LONDRES: Une journaliste et immigrée turque de la deuxième génération, qui a écrit un livre racontant son expérience d’intégration en France, a accusé les partisans du président Recep Tayyip Erdogan de l’avoir menacée de mort.
Claire Koc, 37 ans, a déposé une plainte pénale après avoir été accusée d'avoir «trahi la Turquie», à la suite de la publication de son nouveau livre Claire, le prénom de la honte.
Son avocat a déclaré que de nombreuses menaces avaient été proférées par des militants d'Erdogan basés en France, et que certains recherchaient l'adresse de son domicile.
Claire Koc, qui travaille comme journaliste pour une chaîne publique française, a décrit dans son livre la colère dont sont l’objet sa famille et d’autres immigrants turcs, en raison de leur volonté de s’assimiler au mode de vie français.
Elle a affirmé au quotidien français Le Figaro que, lorsque les médias ont parlé de son livre, elle «a commencé à recevoir un tas d'insultes, notamment sur Twitter. Puis des menaces…». Certains de ces propos étaient particulièrement horribles. Elle a reçu un torrent de messages ignobles évoquant la volonté d’utiliser contre elle de «vraies balles», et l’accusant de «trahison envers son pays».
Un message qui l'accusait d'être une traîtresse était accompagné d'un drapeau turc et d'une tête de loup gris, une référence claire à l'emblème du mouvement nationaliste turc d'extrême droite Les Loups gris, interdit en France en 2020.
Koc a déclaré que d’autres messages cherchaient à la dépeindre comme un membre secret du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme un groupe terroriste par le gouvernement turc, et avec lequel elle affirme n’avoir absolument aucun lien.
«En me décrivant comme une terroriste kurde, ces ultranationalistes fous m'ont collé une cible dans le dos», a-t-elle déclaré. «C’est effrayant parce qu’il n’y a pas de fin à cela.»
Son avocat a déclaré: «Ces personnes ne plaisantent pas. Quand ils vous décrivent soit comme un traître, soit comme un terroriste, et qu’ils essaient de manière récurrente de trouver votre adresse, c'est très inquiétant.»
Des politiciens français lui ont apporté leur plein soutien. La sénatrice Valérie Boyer a déclaré qu'il était «intolérable qu'elle ait été harcelée parce qu'elle aimait trop la France. Combien de temps ces menaces vont-elles durer?», s’est-elle insurgée.
Ce texte est la traduction d’un article apparu sur arabnews.com