Allégations d'insultes racistes en Espagne: les joueurs de Valence quittent le terrain

Autour de la 31e minute de jeu, alors que le score était de 1-1, Diakhaby s'est arrêté de jouer pour s'en prendre à un joueur espagnol de Cadix, Juan Cala. (Photo, AFP)
Autour de la 31e minute de jeu, alors que le score était de 1-1, Diakhaby s'est arrêté de jouer pour s'en prendre à un joueur espagnol de Cadix, Juan Cala. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 05 avril 2021

Allégations d'insultes racistes en Espagne: les joueurs de Valence quittent le terrain

  • «Tout notre soutien à Diakhaby. NON AU RACISME. Le joueur, qui a reçu une insulte raciste, a demandé à ses coéquipiers qu'ils retournent sur la pelouse pour se battre. TOUS AVEC TOI, MOUCTAR»
  • Dans la soirée, les deux clubs ont publié chacun un communiqué pour s'élever contre toute forme de racisme

MADRID: Les joueurs du club espagnol de Valence ont brièvement quitté la pelouse lors de leur match à Cadix dimanche, le club valencien affirmant que son défenseur français Mouctar Diakhaby a été la cible d'insultes racistes par un adversaire.

«Tout notre soutien à Diakhaby. NON AU RACISME. Le joueur, qui a reçu une insulte raciste, a demandé à ses coéquipiers qu'ils retournent sur la pelouse pour se battre. TOUS AVEC TOI, MOUCTAR», a écrit le Valence CF dans la foulée, sur Twitter.

Autour de la 31e minute de jeu, alors que le score était de 1-1, Diakhaby s'est arrêté de jouer pour s'en prendre à un joueur espagnol de Cadix, Juan Cala. Les deux hommes ont commencé à s'invectiver, puis Diakhaby a indiqué à l'arbitre qu'il allait quitter le terrain, ce qui lui a valu un carton jaune. 

Diakhaby a ensuite quitté la pelouse, suivi par tous ses coéquipiers.

«Rejet du racisme»

L'interruption de ce match comptant pour la 29e journée de Liga a duré un petit quart d'heure, puis la partie a repris à partir de la 37e minute, sans Diakhaby, resté aux vestiaires et remplacé par Hugo Guillamon, mais avec encore Cala côté Cadix.

Diakhaby a ensuite pris place dans les tribunes pour regarder la suite du match. Après la mi-temps, Alvaro Cervera, l'entraîneur de Cadix, a décidé de faire sortir Cala et de le remplacer par Marcos Mauro... qui a ensuite inscrit le but de la victoire 2-1 pour Cadix, à la 89e.

Dans la soirée, les deux clubs ont publié chacun un communiqué pour s'élever contre toute forme de racisme. «On ne doute pas de l'honnêteté de tous les membres de notre effectif, qui sont de fervents défenseurs de la lutte contre le racisme», a assuré le club de Cadix dans son communiqué, ajoutant que «tous les auteurs de ce genre de délits, qu'ils soient de notre équipe ou non, doivent payer pour cela».

«Diakhaby nous a dit qu'il y a eu une insulte raciste donc on est rentrés (aux vestiaires). On nous a dit que l'on devait rejouer parce que sinon on allait perdre les trois points, voire plus. C'est Diakhaby qui nous a demandé de jouer, sinon on ne l'aurait pas fait. (...) Lui nous a dit qu'il ne voulait pas rejouer. Diakhaby est effondré. Ca a été une insulte très laide que je ne vais pas répéter», a réagi l'arrière gauche valencien Gaya au micro de Movistar à au coup de sifflet final.

L'entraîneur de Cadix, Alvaro Cervera, a affirmé en conférence de presse d'après-match que «Cala a dit qu'à aucun moment il n'a insulté le joueur. Je dois croire mon joueur. (...) Il ne m'a pas dit qu'il ne lui avait rien dit, il m'a dit qu'il ne l'avait pas insulté».

«Je connais bien Diakhaby... il n'aurait pas abandonné le match sans raison», a réagi sur Twitter Eliaquim Mangala, le milieu de terrain et ex-international français de Valence, actuellement blessé.

«Egalité et rejet du racisme. C'est cela, le match le plus important. Une embrassade pour Diakhaby. Ici c'est ta maison, ta terre», a réagi sur Twitter le président de la communauté autonome de Valence, Ximo Puig.

