Covid-19: un variant plus difficile à détecter découvert en Bretagne

Le préfet des Côtes d'Armor Thierry Mosimann et le directeur de l'ARS (agence régionale de santé) de Bretagne, Stéphane Mulliez, arrivent pour une conférence de presse à la préfecture de Saint-Brieuc, dans l'ouest de la France, le 16 mars 2021. (AFP)
Le préfet des Côtes d'Armor Thierry Mosimann et le directeur de l'ARS (agence régionale de santé) de Bretagne, Stéphane Mulliez, arrivent pour une conférence de presse à la préfecture de Saint-Brieuc, dans l'ouest de la France, le 16 mars 2021. (AFP)
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Publié le Mardi 16 mars 2021

Covid-19: un variant plus difficile à détecter découvert en Bretagne

  • Ce variant a été détecté au sein d'un cluster de 79 cas du centre hospitalier de Lannion
  • Des échantillons envoyés à l'Institut Pasteur pour établir un séquençage ont mis en évidence un nouveau variant «dérivé du Clade 20C»

SAINT-BRIEUC : Un variant du coronavirus SARS-CoV2, plus difficile à détecter par les tests PCR classiques, a été découvert sur huit patients morts de l'hôpital de Lannion (Côtes d'Armor), incitant les autorités à accroître le traçage des cas contacts et à lancer une enquête à son sujet.

Ce variant a été détecté au sein d'un cluster de 79 cas du centre hospitalier de Lannion. C'est la biologiste de l'hôpital qui a donné l'alerte au sujet de patients présentant les «symptômes typiques du Covid» avec des résultats de tests PCR négatifs, a expliqué Stéphane Mulliez, directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) Bretagne lors d'une conférence de presse.

Sept des huit patients étaient ainsi négatifs aux tests PCR classiques, suite à des prélèvements nasopharyngés. Mais de nouveaux tests, sérologiques ou avec des «prélèvements respiratoires plus profonds», ont permis d'identifier la présence de la Covid-19, selon la même source.

Ces huit patients «assez âgés» avaient «des facteurs de comorbidité importants», selon M. Mulliez.

La difficulté à détecter ce variant ne serait pas lié au fait que les tests PCR ont été réalisés tardivement. «Une des pistes, c'est que le virus transite de manière plus rapide entre les voies respiratoires supérieures et les voies respiratoires inférieures», a avancé Alain Tertre, responsable de la cellule régionale de Santé Publique France. «Mais ce sont des hypothèses», a-t-il précisé.

Des échantillons envoyés à l'Institut Pasteur pour établir un séquençage ont mis en évidence un nouveau variant «dérivé du Clade 20C».

La difficulté à détecter ce variant a poussé les autorités sanitaires à le classer «sous surveillance», c'est-à-dire dans la catégorie VUI (variant under investigation) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Il n'est toutefois pas classé dans la catégorie des variants inquiétants (VOC: variant of concern). A ce stade, seuls trois variants sont considérés comme particulièrement préoccupants, les variants anglais, sud-africain et brésilien, notamment pour leur caractère potentiellement plus transmissible.

Pour le variant breton, «les premières analyses (...) ne permettent de conclure ni à une gravité ni à une transmissibilité accrues par rapport au virus historique», a assuré la direction générale de la Santé (DGS) lundi soir dans un communiqué.

Accélération de la vaccination

«Mais comme ce variant est plus difficilement détectable (...) il est délicat d'apprécier sa transmissibilité et son degré de sévérité», a nuancé M. Mulliez.

Pour avoir une meilleure connaissance de la diffusion de ce variant, une «enquête flash» de séquençage va être menée sur l'ensemble des prélèvements positifs des laboratoires bretons et sur des échantillons venus des autres régions.

«Ça va nous permettre de mesurer sur une journée cette circulation du variant (...) et de voir s'il circule dans d'autres régions de France», a expliqué M. Mulliez.

Il a par ailleurs annoncé un renforcement des modalités de dépistage sur une zone comprenant Lannion, Guingamp, Saint-Brieuc et Morlaix. Un traçage des cas contacts sera réalisé pour les patients présentant des symptômes généraux ou une «perte brutale du goût ou de l'odorat», même en l'absence de test positif.

La réalisation de «tests par prélèvement profond avec expectoration» a notamment été évoquée par le directeur de l'ARS.

Une accélération de la vaccination a aussi été annoncée dans les Côtes-d'Armor, en particulier dans la zone où a été détecté le variant.

Le taux d'incidence de la Covid-19 en Bretagne était lundi de 133 cas pour 100 000 habitants, bien inférieur à la moyenne nationale (243). Dans la zone de Lannion-Trégor, l'incidence était même inférieure à la moyenne bretonne avec 73 cas pour 100 000 habitants.

