SEATTLE: Le ministère de la Justice a accusé un hacker suisse d'intrusion informatique et de vol d'identité, un peu plus d'une semaine après qu’il se soit vanté d'avoir participé au piratage des systèmes en ligne d'une start-up américaine de caméras de sécurité.
Un acte d'accusation contre Till Kottmann, 21 ans, a été porté jeudi par un grand jury du district ouest de Washington.
Les procureurs fédéraux ont révélé jeudi que Kottmann, de Lucerne, en Suisse, a été dans un premier temps inculpé en septembre pour une série d'allégations remontant à 2019 concernant le vol d'informations d'identification et de données, et la publication de code source et d'informations exclusives de plus de 100 entités sur le Web.
Kottmann a décrit le piratage et la fuite les plus récents de séquences de caméras de clients du fournisseur californien de caméras de sécurité Verkada comme faisant partie d'une cause «cyber-activiste» d'exposer les dangers de la surveillance de masse.
La procureure américaine par intérim, Tessa Gorman, a rejeté ces motifs dans un communiqué jeudi.
«Ces actions peuvent augmenter les vulnérabilités pour tout le monde, des grandes entreprises aux consommateurs individuels», a écrit Gorman. «Prétexter un motif prétendument altruiste n’éclipse pas la nature criminelle d’infractions criminelles d’intrusion, de vol et de fraude».
Kottmann n'a pas répondu une demande de commentaire virtuelle jeudi.
Les autorités suisses racontent avoir fait une descente au domicile de Kottmann à Lucerne à la fin de la semaine dernière à la demande des autorités américaines.
L'acte d'accusation lie plusieurs actes de piratages à Kottmann au cours de l'année écoulée, dont un visant un fabricant de dispositifs de sécurité sans nom basé dans la région de Seattle et un autre fabricant d'équipement tactique.
Dans plusieurs cas, les procureurs ont déclaré que Kottmann avait utilisé de manière inappropriée les informations d'identification de vrais employés pour accéder aux bases de données de code source.
L'acte d'accusation indique que Kottmann a aussi piraté le département des transports de l'État de Washington, un constructeur automobile et une firme d'investissement financier.
L’acte d’accusation ne mentionne pas le piratage très médiatisé de Verkada la semaine dernière, qui a attiré l’attention car il exposait des flux de caméras en direct et des séquences vidéo archivées provenant d’écoles, de prisons, d’usines, de gymnases et de bureaux d’entreprise.
Kottmann, qui utilise les pronoms ils/leurs, a déclaré à l'Associated Press la semaine dernière qu’il fait partie d’un groupe surnommé APT-69420 Arson Cats, un petit collectif de «hackers principalement étrange, non soutenus par une nation ou un capital, mais animé par le désir d’amusement, d’être gay et vivre dans un monde meilleur».
Kottmann a déjà attiré l'attention pour avoir divulgué du matériel piraté afin d'exposer des failles de sécurité, notamment de la part du fabricant de puces américain Intel l'année dernière.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com