LYON: Les lecteurs trouveront les journaux nationaux dans les kiosques lundi dans la région lyonnaise mais la situation reste précaire pour la société y assurant la distribution de la presse, a-t-on appris dimanche auprès des syndicats.
«Les salariés sont toujours expulsables des locaux actuels. Des discussions sont en cours avec le propriétaire mais s'ils sont expulsés, la préfecture et le bailleur en porteront lourdement la responsabilité», a déclaré Jérôme Bation, de la CGT.
Les salariés de l’ancienne SAD (Société d’agences et de diffusion), une filiale du distributeur Presstalis liquidée le 15 mai, avaient obtenu de pouvoir rester dans leurs locaux grâce à un bail précaire qui expire le 15 mars.
La fin du bail menace la distribution de la presse nationale dans la région lyonnaise. Les kiosquiers rhodaniens avaient déjà souffert de six semaines d'interruption après la liquidation judiciaire de la SAD.
Une trentaine d’ex-salariés, portés par le transporteur NMV (Nouvelles messageries villeurbannaises), ont repris la distribution des journaux grâce à la création d’une régie temporaire en juin.
Pour assurer une reprise d’activité pérenne, les ex-salariés de la SAD travaillent à la naissance d’une SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif). Sa création nécessite l'entrée au capital de plusieurs acteurs économiques.
«Nous avons reçu l'engagement de la métropole de Lyon, de la mairie de Vénissieux, de la région, des salariés et de citoyens» de participer au capital de la coopérative, a assuré M. Bation, déplorant que le «gros problème» restait les locaux.
«Nous avons une piste sérieuse pour un déménagement vers un nouveau local à Chaponost ou à Oullins. On espère que cela pourra se faire dans quelques semaines», a-t-il ajouté.
«Le souhait des marchands de journaux, c’est que la distribution de la presse sur le bassin lyonnais continue et qu'il n'y ait pas d’arrêt brutal ou long», a commenté le président régional sud-est de Culture Presse Nicolas Laugier.
«On est un service essentiel. Ca a été souligné et il faut vraiment que le média papier reprenne sa place dans la vie quotidienne des gens», a-t-il poursuivi.