Covid: la France au pied du mur face à la troisième vague

Les restrictions sanitaires en France sont déjà lourdes. Les restaurants, bars, salles de sports et lieux culturels (théâtres, musées, cinémas) n'ont jamais rouvert depuis le début du deuxième confinement et un couvre-feu, de 19h00 à 06h00, est en place sur tout le territoire. Dans 19 départements, dont toute la région parisienne, les déplacements sont limités à 10 km sans dérogation. (AFP)
Les restrictions sanitaires en France sont déjà lourdes. Les restaurants, bars, salles de sports et lieux culturels (théâtres, musées, cinémas) n'ont jamais rouvert depuis le début du deuxième confinement et un couvre-feu, de 19h00 à 06h00, est en place sur tout le territoire. Dans 19 départements, dont toute la région parisienne, les déplacements sont limités à 10 km sans dérogation. (AFP)
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Publié le Lundi 29 mars 2021

Covid: la France au pied du mur face à la troisième vague

  • A deux jours d'un conseil de défense sanitaire décisif autour du président Emmanuel Macron, les indicateurs de circulation du virus, poussée par le variant dit anglais, jugé plus contagieux et plus virulen
  • La semaine dernière, plus de 2 000 décès de malades de la Covid ont encore été enregistrés à l'hôpital ou dans les établissements spécialisés pour les personnes âgées, malgré la campagne de vaccination

PARIS : Cinq mois après l'entrée en vigueur d'un nouveau confinement, dont certains secteurs ne sont jamais sortis, la troisième vague de coronavirus met de nouveau la France au pied du mur, entre le spectre du tri des malades à l'hôpital et des restrictions sanitaires interminables qui risquent d'aller crescendo.

A deux jours d'un conseil de défense sanitaire décisif autour du président Emmanuel Macron, les indicateurs de circulation du virus, poussée par le variant dit anglais, jugé plus contagieux et plus virulent, ne montrent pas encore l'accalmie espérée.

Et le gouvernement affronte la pression de médecins réclamant un nouveau tour de vis sanitaire, ce qui pose la question d'un confinement plus strict.

Selon les dernières données de Santé publique France, 57 départements sur 101 ont un taux d'incidence supérieur au seuil d'alerte maximale (250) des autorités sanitaires, contre 42 cinq jours plus tôt, et seulement 23 au 10 mars.

La semaine dernière, plus de 2 000 décès de malades de la Covid ont encore été enregistrés à l'hôpital ou dans les établissements spécialisés pour les personnes âgées, malgré la campagne de vaccination (7,7 millions de premières doses injectées, 2,6 millions de secondes doses).

«Choix terribles» 

La flambée épidémique - entre 40 000 à 50 000 patients testés positifs chaque jour la semaine dernière - n'augure pas d'une baisse immédiate dans les entrées à l'hôpital, au moment où le nombre de malades soignés en réanimation (4 872) s'apprête à dépasser le pic de la deuxième vague de l'automne (4 903 le 16 novembre). 

Dans deux tribunes distinctes dans la presse, des médecins hospitaliers ont donné de la voix pour alerter sur le spectre du «tri des patients» à la porte des réas.

«En imposant aux soignants de décider quel patient doit vivre et quel patient doit mourir, sans l'afficher clairement, le gouvernement se déresponsabilise de façon hypocrite», a dénoncé l'un des collectifs signataires.

Des «choix terribles pour les soignants» que le ministre de la Santé Olivier Véran a assuré vouloir leur éviter, lors d'un entretien dimanche soir avec ces directeurs médicaux de crise, a rapporté son entourage à l'AFP.

«Le ministre a rappelé qu'il fallait vérifier ce que les mesures déjà mises en place avaient comme impact sur la réa, et que si cet impact était jugé insuffisant pour passer le cap difficile des trois prochaines semaines, le gouvernement serait amené à prendre rapidement des mesures supplémentaires», a-t-on expliqué de même source.

Jeudi soir, Olivier Véran avait annoncé que 80% de déprogrammations d'opérations seraient «sans doute» nécessaires dans les hôpitaux d'Ile-de-France afin de porter les capacités en réanimation à 2 250 lits, soit le double qu'en temps normal.

Ecoles 

Au pic de la première vague du printemps 2020, le nombre de malades en réa s'était élevé encore plus haut en France, à environ 7.000, mais les médecins font valoir que cette fois, les transferts de patients dans d'autres régions sont plus difficiles, notamment face au refus des familles.

Malgré les appels à serrer la vis, la majorité défend la stratégie de l'exécutif, celle d'un confinement en tout dernier recours. «Les décisions prises qui permettent de freiner la propagation du virus sont celles qui sont pertinentes d'un point de vue sanitaire et acceptables au regard des restrictions que les Français acceptent de respecter depuis déjà un an», a résumé sur Public Sénat la présidente déléguée du groupe du parti au pouvoir LREM à l'Assemblée nationale, Aurore Bergé.

Les restrictions sanitaires en France sont déjà lourdes. Les restaurants, bars, salles de sports et lieux culturels (théâtres, musées, cinémas) n'ont jamais rouvert depuis le début du deuxième confinement et un couvre-feu, de 19h00 à 06h00, est en place sur tout le territoire. Dans 19 départements, dont toute la région parisienne, les déplacements sont limités à 10 km sans dérogation.

Contrairement à nombre de ses voisins européens, la France n'a pas fermé ses écoles même si désormais l'apparition d'un malade dans une classe entraîne sa fermeture dans les départements reconfinés.

Pour Emmanuel Macron, «la fermeture complète des écoles ne saurait être un tabou, mais elle doit demeurer un dernier recours et une mesure limitée au maximum dans le temps».

 Depuis le début de l'épidémie il y a plus d'un an plus de 94 600 sont mortes en France de la Covid.

 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.