PARIS : Le président du Liban Michel Aoun s’est exprimé samedi dans le cadre d’un entretien sur la chaîne française BFM TV, onze jours après l’explosion qui a ravagé le port de Beyrouth, faisant 171 morts.
Alors que la contestation populaire fait rage dans le pays, la rue appelant à la démission des autorités en les accusant de clientélisme et de corruption, le dirigeant libanais a joué l’apaisement. « Issu du peuple » selon ses dires, il affirme avoir « compris » leur colère. « On m’appelle le père du peuple. Pour moi, c’est si dur d’entendre cela. Je suis avec eux, je partage leur douleur » a-il-affirmé.
Le chef de l’État a également réagi au rôle tenu par Emmanuel Macron depuis le drame. « Nous le remercions de nous avoir rendu visite très rapidement ainsi que pour ses sentiments vis-à-vis du Liban. Et nous le remercions parce qu’il a pu voir personnellement l’ampleur des dégâts. Ceci, justement, l’a aidé à réunir la conférence de Paris très rapidement pour l’aide au Liban. »
Michel Aoun a estimé que les critiques d’ingérence visant la France étaient infondées. « Je ne pense pas qu’il y ait ingérence dans nos affaires intérieures. Bien au contraire, je dirais que ça provient justement de l’amour qu’a le président Macron pour le Liban. [...] Lorsque quelqu’un vient prêter la main de l’aide, ceci ne s’appelle pas ingérence dans les affaires de l’autre. Il a le droit de donner des conseils pour que le travail soit bien fait. »
Interrogé sur l’accord de paix historique annoncé cette semaine entre Israël et les Emirats Arabes Unis, le président libanais a estimé qu’un traité similaire entre son pays et l’État hébreu n’était pas encore d’actualité. « Il y a des problèmes avec Israël, il faut les résoudre » a-t-il déclaré. A contre-courant d’une partie des pays arabes, le chef de l’État n’a cependant pas critiqué la position des EAU, les qualifiant simplement de « pays indépendant. »