARIS: Le groupe Veolia, qui a lancé une offre de rachat sur Suez, son concurrent dans le secteur de l'eau et des déchets, a enjoint à ce dernier de "désactiver" sa fondation de droit néerlandais, qui vise à empêcher la cession des actifs de Suez sur l'eau, en l'appelant au "dialogue", dans un communiqué publié lundi.
"Veolia invite (...) les dirigeants de Suez à désactiver dès à présent la fondation et à saisir l'opportunité d'une discussion raisonnable permettant enfin le dénouement positif de la situation", a indiqué Veolia, trois jours après un rappel à l'ordre de son concurrent par l'Autorité des marchés financiers.
Suez tente d'échapper à son rival Veolia, qui a déjà acquis 29,9% de ses parts auprès d'Engie et déposé une OPA hostile pour acquérir le solde, et qui entend mettre sur pied un champion mondial dans un marché de plus en plus soutenu et concurrentiel.
"Dès lors que Suez se sera conformée aux principes rappelés par l'AMF, Veolia appelle Suez au dialogue afin de parvenir à apaiser la situation et permettre à l'ambitieux projet industriel porté par Veolia de se réaliser, et ce dans un esprit constructif respectueux de l'intérêt des deux sociétés, d'une saine concurrence en France et plus largement de l'économie française".
Veolia propose de maintenir un Suez France, dont il céderait tous les actifs nationaux au fonds Méridiam. Mais cette solution ne satisfait pas la direction de Suez, qui cherche, avec le soutien du consortium franco-américain Ardian - GIP, à conserver les activités "Eau et Technologie" à l'international.
L'AMF, gendarme de la bourse, a rappelé à l'ordre Suez vendredi, l'accusant de "porter atteinte" à plusieurs principes de fonctionnement des marchés, dont l'obligation de transparence et de loyauté dans les transactions.
Elle a notamment pointé du doigt la décision de Suez d'activer une fondation de droit néerlandais, créée pour chapeauter ses actifs Eau France et en empêcher la cession.
Suez s'est engagé à désactiver cette structure si Veolia relève son offre d'achat à 22,50 euros l'action (au lieu de 18 euros aujourd'hui) ou transfère une part importante d'actifs au consortium des fonds Ardian et GIP, partenaires de Suez. Des conditions trop restrictives, selon l'AMF.