RENNES, France : Le variant breton du Sars-Cov2, difficile à détecter par un test PCR classique, a été confirmé chez 13 patients en Bretagne, a indiqué vendredi l'Agence régionale de santé (ARS), qui ne signale pas de contagiosité accrue de ce variant.
"On n'a pas d'informations indiquant que le variant 20C résiste aux vaccinations", a déclaré le directeur général de l'ARS de Bretagne Stéphane Mulliez au cours d'une conférence de presse. "Santé Publique France a progressé dans ses analyses. A ce stade, rien n'indique que ce variant 20 C est davantage contagieux ou davantage sévère", a-t-il ajouté.
Ce "variant 20C/H655Y" a été confirmé par séquençage de son génome chez onze patients du centre hospitalier de Lannion (Côtes-d'Armor), chez un patient habitant la communauté d'agglomération de Lannion-Trégor, ainsi que chez un patient habitant l'Ile-de-France, mais qui est "passé par le Trégor", selon M. Mulliez.
Parmi eux, sept patients sont morts et non huit, comme indiqué par erreur la semaine dernière par l'ARS.
En outre, "nous avons 219 cas possibles ou probables à ce jour" qui feront "l'objet d'investigations ou de séquençage complémentaire", a précisé M. Mulliez. Des prélèvements respiratoires plus profonds ou des tests sérologiques sont souvent nécessaires pour détecter ce variant.
Une "enquête flash" a été lancée la semaine dernière pour étudier la diffusion de ce variant : 651 prélèvements de tests RT-PCR positifs, venus de Bretagne et d'autres régions, doivent faire l'objet d'un séquençage à l'Institut Pasteur.
"Parmi les 330 premiers résultats, aucun de ces prélèvements ne présente le variant 20C", a souligné M. Mulliez. "Nous n'avons pas, parmi l'enquête flash très élargie que nous avons faite, de nouveaux cas qui ont été identifiés variant 20C : c'est une bonne nouvelle", a-t-il ajouté.
A l'heure actuelle, il n'y a "aucun indicateur" qui permettrait de penser "que le variant 20C a diffusé dans d'autres régions", selon le directeur général.
Cependant l'enquête flash ne permet pas d'avoir "une vision exhaustive" de la circulation de ce variant qui n'est souvent pas détecté par RT-PCR. "Il faut qu'il y ait une charge virale importante pour pouvoir faire le séquençage. Parfois l'Institut Pasteur ne peut pas procéder au séquençage (...) parce que le prélèvement n'est pas suffisamment bon", a précisé M. Mulliez.
Quant aux raisons des difficultés de détection de ce variant, elles sont à l'état d'hypothèse. "Peut-être que le virus se loge plus dans les voies aériennes profondes plutôt que dans l'appareil naso-pharyngé, ce qui expliquerait que les prélèvements dans le nez ne permettent pas de le détecter", a indiqué M. Mulliez.