Les milléniaux invités à redécouvrir la littérature intemporelle d'Arabie

Le livre présente aux lecteurs arabes et anglais dix odes intemporelles, qui représentent la quintessence de la poésie arabe primitive et qui ont été écrites à l'époque préislamique (Getty Images)
Le livre présente aux lecteurs arabes et anglais dix odes intemporelles, qui représentent la quintessence de la poésie arabe primitive et qui ont été écrites à l'époque préislamique (Getty Images)
Le livre présente aux lecteurs arabes et anglais dix odes intemporelles, qui représentent la quintessence de la poésie arabe primitive et qui ont été écrites à l'époque préislamique (Getty Images)
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Publié le Samedi 13 mars 2021

Les milléniaux invités à redécouvrir la littérature intemporelle d'Arabie

  • L'histoire arabe et islamique regorge d'artistes et de poètes dont les œuvres ont transcendé le temps
  • La poésie a toujours eu une place de prédilection chez les Arabes, de sorte que sa valeur dépasse sa fonction strictement documentaire liée à une époque

DJEDDAH: L'histoire arabe et islamique regorge d'artistes et de poètes dont les œuvres ont transcendé le temps. 

Comme toute littérature, l’écriture arabe a ses origines – c'est le point culminant des expériences humaines, des émotions, des connaissances et de la vision de l'univers, incarné dans la poésie. 

La poésie a toujours eu une place de prédilection chez les Arabes, de sorte que sa valeur dépasse sa fonction strictement documentaire liée à une époque. Elle fait de la préservation un devoir à l’égard des jeunes générations. C’est le rôle du centre du roi Abdelaziz pour la culture mondiale (Ithra). 

En collaboration avec le magazine Al-Qafilah de Saudi Aramco, Ithra vient de terminer un ouvrage qui représente le fruit d’un an de travail: Al-Mu’allaqat for Millennials. Ce livre présente aux lecteurs arabes et anglais dix odes intemporelles, qui représentent la quintessence de la poésie arabe primitive, écrites à l'époque préislamique. 

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Tarik Khawaji 

Le livre évoque la poésie et son histoire et propose, en arabe et en anglais, des introductions à la vie et à l’œuvre des poètes. C’est le résultat des efforts conjoints d'une équipe de neuf universitaires et d’experts saoudiens et internationaux, spécialistes de la littérature, de la poésie et de la traduction arabes. 

«Le déclin de la littérature est, en réalité, le déclin d'une nation», écrit le poète et critique allemand Goethe. Al-Mu’allaqat représente, avec le Coran, le fondement linguistique et littéraire de la civilisation arabo-islamique. L’idée qu’il puisse tomber dans l’oubli équivaudrait pour des Arabes au fait, pour des Anglais, d’abandonner Shakespeare. 

«Nous voulons qu'il reflète les prémices d'une base de la littérature arabe, car il dépeint des caractéristiques humaines communes. Le but de ce projet est de placer la littérature essentielle sur la même échelle que des œuvres telles que celles de Shakespeare et de Homère, d'une manière moderne, dont tout le monde pourrait profiter», indique le chef de projet et rédacteur en chef d'Al-Qafilah, Bander al-Harbi à Arab News. 

Les poèmes écrits il y a 1 500 ans sont considérés comme des chefs-d'œuvre de la littérature arabe et mondiale; c'est la raison pour laquelle ils ont fait l’objet de nombreux livres et de traductions au cours des siècles passés. Cependant, ce qui caractérise ce projet, c’est son objectif: initier les nouvelles générations aux valeurs humaines, esthétiques et philosophiques de ces poèmes anciens, véhiculer des connaissances sur leur sujet et sur leur signification et les rendre accessibles aux lecteurs modernes. 

Ce livre de cinq cents pages a été publié le 18 décembre dernier à l'occasion de la Journée internationale de la langue arabe, un événement célébré par l'ONU. Des universitaires de niveau international ont participé à ce projet, en dépit de la crise de la Covid-19. 