Quatre mois après PSG-Basaksehir

Cet incident rappelle celui de Moussa Marega en février 2020: le joueur de Porto avait déclaré être victime d'une insulte raciste de la part d'un joueur de Guimaraes et avait décidé de quitter la pelouse, mais il n'avait pas été suivi par ses coéquipiers.

En novembre 2020, en Espagne, à la suite d'une plainte déposée par la Liga, une enquête avait été ouverte à l'encontre de deux supporters de l'Espanyol Barcelone pour des insultes racistes et des cris de singe proférés en janvier 2020 à l'encontre de l'attaquant basque de l'Athletic Bilbao Iñaki Williams.

Le 8 décembre 2020, tous les joueurs du Paris Saint-Germain et de Basaksehir avaient décidé de quitter le terrain du Parc des Princes en plein match de Ligue des champions, en raison de propos racistes du quatrième arbitre roumain, Sebastian Coltescu, à l'encontre de Pierre Achille Webo, membre du staff du club turc. 

Début mars, M. Coltescu a été suspendu jusqu'à la fin de la saison par l'UEFA.

Quatre mois après l'incident lors de PSG-Basaksehir, ce nouveau cas de racisme dans un stade de football espagnol intervient à un peu plus de deux mois de l'Euro (11 juin-11 juillet) dont l'une des villes-hôtes sera Bilbao.


Ukraine: la Russie a lancé une attaque nocturne record avec 188 drones, selon Kiev

Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 25 novembre 2024, le président ukrainien Volodymyr Zelensky participe à une réunion avec le commandant en chef des forces armées ukrainiennes Oleksandr Syrsky par appel vidéo à Kiev. (AFP)
Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 25 novembre 2024, le président ukrainien Volodymyr Zelensky participe à une réunion avec le commandant en chef des forces armées ukrainiennes Oleksandr Syrsky par appel vidéo à Kiev. (AFP)
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  • Moscou et Kiev ont intensifié leurs attaques de drones et de missiles ces dernières semaines, l'Ukraine ayant récemment tiré des missiles américains à longue portée sur la Russie et le Kremlin ayant lancé un missile hypersonique expérimental
  • "Malheureusement, des sites d'infrastructures essentielles ont été touchés" et "dans plusieurs régions, des maisons et immeubles résidentiels ont été endommagés"

KIEV: L'Ukraine a annoncé mardi avoir été la cible durant la nuit d'une attaque russe avec un nombre record de 188 drones de combat qui ont endommagé, selon Kiev, des immeubles résidentiels et des "infrastructures essentielles", mais n'a pas fait de victimes.

"Pendant l'attaque nocturne, l'ennemi a lancé un nombre record de drones de combat de type Shahed et non identifiés", ainsi que quatre missiles balistiques Iskander-M, a indiqué l'armée de l'air ukrainienne dans un communiqué sur Telegram.

Moscou et Kiev ont intensifié leurs attaques de drones et de missiles ces dernières semaines, l'Ukraine ayant récemment tiré des missiles américains à longue portée sur la Russie et le Kremlin ayant lancé un missile hypersonique expérimental sur une ville ukrainienne, menaçant également de frapper l'Europe et les Etats-Unis.

"Malheureusement, des sites d'infrastructures essentielles ont été touchés" et "dans plusieurs régions, des maisons et immeubles résidentiels ont été endommagés", a-t-elle ajouté. Selon les données préliminaires, l'attaque n'a pas fait de "morts ou blessés", a indiqué l'armée de l'air.

Vers le matin, la défense aérienne a réussi à abattre 76 drones dans 17 régions ukrainiennes alors que 95 de ses appareils sont probablement tombés en raison du brouillage électronique par l'armée ukrainienne, a ajouté le communiqué.

Cinq autres drones se sont envolés vers le territoire bélarusse, pays allié de Moscou situé au nord de l'Ukraine, selon la même source.

A Kiev, les journalistes de l'AFP ont entendu des explosions pendant l'alerte aérienne qui a duré plus de cinq heures. Selon l'administration militaire de la ville, "plus de 10 drones" russes visant la ville ont été détruits, sans causer de dommages cette fois-ci.