«Ceci est très difficile à analyser car il y a aussi la présence d'un variant plus difficilement détectable», a noté M. Mulliez.

L'apparition de variants est un processus naturel, le virus acquérant des mutations au fil du temps, pour assurer sa survie. Plus de 4 000 variants du SARS-CoV-2 ont été identifiés dans le monde, selon les services de santé britanniques.

 

 


France/Algérie : Retailleau souhaite la suspension de l'accord de 1968

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’adresse au gouvernement lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale, chambre basse du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (Photo : Thibaud MORITZ / AFP)
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’adresse au gouvernement lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale, chambre basse du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (Photo : Thibaud MORITZ / AFP)
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  • Invité sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur a répété que la France avait été « humiliée » par l'Algérie lorsque ce pays a refusé l'entrée sur son territoire à un influenceur algérien expulsé de France.
  • Il s'agit d'un accord bilatéral signé le 27 décembre 1968 qui crée un statut unique pour les ressortissants algériens en matière de circulation, de séjour et d'emploi.

PARIS : Dans un contexte de grandes tensions entre les deux pays, Bruno Retailleau a souhaité dimanche la fin de l'accord franco-algérien de 1968 relatif aux conditions d'entrée en France des ressortissants algériens.

Invité sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur a répété que la France avait été « humiliée » par l'Algérie lorsque ce pays a refusé l'entrée sur son territoire à un influenceur algérien expulsé de France. « L'Algérie, a-t-il dit, n'a pas respecté le droit international » en refusant l'accès à ce ressortissant algérien qui possédait « un passeport biométrique » certifiant sa nationalité.

Le ministre a également évoqué le sort de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie.

« La France doit choisir les moyens de répondre à l'Algérie », a poursuivi M. Retailleau. « On est allé au bout du bout (...). Je suis favorable à des mesures fortes, car sans rapport de forces, on n'y arrivera pas. »

Il a souhaité à cet égard que l'accord de 1968 soit remis en cause. « Cet accord est dépassé et a déformé l'immigration algérienne. Il n'a pas lieu d'être. Il faut le remettre sur la table », a-t-il jugé.

Il s'agit d'un accord bilatéral signé le 27 décembre 1968 qui crée un statut unique pour les ressortissants algériens en matière de circulation, de séjour et d'emploi.

Le texte, qui relève du droit international et prime donc sur le droit français, écarte les Algériens du droit commun en matière d'immigration.

Leur entrée est facilitée (sans qu'ils n'aient besoin de visa de long séjour), ils peuvent s'établir librement pour exercer une activité de commerçant ou une profession indépendante et accèdent plus rapidement que les ressortissants d'autres pays à la délivrance d'un titre de séjour de 10 ans.

Dénonçant "l'agressivité" d'Alger vis-à-vis de Paris, M. Retailleau a fait valoir que "la France a fait tout ce qu'elle pouvait sur le chemin de la réconciliation et en retour, on a eu que des gestes d'agression".

"La fierté française a été blessée par l'offense que l'Algérie a faite à la France", a-t-il dit encore.


Bruno Retailleau sur l'AME: "on y touchera"

Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « On y touchera », a affirmé le ministre, connu pour sa fermeté sur les questions migratoires. « C'est un sujet du PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) », a-t-il ajouté.
  • M. Retailleau demande que soient reprises les conclusions du rapport Evin/Stefanini, remis fin 2023 avant la dissolution de l'Assemblée nationale, qui, selon lui, avait jugé que l'AME constituait un « encouragement à la clandestinité ».

PARIS : Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau a assuré samedi que le gouvernement Bayrou allait « toucher » à l'aide médicale d'État (AME), un dispositif permettant à des étrangers en situation irrégulière de se soigner.

« On y touchera », a affirmé le ministre, connu pour sa fermeté sur les questions migratoires. « C'est un sujet du PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) », a-t-il ajouté.

M. Retailleau demande que soient reprises les conclusions du rapport Evin/Stefanini, remis fin 2023 avant la dissolution de l'Assemblée nationale, qui, selon lui, avait jugé que l'AME constituait un « encouragement à la clandestinité ».

Dans ce document, l'ancien ministre socialiste Claude Evin et le préfet Patrick Stefanini, figure de LR, prônaient notamment un ajustement du panier de soins accessibles via l'AME.

Ils ont aussi souligné le rôle du dispositif pour éviter l'aggravation de l'état de santé des migrants en situation irrégulière, ainsi que la propagation de maladies à l'ensemble de la population.

La droite et l'extrême droite, quant à elles, réclament la réduction du périmètre des soins éligibles à l'AME, voire sa suppression pure et simple. Le dispositif est en revanche défendu par la gauche et une partie du bloc centriste.