«Notre livre a pour but de présenter une nouvelle fois la poésie arabe à la nouvelle génération, quelles que soient les frontières culturelles et linguistiques. Les leçons humaines de ces textes intemporels et leur originalité artistique les rendent attrayants pour tous ceux qui aiment l’art oral», confie le Dr Hatem al-Zahrani, responsable du contenu et de la communication internationale et critique. 

Al-Mu'allaqat a été rédigé par des auteurs accomplis de l'ère préislamique, parmi lesquels on compte le poète-guerrier du VIe siècle Imrou’l Qays, connu sous le nom de «Roi errant», qui a parcouru les terres d'Arabie afin de venger le royaume perdu de son père – et qui a également écrit de la poésie. 

Imrou’l Qays est salué comme le père de la poésie arabe parce qu'il a établi de nombreuses conventions et parce qu’il a chanté de nombreux thèmes qui furent développés par les poètes qui l’ont suivi. Il est à l'origine de la «poésie de la ruine»: l'écrivain plante le décor en évoquant un personnage qui, s’étant arrêté un moment devant des vestiges, se remémore bien-aimée. 

Parmi les autres poètes renommés figurent l’hédoniste Tarafa, le moraliste Zuhayr, Antara, chevalier noir et héros romantique, le centenaire Labid, et le chevalier accablé par le chagrin, Amr ibn Kulthum. 

Après une décennie passée dans différentes institutions universitaires aux États-Unis, M. Al-Zahrani observe que la littérature arabe, et notamment la poésie, suscitent un réel intérêt auprès des étudiants de différentes générations. 

EN BREF

La version PDF officielle du livre a été rendue accessible au public au mois de janvier et est disponible à l'adresse https://www.ithra.com/files/6516/1042/9658/compressed.pdf 

 

Le spécialiste considère qu’un volume bilingue sur la poésie arabe n'est pas seulement nécessaire pour les lecteurs en général, mais également pour les étudiants qui se spécialisent dans les études arabes et islamiques et qui souhaitent apprendre la langue arabe, en plus d’apprécier ses réalisations poétiques les plus importantes dans les traductions anglaises. 

Cette nouvelle traduction est la première à contenir les dix odes, car les publications antérieures ne les incluaient pas toutes. «Elle présente également les dix «odes suspendues» dans une édition critique entièrement sonore, qui contient de nouveaux commentaires et des introductions en arabe, dans le même volume que la partie anglaise. Ainsi, le livre apparaît comme une incarnation sur papier d'un dialogue culturel civil entre l'arabe et l'anglais, ainsi qu’entre l'Est et l'Ouest», souligne M. Al-Zahrani. 

Ce dernier souligne le fait que Mu’allaqat fait l’objet d’une demande croissante de traductions dans d’autres langues. L’une des initiatives les plus récentes est une traduction en turc de Mehmet Hakkı Sucin, publiée en 2020. 

«Une partie de l’intérêt du Mu'allaqat pour les non-arabophones réside dans les légendes qui les sous-tendent, qu'il s'agisse de la quête d'Imrou’l Qays pour venger le meurtre de son père ou des arbitrages de traités entre Amr ibn Kulthum et El-Harith ben Hilliza, et bien d’autres encore», explique le Dr Kevin Blankinship, professeur adjoint de littérature arabe à l'université Brigham Young et contributeur au projet. 

Blankinship ajoute: «Ce qui attire également les non-arabophones, c’est l’époque lointaine et la culture des poèmes. Ces derniers nous plongent dans une société du désert où la guerre et les épreuves font partie de la vie quotidienne, ce qui n’exclut pas la romance, l'intrigue ni le meurtre. Ils possèdent la même tension dramatique que la tragédie grecque, ce qui participe de leur attrait.» 

Le Dr Blankinship a traduit quatre des dix odes: celles d'Antar, de Zuhayr, d’Amr ibn Kulthum et d’El-Harith ben Hilliza. Il a également rédigé des éditoriaux pour d'autres parties du livre. 

