Hausse alarmante des attaques du groupe armé ADF en RDC, dénonce l'ONU

Trente personnes, dont 11 civils, sont mortes en deux jours de combats entre les forces gouvernementales et une milice dans la province de l'Ituri, à l'est de la RD Congo, a annoncé l'armée le 18 mars 2021. (John Wessels / AFP
Trente personnes, dont 11 civils, sont mortes en deux jours de combats entre les forces gouvernementales et une milice dans la province de l'Ituri, à l'est de la RD Congo, a annoncé l'armée le 18 mars 2021. (John Wessels / AFP
Short Url
Publié le Vendredi 19 mars 2021

Hausse alarmante des attaques du groupe armé ADF en RDC, dénonce l'ONU

  • "Depuis janvier 2021, les attaques attribuées au groupe armé ADF ont déjà causé la mort de près de 200 personnes, en ont blessé des dizaines d'autres et ont déplacé environ 40.000 personnes ", a déclaré un porte-parole du HCR, Babar Baloch, lors d'un poin
  • Les ADF sont à l'origine des rebelles musulmans ougandais installés dans l'Est de la RDC depuis 1995, opposés au régime de Yoweri Museveni

GENÈVE : Quelque 200 personnes ont été tuées et 40.000 autres déplacées par le groupe armé ADF dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) cette année, a alerté vendredi l'ONU, inquiète face à la hausse alarmante du nombre d'attaques.

"Depuis janvier 2021, les attaques attribuées au groupe armé Forces démocratiques alliées (ADF) ont déjà causé la mort de près de 200 personnes, en ont blessé des dizaines d'autres et ont déplacé environ 40.000 personnes au sein du territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu, ainsi que dans des villages voisins, au sein de la province d'Ituri", a déclaré un porte-parole du HCR, Babar Baloch, lors d'un point de presse à Genève.

"En moins de trois mois, le groupe armé ADF aurait mené des attaques contre 25 villages, incendié des dizaines de maisons et kidnappé plus de 70 personnes. Ces chiffres s'ajoutent aux 465 Congolais massacrés lors d'attaques attribuées au groupe armé ADF en 2020", a-t-il ajouté.

Les ADF sont à l'origine des rebelles musulmans ougandais installés dans l'Est de la RDC depuis 1995, opposés au régime de Yoweri Museveni. Le 11 mars, les États-Unis ont placé ce groupe armé parmi les "groupes terroristes" affiliés au groupe État islamique (EI).

Ils sont accusés d'être responsables de la mort de plus d'un millier de civils depuis octobre 2014 dans la région de Beni (au Nord-Kivu) et ses environs.

L'agence de l'ONU pour les réfugiés met en garde face à cette "hausse alarmante du nombre d'attaques menées" par les ADF dans le nord-est de la RDC.

Selon le HCR, les personnes déplacées en mars ont trouvé abri dans les villes d'Oicha, de Beni et de Butembo, dans le territoire de Beni. 

La majorité des déplacés sont des femmes et des enfants. Les hommes restent sur place pour protéger leurs biens, s'exposant ainsi au risque de nouvelles attaques.

Les personnes déplacées vivent, selon le HCR, "dans des conditions effroyables", sans abri, nourriture, eau ou soins de santé. Les familles manquent également d'articles domestiques de première nécessité comme des couvertures, des nattes de couchage ou des ustensiles de cuisine.

Avant ce tout dernier déplacement massif, environ 100.000 personnes, déplacées internes en RDC, avaient déjà besoin de protection et d'aide pour bénéficier d'un abri à Beni. Mais le manque de financement a réduit la capacité du HCR à fournir une aide humanitaire, y compris en matière d'abris.

Le HCR dénonce également la poursuite des attaques et violations généralisées des droits humains dans d'autres zones de la province du Nord-Kivu.

"Les principaux motifs de ces attaques seraient des représailles de groupes armés contre les opérations militaires, la recherche de nourriture et de médicaments, et les accusations portées contre les communautés concernant le partage d'informations sur les positions du groupe armé ADF", a indiqué le HCR.

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

Short Url

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.