Vers un confinement le week-end en Île-de-France? À Macron de trancher

La décision reviendra au chef de l'Etat, en Conseil de défense, un an jour pour jour après le premier confinement (Photo, AFP).
La décision reviendra au chef de l'Etat, en Conseil de défense, un an jour pour jour après le premier confinement (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 18 mars 2021

Vers un confinement le week-end en Île-de-France? À Macron de trancher

  • Emmanuel Macron doit trancher face à la «troisième vague» de l'épidémie et une vaccination freinée par les doutes sur AstraZeneca
  • En attendant Jean Castex a préparé les esprits: «Le moment est venu pour envisager des dispositions pour la région francilienne», avait averti le Premier ministre

PARIS: L'Ile-de-France sera-t-elle confinée le week-end, comme l'a clairement laissé entendre Jean Castex ? Emmanuel Macron doit trancher face à la « troisième vague » de l'épidémie et une vaccination freinée par les doutes sur AstraZeneca.

En attendant Jean Castex a préparé les esprits : « Le moment est venu pour envisager des dispositions pour la région francilienne », a averti le Premier ministre sur BFMTV mardi soir. « Des mesures du type de Nice sont sur la table ». Autrement dit : « Reconfiner le week-end, c'est une hypothèse », a-t-il précisé, comme c'est déjà le cas dans les agglomérations de Nice, Dunkerque et dans le Pas-de-Calais.

La décision reviendra au chef de l'Etat, en Conseil de défense, un an jour pour jour après le premier confinement. 

Emmanuel Macron a repoussé au maximum l'idée d'un reconfinement et préféré depuis des semaines l'option de « pousser les murs » de l'hôpital, grâce aux transfèrements de malades vers des régions moins touchées, la déprogrammation d'opérations et la mobilisation des lits des cliniques privées.

« Maître du temps »

Mais lundi, il a changé de ton. Celui qui s'est souvent décrit comme « le maître des horloges » a concédé : « le maître du temps, c'est le virus ».

Il a admis qu'il lui faudrait « prendre dans les jours qui viennent sans doute de nouvelles décisions », quoique « de manière adaptée et proportionnée » selon les territoires.

Pour forger son opinion, le chef de l'Etat avait consulté mardi le Conseil scientifique puis discuté en visio avec les responsables de services de réanimation dans plusieurs régions sous tension.

Le taux d'incidence a de nouveau grimpé à 418 nouveaux cas de contamination pour 100 000 habitants sur les sept derniers jours dans la région parisienne, bien au-dessus du seuil dit d' « alerte maximale » des autorités sanitaires (250).

La hausse du nombre de malades en réanimation oblige les hôpitaux d'Ile-de-France à déprogrammer près de la moitié de leurs opérations non-urgentes.

« L'Ile-de-France est en sursis, avec un virus qui progresse vite, très agressif, très contagieux qui est le variant anglais », avait auparavant convenu la présidente de la région Valérie Pécresse, en demandant à être « associée » aux « mesures adaptées » que prendra le gouvernement.

Au total, 4 239 malades de la Covid-19 étaient en réanimation mardi, un pic depuis novembre 2020, dont 435 admis ces dernières 24 heures. Plus d'un quart d'entre eux (1.177) sont hospitalisés en Ile-de-France.

Les services de réanimation sont également quasiment saturés dans les Hauts-de-France et en Provence Alpes-Côtes d'Azur. Et le virus continue de tuer : 320 morts mardi et 91 170 morts depuis le début de l'épidémie.

Un AstraZeneca pour Castex

Le 29 janvier, Emmanuel Macron a surpris en refusant un troisième confinement, pourtant réclamé par de nombreux experts et une partie de son entourage.

L'interdiction de sortir et la fermeture des commerces et reste pour lui "un dernier recours". « Tant qu'on peut l'éviter, on l'évitera », répétait son entourage jusque ces derniers jours.

Jean Castex a répété qu'il fallait s'assurer que toutes les options ont été examinées avant une mesure dont le coût économique, social et psychologique est très lourd. 

Pour sortir de la crise, la France compte sur la vaccination de masse, freinée depuis lundi par la suspension surprise du vaccin d'AstraZeneca, dans le sillage de l'Allemagne. 

L'exécutif espère que l'Autorité européenne du médicament (EMA) lui redonnera son feu vert jeudi, afin de redémarrer rapidement la campagne vaccinale.

Avec le Premier ministre italien Mario Draghi, il a jugé mardi « encourageantes » les déclarations de l'EMA qui s'est redite « fermement convaincue » des avantages de ce vaccin.

Pour aider à ramener la confiance dans un vaccin qui, selon un sondage Elabe, n'est jugé fiable que par 22% des Français, Jean Castex s'est dit prêt à se faire vacciner dès qu'il sera réautorisé.

Le gouvernement, qui a promis au moins 10 millions de premières injections d'ici à la mi-avril, 20 millions d'ici à la mi-mai et 30 millions d'ici à l'été, maintient pour l'heure son objectif et compte sur ce vaccin, que les médecins et les pharmaciens peuvent injecter, pour garder la cadence.

Sur plus de 5,2 millions de premières doses injectées en France, 1,3 million proviennent d'AstraZeneca, les autres étant des vaccins de Pfizer/BioNTech et Moderna.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.