Sri Lanka: les défenseurs des droits appellent à l'abrogation de la loi antiterroriste

Hilmy Ahamed, porte-parole du conseil musulman, s'exprime lors d'une interview avec l'AFP à Colombo. Le gouvernement sri-lankais a insisté le 16 mars sur le fait qu'empêcher les femmes musulmanes de porter la burqa ou le niqab était une mesure de sécurité nationale, alors qu'il faisait face à des protestations concernant cette décision. (LAKRUWAN WANNIARACHCHI / AFP)
Hilmy Ahamed, porte-parole du conseil musulman, s'exprime lors d'une interview avec l'AFP à Colombo. Le gouvernement sri-lankais a insisté le 16 mars sur le fait qu'empêcher les femmes musulmanes de porter la burqa ou le niqab était une mesure de sécurité nationale, alors qu'il faisait face à des protestations concernant cette décision. (LAKRUWAN WANNIARACHCHI / AFP)
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Publié le Mercredi 17 mars 2021

Sri Lanka: les défenseurs des droits appellent à l'abrogation de la loi antiterroriste

  • L'organisation Human Rights Watch, dont le siège est à New York, a jugé "draconiennes et abusives" les nouvelles dispositions qui élargissent la loi sur la prévention du terrorisme
  • Ces dispositions, entrées en vigueur vendredi, relèvent de la loi sur la prévention du terrorisme, dont des organisations de défense des droits de l'homme n'ont de cesse de demander l'abrogation

COLOMBO : Les défenseurs des droits ont vivement critiqué mercredi la loi antiterroriste du Sri Lanka, enrichie de nouvelles dispositions et appelé une nouvelle fois à son abrogation, redoutant qu'elle ne serve à réprimer la dissidence politique et les minorités religieuses dans ce pays divisé.

L'organisation Human Rights Watch, dont le siège est à New York, a jugé "draconiennes et abusives" les nouvelles dispositions qui élargissent la loi sur la prévention du terrorisme (PTA) que le gouvernement précédent avait promis d'abroger. 

Le président sri lankais Gotabaya Rajapaksa a promulgué des dispositions dans le cadre de la loi antiterroriste autorisant l'arrestation de toute personne soupçonnée d'être responsable "d'actes de violence ou de conflits inter-religieux, inter-ethniques ou inter-communautaires, ou de sentiments d'animosité ou d'hostilité entre différentes communautés".

Ces dispositions, entrées en vigueur vendredi, relèvent de la loi sur la prévention du terrorisme, dont des organisations de défense des droits de l'homme n'ont de cesse de demander l'abrogation.

HRW a renouvelé mercredi son appel au retrait immédiat de ces dispositions, et exhorté la communauté internationale à contraindre le Sri Lanka à protéger ses minorités religieuses et ethniques ainsi qu'à veiller à ce que les responsables des crimes commis par le passé rendent des comptes. 

Pour Bhavani Fonseka, avocat spécialiste des droits de l'homme, la nouvelle réglementation, qui permet de détenir des suspects jusqu'à deux ans sans procès, est inquiétante car elle pourrait être utilisée pour réprimer la dissidence politique. 

"Les dispositions sont formulés d'une manière suffisamment large pour permettre de cibler les opposants politiques entre autres", a déclaré la juriste à l'AFP. 

Quatre jours après l'adoption de la nouvelle réglementation, la police a arrêté Azath Salley, homme politique musulman de premier plan et critique virulent de l'administration de Rajapaksa. 

Selon la police, il a été arrêté, dans le cadre de la loi antiterroriste, en connexion avec les attentats de Pâques 2019 qui ont fait 279 morts, mais le procureur général avait auparavant demandé à la police de le placer en détention en raison d'un discours critique sur les lois de l'île.

Cette arrestation très médiatisée et ces nouvelles règles interviennent avant un débat au Conseil des droits de l'homme des Nations unies, qui doit se tenir la semaine prochaine à Genève, sur une motion exhortant Colombo à garantir les droits religieux des minorités et à enquêter sur les atrocités commises pendant la guerre civile.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.