Borrell: Israël n'a «pas d'excuse» pour refuser un cessez-le-feu au Liban

"Mettons la pression sur Israël pour approuver la proposition de cessez-le-feu dès aujourd'hui", a affirmé mardi M. Borrell, s'inquiétant d'avoir "entendu des déclarations de ministres extrémistes du gouvernement israélien désireux de poursuivre les bombardements". (AFP)
"Mettons la pression sur Israël pour approuver la proposition de cessez-le-feu dès aujourd'hui", a affirmé mardi M. Borrell, s'inquiétant d'avoir "entendu des déclarations de ministres extrémistes du gouvernement israélien désireux de poursuivre les bombardements". (AFP)
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  • "Espérons qu'aujourd'hui le gouvernement de (Benjamin) Netanyahu approuvera l'accord de cessez-le-feu proposé par les Etats-Unis et la France", a affirmé Josep Borrell en marge d'une réunion du G7 près de Rome.
  • Le cabinet de sécurité israélien doit se prononcer mardi sur un cessez-le-feu dans la guerre contre le Hezbollah libanais, les Etats-Unis affirmant qu'un  accord était "proche"

FIUGGI: Israël n'a "pas d'excuse" pour refuser le cessez-le-feu au Liban négocié par les Etats-Unis et la France, a affirmé mercredi le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell.

"Espérons qu'aujourd'hui le gouvernement de (Benjamin) Netanyahu approuvera l'accord de cessez-le-feu proposé par les Etats-Unis et la France", a-t-il affirmé en marge d'une réunion du G7 près de Rome.

"Plus d'excuses, plus de requêtes supplémentaires, arrêtez ces combats, arrêtez de tuer des gens, et commençons à penser à la paix", a-t-il martelé.

Le cabinet de sécurité israélien doit se prononcer mardi sur un cessez-le-feu dans la guerre contre le Hezbollah libanais, les Etats-Unis affirmant qu'un  accord était "proche".

"Nous pensons être arrivés au point où nous sommes proches" d'un accord, a déclaré John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, tout en soulignant que rien n'était encore acquis et appelant à la prudence.

"Mettons la pression sur Israël pour approuver la proposition de cessez-le-feu dès aujourd'hui", a affirmé mardi M. Borrell, s'inquiétant d'avoir "entendu des déclarations de ministres extrémistes du gouvernement israélien désireux de poursuivre les bombardements".

"Un cessez-le-feu est absolument nécessaire si nous voulons que des centaines de milliers de déplacés puissent rentrer chez eux", a-t-il dit, déplorant que "tout le sud du Liban a été détruit".

Le 8 octobre 2023, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas, son allié palestinien, cible d'une offensive destructrice à Gaza lancée par Israël en riposte à une attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste contre son territoire le 7 octobre.


Climat : les pays se préparent à une déception générale à Bakou

COP29 Azerbaïdjan 2024
COP29 Azerbaïdjan 2024
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  • L'Union européenne, premier bailleur mondial pour le climat, a relevé samedi son engagement financier pour les pays en développement.
  • Une première proposition des pays riches d'augmenter leur soutien financier pour les pays les plus pauvres de 100 milliards de dollars par an pour le porter à 250 milliards d'ici 2035 a été rejetée vendredi par la plupart des pays en développement.

BAKOU : L'Union européenne, premier bailleur mondial pour le climat, a relevé samedi son engagement financier pour les pays en développement. Mais quoi qu'il arrive d'ici la nuit, nombre de pays semblent résignés à repartir mécontents de la conférence sur le climat de l'ONU à Bakou.

La présidence azerbaïdjanaise de la COP29 prévoit de publier son ultime proposition de compromis vers 14 h 00 (10 h 00 GMT), avant de le soumettre à l'approbation des près de 200 pays réunis ici vers 18 h 00 (14 h 00 GMT), soit 24 heures après la fin théorique de la conférence.

La plupart des stands de nourriture ont fermé et le service de navettes entre le stade de la ville a cessé. Des délégués commencent à rejoindre l'aéroport.

Une première proposition des pays riches d'augmenter leur soutien financier pour les pays les plus pauvres de 100 milliards de dollars par an pour le porter à 250 milliards d'ici 2035 a été rejetée vendredi par la plupart des pays en développement.

« Mieux vaut un mauvais accord qu'aucun accord », dit à l'AFP le chef des négociateurs du groupe africain, le Kényan Ali Mohamed. Il exige d'aller plus loin que les 250 milliards, « sinon cela mènera à l'échec de la COP ».

« Personne ne sera satisfait de tout, c'est sûr », ajoute-t-il.

