LA MECQUE : Le calligraphe syrien Uthman Taha est en bonne santé et se rétablit à son domicile après un séjour de 13 jours à l’hôpital où il a été traité pour ce que lui et sa femme soupçonnaient initialement être le COVID-19, bien qu'il ait finalement été testé négatif.
Taha est le calligraphe officiel du Coran au Complexe Roi Fahd pour l'impression du Saint Coran à Médine. Son épouse, Fatimah Umm Al-Nour, confie que Taha a souffert d’une infection pulmonaire pour laquelle il a été hospitalisé et souligne qu’il est « prudent et prend toutes les mesures de précautions. Le calligraphe n’avait pas quitté la maison depuis cinq mois, avant d’être hospitalisé.
Le calligraphe âgé de 86 ans est toujours en phase de rétablissement, selon sa femme, et on lui a conseillé de se reposer et d’éviter le stress. Elle a salué ses médecins, qui prennent souvent des nouvelles du couple depuis le retour de Taha à la maison. Mme Taha précise qu’elle aussi est négative au virus.
Taha est considéré comme l’un des calligraphes les plus doués du monde arabe. Son épouse affirme à Arab News qu’il continue de s’entraîner à la calligraphie tous les jours.
Taha, qui a écrit le Coran 12 fois au Complexe Roi Fahd, est né en 1934. Scolarisé à Alep, il est le fils d’un calligraphe talentueux qui utilisait le style Ruq’ah, et Taha a étudié avec les meilleurs calligraphes de Syrie, y compris Mohammed Al-Mawlawi, Mohammed Al-Khatib, Hussein Al-Turki et Ibrahim Al-Rifai.
Lorsqu’il a déménagé à Damas pour l’université, Taha a appris de nouveaux styles, dont le Thuluth, le Naskh (dans lequel il est aujourd’hui considéré un expert) et le Farsi. Il a reçu son certificat de calligraphie du maître calligraphe Hamed Al-Amadi en 1973.
Il est arrivé en Arabie Saoudite en 1988 et a commencé son métier de calligraphe au Complexe Roi Fahd pour l’impression du Saint Coran à Médine. Il utilise le style ottoman pour écrire le Coran, et des copies de son travail ont été distribuées dans le monde islamique.
Ce qui rend le travail de Taha unique est le fait que chaque page du Coran qu’il écrit se termine à la fin d’un verset. Le secret, explique-t-il, est de simplifier les mots — ce qui est l’origine du style kufi dans lequel le Coran a été écrit depuis l’époque des compagnons du prophète Mahomet — et de garder les lettres proches les unes des autres.
Taha a passé des années à perfectionner sa technique de répartition uniforme des mots sur chaque ligne afin que l'espacement entre les lettres soit régulier sur chaque page de chaque livre, ce qui signifie éliminer les nombreuses combinaisons qui rendent cette uniformité difficile.
Il explique à Arab News que lorsqu’il travaille sur sa calligraphie du Coran, il se sent transporté : « Quand je commence à écrire le Saint Coran, je me tourne vers la solitude afin de m’investir dans les versets et leur interprétation et j’oublie le monde qui m’entoure », dit-il. « J’aurais aimé que les versets sur Jannah (le paradis) ne se terminent jamais, et ma main tremble lorsque j’écris les versets sur Jahannam (l’enfer) ».