Cuba à l'aube d'une nouvelle ère, sans Fidel ni Raul Castro

Le président sortant Raul Castro levant le bras de son successeur Miguel Diaz-Canel, en avril 2018 (Photo, AFP).
Le président sortant Raul Castro levant le bras de son successeur Miguel Diaz-Canel, en avril 2018 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 16 mars 2021

Cuba à l'aube d'une nouvelle ère, sans Fidel ni Raul Castro

  • Raul Castro lâchera les rênes du Parti communiste lors du congrès d'avril, quittant le devant de la scène comme avant lui son frère Fidel, décédé en 2016
  • S'ouvrira alors une nouvelle ère pour l'île, désormais menée par une génération plus jeune et devant à la fois perpétuer cet héritage et tracer sa voie

LA HAVANE: L'heure de la retraite a sonné pour Raul Castro : l'ex-président de Cuba lâchera les rênes du Parti communiste lors du congrès d'avril, quittant le devant de la scène comme avant lui son frère Fidel, décédé en 2016.

S'ouvrira alors une nouvelle ère pour l'île, gouvernée depuis 1959 par la célèbre fratrie et désormais menée par une génération plus jeune et devant à la fois perpétuer cet héritage et tracer sa voie.

La nouvelle équipe « aura pour tâche de construire sa légitimité, qui ne pourra émaner que d'un projet politique propre qui apporte prospérité économique et justice sociale à Cuba », estime Michael Shifter, président du think tank Dialogue Interaméricain, basé à Washington.

Le parti unique tiendra son congrès quinquennal du 16 au 19 avril.

A cette occasion, Miguel Diaz-Canel, 60 ans, président depuis 2018, devrait succéder à Raul Castro, 89 ans, comme premier secrétaire du parti, dont le bureau politique - le cœur du pouvoir à Cuba - sera aussi renouvelé avec des hommes et des femmes trop jeunes pour avoir participé à la révolution.

Une chose est sûre : le pays restera sur la même ligne politique, la nouvelle Constitution adoptée en mai 2019 ayant gravé dans le marbre le caractère « irréversible » du socialisme.

Mais cette Constitution est « fille de son temps et reflète la diversité de la société », avait alors plaidé Raul Castro.

Un cubain touche le portrait de Fidel Castro (Photo, AFP).

Société plus exigeante

Le référendum pour la valider avait donné un bon indice de cette nouvelle société cubaine : alors que la précédente Constitution avait été approuvée à l'unanimité (97,7%) en 1976, la nouvelle n'a reçu que 78,3% de oui.

Ces derniers mois, artistes, intellectuels et autres secteurs de la société civile ont commencé à exiger des droits et des libertés, voire manifester dans ce pays où le droit de rassemblement est très limité.

Face à ces revendications, la nouvelle équipe au pouvoir devrait lancer une réforme politique de l'Etat « pour gérer efficacement les tensions qui se manifestent dans la société », suggère Michael Shifter.

Point d'orgue de ces récents soubresauts : le 27 novembre, plus de 300 artistes s'étaient réunis pendant une quinzaine d'heures face au ministère de la Culture pour exiger plus de liberté d'expression, une manifestation historique.

Les défenseurs des animaux se sont eux aussi fait entendre, obtenant comme première victoire de la société civile cubaine l'approbation d'un décret-loi sur le bien-être animal.

En toile de fond, l'arrivée d'internet sur les téléphones mobiles fin 2018, qui a ouvert pour les Cubains de nouveaux espaces d'information et d'expression, jusque-là réservés aux médias d'Etat.

Samedi, le parti communiste a assuré que le congrès lui servirait aussi de réflexion pour être plus efficace face à la « subversion politico-idéologique » sur les réseaux sociaux.

Une cubaine marche près d’une affiche aux portraits des leaders de la révolution cubaine (Photo, AFP).

Relation « pragmatique » avec Washington

Un facteur clé sera la relation entre Cuba et les Etats-Unis : en campagne, Joe Biden avait promis de revenir sur certaines sanctions de Donald Trump, tout en insistant sur l'importance des droits de l'homme.

Mais depuis son arrivée à la Maison Blanche, il n'a clairement pas fait du dossier cubain une priorité.

« De par la dynamique qui existe entre Cuba et les Etats-Unis, les Etats-Unis conditionnent vraiment, de façon directe et indirecte, une grande partie de ce qui se passe (à Cuba), voire même de la prise de décision des dirigeants cubains », souligne l'analyste politique Harold Cardenas.

L'agressivité de l'administration Trump a ainsi poussé le gouvernement cubain à adopter un discours plus dur, se sentant sous une menace constante.

La nouvelle équipe « cherchera à construire une relation fonctionnelle et pragmatique avec les Etats-Unis », observe Michael Shifter, peut-être en réduisant la forte présence militaire au sein du gouvernement, du parti et de l'économie.

La majorité des 280 sanctions imposées par Washington à Cuba visait en effet des entreprises aux mains de l'armée. Comme geste de bonne volonté, La Havane pourrait habilement les faire passer du côté civil, même si au final, l'Etat reste propriétaire.

Mais si l'hostilité américaine se poursuit, « les militaires auront la justification parfaite pour continuer à jouer un rôle prédominant dans le politique et l'économie », prédit l'universitaire cubain Arturo Lopez-Levy, de l'université Holy Names en Californie.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.