L'Union européenne soutient un relèvement à 300 milliards annuels, ont confirmé plusieurs sources au sein de délégations à l'AFP. Mais les Européens conditionnent ce chiffre à d'autres avancées dans le compromis final. L'UE pousse notamment pour une revue annuelle des efforts de réduction des gaz à effet de serre, ce qui la met en opposition avec des pays comme l'Arabie saoudite.

« Les Saoudiens ont fait un effort extraordinaire pour qu'on obtienne rien », s'étrangle un négociateur européen.

« Je ne suis pas optimiste », confie à l'AFP le ministre de l'Environnement de Sierra Leone, Joseph Abdulai.

Alden Meyer, expert qui a participé à presque toutes les COP, prédit que « les pays en développement ne seront pas contents, que ce soit du nouveau chiffre de 300 ou de 350 ».

La question sera alors : accepteront-ils ce qu'ils considéreront être un mauvais accord, ou bloqueront-ils tout texte final ? Aux COP, toute décision doit être prise par consensus des 198 membres.

- Pression des ONG -

Le premier chiffre publié vendredi a été jugé « inacceptable » par les pays africains au regard des catastrophes qu'ils subissent et de leurs énormes besoins d'investissement dans les énergies bas carbone. Les petits États insulaires ont dénoncé le « mépris » dont leurs « peuples vulnérables » font l'objet.

Ils ont calculé que, compte tenu de l'inflation, l'effort financier réel des pays concernés (Europe, États-Unis, Canada, Japon, Australie, Nouvelle-Zélande) serait bien inférieur, a fortiori si l'on tient compte des efforts déjà prévus par les banques multilatérales de développement.

« Si rien de suffisamment fort n'est proposé lors de cette COP, nous vous invitons à quitter la table des négociations pour vous battre un autre jour, et nous mènerons le même combat », ont écrit dans la nuit 335 organisations à une alliance de 134 pays regroupant les pays en développement et la Chine, appelée G77+Chine.

Une stratégie qui contredit le message d'urgence porté par de nombreux pays en développement. Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, qui a d'autres priorités en vue pour la COP30 de Belém l'an prochain, a insisté pour « ne pas repousser » à 2025 la tâche confiée à Bakou.

« Nous devons redonner espoir au monde et montrer que le multilatéralisme fonctionne », a déclaré à l'AFP le ministre irlandais Eamon Ryan.

Les pays en développement chiffrent leurs demandes à entre 500 et 1 300 milliards de dollars par an, afin de les aider à sortir des énergies fossiles et à s'adapter au réchauffement climatique.

Quel nouveau chiffre proposera la présidence azerbaïdjanaise samedi ?

Il faudrait monter à 390 milliards d'ici 2035, ont réagi des économistes mandatés par l'ONU, Amar Bhattacharya, Vera Songwe et Nicholas Stern.

Un chiffre également repris vendredi soir par le Brésil et sa ministre de l'Environnement, Marina Silva.

- Austérité occidentale -

Mais les Européens sont sous pression budgétaire et politique.

L'Europe veut « assumer ses responsabilités, mais doit faire des promesses qu'elle peut tenir », a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.

Le précédent projet d'accord fixait séparément l'objectif de lever 1 300 milliards de dollars par an d'ici 2035 pour les pays en développement ; ce total inclurait la contribution des pays développés et d'autres sources de financement (multilatérales, privées, taxes, autres pays du Sud, etc.).

La Chine semble pour l'instant avoir obtenu ce qu'elle souhaitait : l'exemption d'obligations financières. Il n'est pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Dont acte : le texte de vendredi « invite » les pays en développement, dont la Chine fait officiellement partie, à contribuer.

- Organisation azerbaïdjanaise -

Des négociateurs et des ONG critiquent la gestion de la conférence par les Azerbaïdjanais, qui n'avaient jamais organisé un événement mondial d'une telle ampleur.

La COP s'est déroulée dans une atmosphère pesante. Le président Ilham Aliev a attaqué la France, alliée de son ennemi l'Arménie. Les deux pays ont alors convoqué leurs ambassadeurs respectifs.

Deux parlementaires américains disent avoir été harcelés à Bakou. Plusieurs militants environnementaux azerbaïdjanais sont actuellement détenus.

Pour Alden Meyer, personne ne souhaite suspendre la COP29 pour la reprendre plus tard : « Cela obligerait à travailler encore cinq mois sous cette présidence. »