«En tant que spécialiste de la littérature arabe classique arabophone, j’ai eu la chance de présenter le patrimoine culturel arabe à un plus large public d’anglophones, et même à certains Arabes qui n’auraient peut-être pas lu tout le Mu'allaqat», indique-t-il. «Le projet est important, car il invite à une méditation continue sur des écrits dont la richesse dure plus longtemps que n'importe quelle génération, et qui doivent donc être revisités encore et encore», précise-t-il encore. 

Pour rendre le texte accessible au grand public, l’approche de la traduction de Blankinship repose sur un langage plus accessible que celui qu’on utilise pour s’adresser aux spécialistes. 

«Je voulais aussi que la langue anglaise fasse appel au son et au rythme. Ainsi, j'ai utilisé une sorte de système de mètres et de rimes. J'ai essayé d’extraire le plus de détails possibles, car c'est l’une des caractéristiques qui rendent ces poèmes si agréables», confie-t-il. 

Le projet aide à promouvoir la littérature arabe, victime du stéréotype orientaliste qui présente les premiers Arabes comme les simples fruits d'une culture du désert et de la guerre, explique Tarik Khawaji, bibliothécaire en chef à Ithra, à Arab News. 

«Les Arabes sont perçus comme dépourvus de pensée, de philosophie et de vision concrètes sur l'univers», déplore M. Khawaji. «Al-Mu'alaqat constitue la preuve que tous ces préjugés ne sont pas vrais: vous pouvez trouver toutes les composantes de la pensée humaine, y compris des éléments philosophiques, sur les questions de la vie, de l’existence, du courage, de la peur, des émotions… Tout est là.» 

M. Al-Zahrani va dans le sens de M. Khawaji au sujet de la nécessité de défendre l’idée d’une culture arabe savante et sophistiquée et d’«aller à l’encontre des idées fausses, dominantes en Occident, sur les Arabes et leur culture, en particulier sur celle de la péninsule Arabique». 

«Un dialogue plus civilisé entre l’Est et l’Occident exige une meilleure compréhension des cultures des deux parties, et nous, membres de l’équipe de Mu’allaqat, espérons que ce projet contribuera à cet effort», déclare M. Al-Zahrani. 

«Ce projet s'inscrit dans le cadre d'une initiative plus large d'Ithra qui vise à enrichir le contenu visuel, musical et écrit en arabe dans divers domaines», annonce pour sa part M. Khawaji. 

Ce dernier ajoute que d'autres projets de promotion de la littérature arabe sont actuellement en cours. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


Des luttes à l'innovation : Comment le calligraphe saoudien Abdulaziz Al-Rashedi a révolutionné l'écriture arabe

3punt 5. (Fourni)
3punt 5. (Fourni)
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  • « Je ressens une lumière sacrée dans les lettres », déclare Abdulaziz Al-Rashedi

DUBAÏ : La première passion du calligraphe saoudien et professeur d'arts Abdulaziz Al-Rashedi a toujours été le stylo. Son intérêt pour l'écriture a commencé à l'école primaire dans les années 1980, dans sa ville natale de Médine.

Al-Rashedi parle de tenir un stylo comme un musicien pourrait parler de son instrument. Aux yeux du calligraphe, l'écriture est un acte artistique, comme une danse, qui possède sa propre magie.

« Ce que j'aimais dans le stylo, c'était la façon dont l'encre en coulait », confie-t-il à Arab News. « Le stylo m'a conduit à mon amour pour la calligraphie arabe. »

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Al-Rashedi parle de la tenue d'un stylo comme un musicien parlerait de la tenue de son instrument. (Fourni)

Cependant, il a dû faire face aux défis posés par l'environnement social conservateur du Royaume dans les années 1980 et 1990.

« Les gens ne considéraient pas l'art comme quelque chose d'important. À cette époque, ils pensaient que l'art ne rapportait pas d'argent. Pour eux, c'était une perte de temps », explique-t-il. « Dans un tel environnement déprimant, je souffrais du manque d'intérêt des gens. Ils disaient que l'écriture me distrairait de mes études. Mais en réalité, cela m'encourageait à étudier. »

Son intérêt pour la calligraphie n'a pas échappé à tout le monde. Le père d'Al-Rashedi, aujourd'hui décédé, l'a toujours soutenu.  

