La ville de Blois en proie à des violences urbaines après un accident

Une photo prise le 17 mars 2021 montre une voiture incendiée en train d'être retirée du parking d'un supermarché Aldi après une nuit d'émeutes dans le nord de Blois, au centre de la France. GUILLAUME SOUVANT / AFP
Une photo prise le 17 mars 2021 montre une voiture incendiée en train d'être retirée du parking d'un supermarché Aldi après une nuit d'émeutes dans le nord de Blois, au centre de la France. GUILLAUME SOUVANT / AFP
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Publié le Mercredi 17 mars 2021

La ville de Blois en proie à des violences urbaines après un accident

  • "Wesh man, Blois c'est Los Angeles!"
  • Supermarché vandalisé, station-service incendiée: Blois a été, dans la nuit de mardi à mercredi, le théâtre de violences urbaines inhabituelles qui ont éclaté après un refus d'obtempérer

BLOIS : "Wesh man, Blois c'est Los Angeles!" Supermarché vandalisé, station-service incendiée: le chef-lieu du Loir-et-Cher a été, dans la nuit de mardi à mercredi, le théâtre de violences urbaines inhabituelles qui ont éclaté après un refus d'obtempérer.

Bitume brûlé, voiture et caddies calcinés devant un supermarché Aldi dégradé, ouvert moins d'une semaine plus tôt. Des habitants, venus faire leurs courses, consternés. Plus connue pour son château royal, la ville de Blois a connu une nuit de violences urbaines peu fréquentes pour une commune de cette taille (46.000 habitants). 

Tout a commencé vers 18H30 par un refus d'obtempérer, lors d'un contrôle de la Brigade anticriminalité (Bac) dans les quartiers nord de la ville. Le véhicule prend la fuite, grille un feu rouge et percute deux autres voitures, selon une source policière. Le conducteur parvient alors à s’enfuir tandis que ses deux passagers de 15 et 18 ans, blessés, sont transportés à l'hôpital.

"Contrairement aux rumeurs, il n'a pas été fait usage d'armes à feu pour intercepter le véhicule", a précisé le maire de Blois Marc Gricourt (PS) dans un communiqué.

Selon la préfecture du Loir-et-Cher, ces deux blessés en urgence absolue ont été hospitalisés à Tours et Blois. De source proche du dossier, ils sont tous deux connus pour des faits de délinquance: celui de 18 ans pour vingt faits de droit commun et celui de 15 ans pour sept faits de droit commun.

Les conductrices des deux voitures percutées, blessées légèrement, ont également été transportées à l'hôpital.

A la suite de cet accident, des violences urbaines éclatent dans la soirée: des barricades, des tirs de mortiers d'artifice, des véhicules incendiés. Un supermarché Aldi est endommagé par l'incendie d'une voiture garée à proximité et une crèche dégradée. 

"Violence inexcusable"

Vers 23H00, une station-service Avia est incendiée. Puis un camion de livraison est attaqué par des émeutiers. L'un d'eux prend le volant et le lance vers les policiers et les pompiers, sautant juste avant le choc. Les policiers font feu pour tenter de l'arrêter.

Aucun blessé n'est à déplorer parmi les forces de l'ordre, selon le parquet, qui a précisé qu'il n'y avait eu aucune interpellation durant la nuit.

"L'heure était au maintien de l'ordre, tout en préservant les éléments utiles à l'enquête, immédiatement confiée à la police judiciaire", a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Blois Frédéric Chevallier. 

"De tels événements ne s’étaient pas produits depuis l’automne 2014", a souligné le maire, en appelant au calme après des "faits de violence (...) inexcusables".

"Toute la soirée, des rumeurs, parfois extravagantes, ont défilé sur les réseaux sociaux, ces dernières n’ont évidemment pas concouru ni au calme, ni à la vérité", a dénoncé M. Gricourt.

De nombreuses vidéos des violences urbaines ont été diffusées sur les réseaux sociaux, montrant un véhicule incendié ou l'hélicoptère de la gendarmerie survolant la ville. "Wesh man, Blois c'est Los Angeles!", commente un internaute sur une des vidéos, comparant la scène au jeu vidéo Grand Theft Auto.

Des policiers des commissariats de Châteauroux, Orléans et Le Mans ont été appelés en renfort. Deux escadrons de gendarmes mobiles, 50 gendarmes départementaux, un hélicoptère et une antenne du GIGN (groupement d'intervention de la gendarmerie nationale) ont également été dépêchés sur place, selon la gendarmerie.

Le calme est revenu vers 01H00 du matin. Et mercredi matin, quelques véhicules de gendarmes mobiles patrouillaient dans les quartiers nord, sans incident.

Une conférence de presse du procureur et du préfet était prévue à 11H30 à la préfecture.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a suivi la situation de près, selon son entourage.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.