PARIS: La France a appelé lundi à la «liberté de la presse» et au «droit d'informer» alors que le gouvernement algérien menace la chaîne de télévision internationale France 24 de «retrait définitif» d'accréditation.
«La France défend la liberté de la presse partout dans le monde, ainsi que la sécurité des journalistes et de tous ceux dont l'expression concourt au débat public», a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
«La liberté d’informer est un droit fondamental, qui doit partout être protégé», a-t-elle ajouté en réponse à une question sur la situation de France 24, sans préciser si le gouvernement français avait entrepris des démarches en ce sens auprès des autorités algériennes.
Le ministère algérien de la Communication a reproché samedi à la chaîne son «parti pris flagrant» dans la couverture des manifestations du mouvement prodémocratie du Hirak. «Un dernier avertissement avant retrait définitif de l'accréditation a été adressé à France 24», a-t-il prévenu dans un communiqué.
Cette menace à l'encontre de France 24 survient au moment où les partisans du Hirak redescendent à nouveau chaque semaine par milliers dans les rues depuis le 2e anniversaire du soulèvement populaire le 22 février dernier, après un an d'interruption à cause de la crise sanitaire.
Le Hirak -- un mouvement pacifique, pluriel et sans leadership -- exige le démantèlement du «système» en place depuis l'indépendance en 1962, synonyme à ses yeux de corruption, de népotisme et d'autoritarisme.
Les médias étrangers travaillant en Algérie sont soumis depuis des années à une procédure d'accréditation bureaucratique, opaque et arbitraire. Le directeur de l'Agence France-Presse (AFP) pour l'Algérie, Philippe Agret, nommé en octobre 2019, n'a toujours pas été accrédité par les autorités, ce sans la moindre explication.