BOULDER: Identifié comme Ahmad Alissa, un jeune homme de 21 ans a été inculpé pour la tuerie de lundi dans un supermarché de Boulder, dans le Colorado, au cours de laquelle 10 personnes dont un policier ont été tuées, a annoncé mardi la police.
Toutes les victimes ont été identifiées et étaient âgées de 20 à 65 ans, d'après la même source. Le policier décédé était père de sept enfants, a précisé Mme Herold.
Le tireur présumé est accusé d'avoir abattu 10 personnes lundi après-midi dans ou autour du magasin King Soopers de Boulder, ville de quelque 110 000 habitants située à 50 km au nord-ouest de Denver, la capitale du Colorado.
CE QUE L'ON SAIT DU TIREUR PRÉSUMÉ
Fan d'arts martiaux et d'informatique
Résident d'une banlieue de Denver, ville voisine de Boulder, Ahmad Alissa a « passé la majeure partie de sa vie aux Etats-Unis », d'après la police.
Selon des médias américains, citant un compte Facebook à son nom, non authentifié et depuis supprimé, Ahmad Alissa est né en Syrie en 1999, avant d'arriver aux Etats-Unis en 2002.
L'utilisateur du compte se décrivait comme un fan d'arts martiaux et de lutte, étudiant l’ingénierie informatique dans une université locale.
Parmi ses nombreuses publications, Ahmad Alissa avait notamment partagé des préceptes musulmans, des critiques de Trump, et quelques messages homophobes.
Paranoïaque et « brimé » au lycée
Se disant « vraiment désolé » pour les victimes, son frère, interviewé par le Daily Beast, a dressé le portrait d'un jeune homme »paranoïaque » et « asocial ».
« Alors qu'il déjeunait au restaurant avec ma soeur, il a dit ‘il y a des gens sur le parking, ils me cherchent’. Elle est sortie, et il n'y avait personne. Nous ne savions pas ce qui se passait dans sa tête », a-t-il affirmé.
Au lycée, il avait la sensation « d'être poursuivi, que quelqu'un était derrière lui, que quelqu'un le cherchait », a-t-il ajouté.
Dans des publications du compte Facebook au nom d'Ahmad Alissa, repris par Newsweek, l'auteur dit croire que son téléphone a été « piraté » « par son ancienne école », et par des « personnes racistes et islamophobes ».
Le frère d'Ahmad Alissa a dit ne pas croire qu'il ait commis cet acte pour un motif politique, mais plutôt à cause « d'une maladie mentale ».
Auparavant « sociable », le tireur présumé aurait changé de comportement après avoir été « brimé » au lycée.
Antécédents de violence
C'est aussi à la période du lycée que remontent ses premiers antécédents judiciaires. D'après la télévision locale KDVR, Ahmad Alissa a été arrêté en 2017, après avoir frappé à la tête un de ses camarades de classe.
Pour justifier son acte, M. Alissa, alors âgé de 18 ans, aurait affirmé que la victime s'était « moqué de lui » et lui aurait adressé « des insultes racistes dans les semaines précédentes ».
En 2018, toujours selon KDVR, M. Alissa a plaidé coupable d'agression dans le cadre de cette affaire.
Des images diffusées en direct ont montré un homme, seulement vêtu d'un short de sport, emmené par des policiers hors du magasin. Les mains menottées dans le dos, il semblait blessé à la jambe, avec des traces de sang.
Selon des médias américains, l'homme était équipé d'un fusil d'assaut de type AR-15, arme souvent utilisée dans des tueries. D'autres armes auraient été retrouvées à son domicile, d'après CNN.
Ce massacre est intervenu moins d'une semaine après qu'un tireur, également âgé de 21 ans, a abattu huit personnes dans des salons de massage asiatiques d'Atlanta, en Géorgie.