L'économie française de nouveau freinée par la fermeture des écoles et des commerces

Une distanciation sociale entre les élèves à leur arrivée à l'école catholique privée Institut Sainte-Geneviève à Paris, le 12 mai 2020 (Photo, AFP)
Une distanciation sociale entre les élèves à leur arrivée à l'école catholique privée Institut Sainte-Geneviève à Paris, le 12 mai 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 01 avril 2021

L'économie française de nouveau freinée par la fermeture des écoles et des commerces

  • Pour faire face à la nouvelle envolée de l'épidémie, le président de la République a annoncé mercredi la fermeture des crèches, écoles, collèges et lycées pendant trois à quatre semaines
  • En avril 2020, le confinement strict avait fait chuter l'activité de 30%, et la fermeture des écoles y avait contribué à hauteur de 6 points, selon les évaluations de l'OFCE

PARIS: La fermeture des établissements scolaires, redoutée par les entreprises et annoncée mercredi soir par Emmanuel Macron, va de nouveau perturber l'activité économique durant les prochaines semaines, même si les vacances scolaires devraient en réduire l'impact. 

Pour faire face à la nouvelle envolée de l'épidémie, le président de la République a annoncé mercredi la fermeture des crèches, écoles, collèges et lycées pendant trois à quatre semaines.  

Pour des millions de parents, cela veut dire davantage de télétravail, ou le chômage partiel pour s'occuper des enfants durant la journée. 

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) s'est alarmée jeudi des « problèmes » engendrés dans les petites et moyennes entreprises par cette décision qui « risque de désorganiser l'activité », à un moment où leur productivité est déjà affectée par le télétravail. 

L'an dernier, au moment du premier confinement, l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) avait évalué qu'environ 1,2 million d'emplois étaient susceptibles d'être touchés par la fermeture des écoles. Cela concerne les parents, en couple ou seuls, qui ne peuvent pas télétravailler et doivent donc cesser leur activité pour garder leurs enfants. 

En novembre, sans fermeture des établissements scolaires, « nous avions enregistré une perte d'activité de 8%, là l'impact sera plus sévère, autour de -10% d'activité », estime Selin Ozyurt, économiste chez Euler Hermes. 

En avril 2020, le confinement strict avait fait chuter l'activité de 30%, et la fermeture des écoles y avait contribué à hauteur de 6 points, selon les évaluations de l'OFCE. 

Mais cette fois « tout a été calibré pour que les vacances soient au milieu de tout ça et que l'impact sur le travail soit le plus limité possible, même s'il n'est pas négligeable », nuance Mathieu Plane, économiste à l'OFCE.  

Le problème de la garde d'enfant existe davantage pour les plus jeunes, avant leur entrée au collège. En ce sens, « ce n'est pas un hasard si au final les crèches, maternelles et primaires ferment une semaine seulement », explique-t-il. Car après deux semaines de vacances, elles rouvriront le 26 avril, une semaine avant les collèges et lycées.  

Ainsi, le recours au chômage partiel devrait augmenter, « passant de 1,3 million d'équivalent temps plein à 2,5 millions en avril », mais il avait atteint 5,6 millions en avril 2020, estime Selin Ozyurt. 

Les commerces souffrent 

Outre la fermeture des écoles, celle des commerces dits non essentiels alimentera ce recours à l'activité partielle.  

D'ailleurs, pour Mathieu Plane, l'effet de la généralisation de leur fermeture à tout le territoire « sera sans doute plus important que la fermeture des écoles » sur l'activité économique. 

Cette généralisation devrait représenter une perte d'activité d'environ 4% en avril, selon lui. Elle s'ajoute au manque à gagner subi ces deux dernières semaines par les commerces situés dans les 19 départements aux restrictions déjà renforcées. 

« On va avoir forcément un effet assez négatif sur la consommation des ménages en avril, même si on n'aura pas une chute de 20% comme en avril 2020, car les commerces se sont adaptés, par exemple avec le click & collect », prédit Philippe Waechter, chef économiste à Ostrum Asset Management. 

« Si le PIB est à peu près maintenu au premier trimestre, on va avoir un deuxième trimestre un peu plus fragile », estime-t-il.  

Il dépendra notamment de la capacité du gouvernement à atteindre les objectifs de vaccination et de réouverture progressive des lieux de culture, de sport, et des cafés et restaurants à partir de la mi-mai, annoncés par Emmanuel Macron mercredi. 

Pour l'année 2021, « la croissance risque plutôt d'être autour de 5% que de 6% » comme attendu par le gouvernement, estime Mathieu Plane. Euler Hermes maintient à ce stade sa prévision d'un rebond du PIB de 5,4%, Selin Ozyurt jugeant possible de rattraper « tout ou partie des pertes » d'avril si la reprise est au rendez-vous.  

« Si ces restrictions supplémentaires ne durent pas au-delà de début mai, elles ne devraient pas conduire à une révision très significative de notre prévision annuelle » de 5,5%, a indiqué jeudi le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, lors d'une visite à l'incubateur de start-up Station F. 


Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de dette morale aux pays pauvres, affirme Esther Duflo

L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
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  • Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial
  • Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût

PARIS: Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de "dette morale" aux pays pauvres, évalue la prix Nobel d'économie Esther Duflo, qui propose de faire assumer aux pays développés la responsabilité du réchauffement climatique à travers deux taxes.

"C'est ce que j'appelle une dette morale. Ce n'est pas ce que cela coûterait de s'adapter; ce n'est pas ce que cela coûterait d'atténuer. C'est ce que nous devons", a détaillé l'économiste dans un entretien au Financial Times lundi, se basant surtout sur l'effet du réchauffement climatique sur la mortalité dans les pays pauvres.

"Il y aura des dégâts énormes", poursuit Mme Duflo qui se base une étude menée par le Global Impact Lab en 2020 ayant montré que le nombre de décès liés à la chaleur risquait de bondir dans les pays pauvres d'ici à la fin du siècle.

"Ces dégâts seront concentrés dans les pays pauvres en dehors de l'OCDE", ajoute-t-elle, pointant la responsabilité des pays riches sur le changement climatique.

Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial, selon l'AIE.

Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût d'une tonne de carbone. Multiplié par la quantité d'émissions annuelles attribuables à l'Europe et aux Etats-Unis, 14 milliards de tonnes de CO2 équivalent, le prix de la "dette morale" monte alors à 518 milliards, soutient Mme Duflo.

Pour la financer, elle propose d'augmenter le taux minimal d'imposition des multinationales et de taxer les grandes fortunes, deux mécanismes qui permettraient selon elle de couvrir l'enveloppe annuelle.

L'aide financière climatique due par les pays riches aux pays en développement est fixée actuellement à 100 milliards de dollars par an. La COP29, en novembre à Bakou, doit établir le nouveau montant au-delà de 2025.

Le futur objectif, crucial pour renouer la confiance entre le Nord et le Sud, restera quoi qu'il arrive très en-deçà des besoins: les pays en développement (hors Chine) ont besoin de 2.400 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour financer leur transition et s'adapter au changement climatique, selon un calcul d'experts de l'ONU.

En parallèle, de multiples pistes sont au coeur des négociations internationales pour trouver comment combler l'écart, parmi lesquelles l'allègement de la dette des pays pauvres ou des innovations financières via de nouvelles taxes internationales.

 

 


L'Asie paye le prix fort aux aléas climatiques

Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
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  • L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère
  • L'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990

GENEVE: L'Asie a été "la région du monde la plus touchée par les catastrophes" liées à la météo en 2023, inondations et tempêtes ayant fait le plus de victimes et de pertes économiques, indique l'ONU mardi.

"Le changement climatique a exacerbé la fréquence et la gravité de tels événements, impactant profondément les sociétés, les économies et, plus important encore, les vies humaines et l'environnement dans lequel nous vivons", a déclaré Celeste Saulo, directrice de l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM) dans un communiqué.

L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère, souligne l'OMM, ajoutant que la fonte des glaciers -notamment dans la chaîne de l'Himalaya- menace la sécurité hydrique de la région.

En outre, l'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990.

"Les conclusions du rapport donnent à réfléchir", a déclaré la cheffe de l'OMM.

"De nombreux pays de la région ont connu en 2023 leur année la plus chaude jamais enregistrée, accompagnée d'une série de conditions extrêmes, allant des sécheresses et des vagues de chaleur aux inondations et aux tempêtes", souligne le rapport.

Le rapport sur l'état du climat en Asie 2023 souligne l'accélération du rythme des principaux indicateurs du changement climatique tels que la température de surface, le retrait des glaciers et l'élévation du niveau de la mer, affirmant qu'ils auraient de graves répercussions sur les sociétés, les économies et les écosystèmes de la région.


Alistithmar Capital et Ezdihar Real Estate s'associent pour lancer un fonds de développement immobilier de 293 millions de dollars

Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
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  • 'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs immobiliers
  • e partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs

RIYADH : La société saoudienne Alistithmar Capital s'associe à Ezdihar Real Estate Development Co pour créer un fonds immobilier de 1,1 milliard de SR (293 millions de dollars), ce qui profitera au paysage commercial et de bureaux de Riyad.

Dans un communiqué, Alistithmar Capital, la filiale d'investissement de la Saudi Investment Bank, a annoncé que l'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs en obtenant des droits d'usufruit sur une parcelle de 103 000 m² dans les locaux de l'Université du Roi Saoud sur la route Prince Turki Al-Awwal à Riyad, afin de développer le terrain en un complexe de bureaux commerciaux générant des revenus.

Le PDG de la société, Khalid Al-Rayes, a déclaré que le partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs et à l'évolution du paysage immobilier.

Il a ajouté que son organisation se consacre à offrir des perspectives d'investissement de haute qualité aux investisseurs immobiliers grâce à des fonds méticuleusement structurés et adaptés aux exigences de chaque projet. Cette approche garantit des avantages maximaux et des retours sur investissement optimaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com