CARACAS: Six «terroristes» membres de «groupes armés» ont été tués et 39 capturés dans des combats et des opérations de l'armée vénézuélienne dans le sud du Venezuela, à la frontière avec la Colombie, selon un nouveau bilan annoncé samedi par le ministre de la Défense.
Un précédent bilan officiel de ces affrontements qui ont débuté il y a une semaine faisait état lundi de deux soldats vénézuéliens tués et de 26 combattants capturés, mais sans donner les pertes adverses.
«A ce jour, le bilan général est de six terroristes neutralisés, 27 suspects présentés au Tribunal militaire et 12 autres arrêtés hier (vendredi, ndlr)», a affirmé le ministre Vladimir Padrino à la télévision publique.
«Des armes, grenades, munitions, explosifs, uniformes, véhicules, de la drogue et des équipements technologiques contenant des informations sur leurs activités» ont été saisis, a ajouté M. Padrino.
Selon lui, ces groupes armés bénéficient de l'aide du «gouvernement colombien et de la CIA», que le Venezuela accuse régulièrement de vouloir le déstabiliser.
Plus de 3 000 personnes se sont réfugiées en Colombie à la suite de ces combats, selon Bogota.
De source sécuritaire en Colombie, ces «groupes armés» sont des dissidents de l'ex-guérilla colombienne des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).
Bien que la plupart des 13 000 membres de l'ex-guérilla marxiste aient déposé les armes, des factions «dissidentes» se sont marginalisées du processus de paix signé en 2016 en Colombie.
Ces groupes sans commandement unifié, financés par le trafic de drogue et les mines clandestines, se sont renforcés dans des zones isolées, selon le renseignement militaire colombien.
Interrogé sur le sujet, M. Padrino a répondu : en Colombie «ils ont des groupes guérilleros, des groupes structurés de délinquance organisée, des paramilitaires, des dissidents, des marginaux... c'est leur problème. Notre problème c'est un groupe armé hors la loi, lié au narcotrafic et obéissant à une stratégie claire de l'impérialisme (américain) avec le gouvernement colombien contre le Venezuela».
«Quel que soit son nom, tout groupe (...) recevra une réponse forte de l'armée nationale bolivarienne (du Venezuela)» a-t-il lancé.
Malgré 2 200 km de frontière commune, le Venezuela et la Colombie n'ont plus de relations diplomatiques depuis que Bogota a reconnu l'opposant Juan Guaido en tant que président intérimaire du Venezuela en 2019. Les relations entre les deux voisins opposés idéologiquement sont très tendues.
Dimanche, le président vénézuélien Nicolas Maduro a assuré que son pays aurait «zéro tolérance pour les groupes armés qui viennent de Colombie».