En décembre, dans le cadre de l'examen du budget de l'État, le Sénat a approuvé, avec l'appui du gouvernement, une diminution de 200 millions d'euros du budget alloué à l'AME, pour un total de 1,3 milliard d'euros, en augmentation de plus de 9 % par rapport à 2024.

L'Aide médicale d'État (AME) permet la prise en charge des personnes en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois dont les ressources sont faibles et n’ouvrent pas droit à la couverture du système de droit commun.

Plus largement, concernant la politique migratoire, Bruno Retailleau a réitéré son souhait d'abolir le droit du sol à Mayotte, même s'il a reconnu que les conditions politiques n'étaient pas encore réunies.

Il a fait le même constat pour un débat sur le droit du sol en métropole.

« Il doit y avoir, non pas une automaticité, mais ça doit procéder d'un acte volontaire », a déclaré le ministre, qui veut ainsi revenir aux dispositions de la loi mise en place par l'ex-ministre RPR Charles Pasqua en 1993, avant d'être supprimées sous le gouvernement socialiste de Lionel Jospin.

La loi Pasqua soumettait l'obtention de la nationalité française pour un mineur né en France de parents étrangers disposant d'une carte de séjour, à une déclaration préalable à ses 18 ans.


50 ans après la loi Veil, les opposants à l'IVG ont appelé à « marcher pour la vie »

Nicolas Tardy-Joubert, président du groupe anti-avortement « Marche pour la vie », s’exprime lors d’une conférence de presse à la place de Catalunya à Paris, le 16 janvier 2022. (Photo par STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Nicolas Tardy-Joubert, président du groupe anti-avortement « Marche pour la vie », s’exprime lors d’une conférence de presse à la place de Catalunya à Paris, le 16 janvier 2022. (Photo par STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
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  • Le cortège, organisé par des militants catholiques conservateurs, partira à 14 heures de la place du Trocadéro, à Paris.
  • Selon les derniers chiffres officiels, 243 623 IVG ont été enregistrées en 2023, soit 8 600 de plus que l'année précédente.

PARIS : Cinquante ans après la loi Veil, les opposants à l'avortement sont appelés à manifester dimanche dans le cadre de la « marche pour la vie ». Selon ses organisateurs, cette manifestation devrait rassembler plus de 10 000 personnes cette année.

Le cortège, organisé par des militants catholiques conservateurs, partira à 14 heures de la place du Trocadéro, à Paris.

La manifestation est organisée chaque année autour de l'anniversaire de la loi Veil relative à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), promulguée le 17 janvier 1975.

« Depuis 1975, ce sont plus de 10 millions d'enfants à naître qui ont été exclus de la société française : qui pourrait se réjouir de cela ? », déclare à l'AFP Nicolas Tardy-Joubert, président de la Marche pour la vie.

« Aujourd'hui, tout est fait pour encourager l'avortement, il n'y a pas de politique qui dissuade réellement », estime-t-il.

Selon les derniers chiffres officiels, 243 623 IVG ont été enregistrées en 2023, soit 8 600 de plus que l'année précédente.

Si les règles encadrant l'avortement ont été assouplies depuis 1975 et si « la liberté garantie à la femme » de recourir à l'IVG a été inscrite dans la Constitution en 2024, les associations féministes s'alarment toutefois d'un droit toujours « fragile » et font état « d'attaques régulières » de la part de ses opposants.

Outre l'opposition à l'IVG, les organisateurs de la « marche pour la vie » réclament, comme l'an dernier, une échographie obligatoire dès la sixième semaine de grossesse, permettant d'entendre battre le cœur du fœtus, ou encore un délai de réflexion de trois jours avant toute IVG.

Ils appellent également à « encourager l’accouchement sous X » et à défendre « le droit absolu à l’objection de conscience des personnels de santé et protéger la clause de conscience spécifique ».

Autre sujet également à l'ordre du jour de la manifestation : le rejet de toute légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie, ainsi que l'appel à « un grand plan pour que les soins palliatifs soient accessibles à tous ».

« Pour nous, l'interdit de tuer doit rester un fondement de notre société », insiste Nicolas Tardy-Joubert.

Porté par le gouvernement Attal, un projet de loi sur la fin de vie devait légaliser le suicide assisté et, dans certains cas, l'euthanasie, mais uniquement dans des situations strictement définies et en évitant d'employer ces termes, le gouvernement préférant parler d'"aide active à mourir". Son examen a été interrompu par la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024.

Mardi, lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre François Bayrou n'a pas abordé ce sujet sensible, ni le délai d'examen ni le fond, en renvoyant le texte « au pouvoir d'initiative » du Parlement.