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3punt 2. (Fourni)

« Il croyait en l'écriture et en sa préservation », déclare Al-Rashedi. « Il pensait que je faisais quelque chose d'important de ma vie, même si d'autres pensaient le contraire. Ils comparaient cela à des gribouillages. En réalité, je faisais de l'art tout seul. Aucun de mes amis ne partageait cet intérêt avec moi et il n'y avait aucun institut de calligraphie pour encourager ce talent. La situation était très difficile. »

Mais en 1993, Al-Rashedi a appris qu’il existait en effet un maître calligraphe saoudien vivant à Médine : Ahmad Dia. Ce dernier a gentiment accepté de lui enseigner les bases de la calligraphie arabe. Et, peut-être tout aussi important, il l’a fait dans sa maison, qu'Al-Rashedi compare à une école, un musée et un lieu de rencontre pour calligraphes.

« J'étais jeune, mais il me traitait comme un homme », se souvient l'artiste. « Pour nous, les calligraphes, il était comme un père spirituel, qui a planté en nous une graine de détermination. Il nous a toujours encouragés et ne nous a jamais réprimandés si notre écriture n'était pas parfaite. »

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3punt 4. (Fourni)

Al-Rashedi est resté en contact avec son mentor jusqu'à la mort de Dia en 2022, lors de la pandémie de COVID. « Lorsqu'il est mort, c'est comme si la lumière s'était éteinte », confie-t-il.

Al-Rashedi s'est également formé en recopiant les œuvres d'une autre figure importante : Hashem Al-Baghdadi, le calligraphe et éducateur irakien influent, qui a publié des ouvrages sur les règles de la calligraphie arabe. Al-Rashedi décrit l'époque avant les réseaux sociaux comme une « période véritablement sombre », où il n'y avait aucune opportunité d'organiser des expositions ou de partager son travail avec les autres.

« Les gens ne communiquaient pas entre eux. C’était une période qui manquait (d’opportunités) et même de bons matériaux, comme des stylos et du papier », se souvient-il.

Mais avec l’avènement des réseaux sociaux, notamment Facebook, et l’ouverture de quelques galeries d’art, dont Athr Gallery à Djeddah en 2009, les choses ont considérablement changé. Aujourd’hui, Al-Rashedi peut partager ses œuvres sur Instagram et d’autres plateformes, montrant les compétences qu’il a perfectionnées au cours de trois décennies de pratique.

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Sa fascination pour l'écriture a commencé à l'école primaire, dans les années 80, dans sa ville natale de Madinah. (Fourni)

La calligraphie arabe est une forme d’art respectée à l’échelle internationale, existant depuis des milliers d’années, utilisée dans les textes islamiques et présente sur des monuments à travers le monde. Quel est donc son secret de longévité ?

« Je me demande souvent pourquoi les courbes de la calligraphie arabe fascinent les gens depuis si longtemps, et je pense que cela a inévitablement un lien avec sa sainteté », explique-t-il. « Allah a été une source d’inspiration pour les calligraphes et leur innovation dans l’écriture. Je ressens une lumière sacrée dans les lettres de la calligraphie arabe. »

Mais Al-Rashedi pense également que, pendant de nombreuses années, la calligraphie est restée figée dans une ornière, sans être touchée par l’innovation ou la créativité modernes.

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3punt 6. (Fourni)

« Beaucoup de calligraphes ont littéralement affirmé que la calligraphie arabe avait atteint sa limite et que personne ne pouvait y ajouter quoi que ce soit de nouveau », dit-il. « Une telle idée est incorrecte. »

En effet, Al-Rashedi a inventé sa propre forme de calligraphie arabe, qu’il appelle « 3punt ». (Il explique que le nom fait référence à la taille des lettres, qui sont écrites à l’aide de trois stylos différents.)

« Cela repose sur l’idée de réduire l’épaisseur des lettres. Habituellement, un seul stylo est utilisé en calligraphie arabe. Mais j’ai découvert que l’épaisseur traditionnelle de l’écriture arabe et l’utilisation d’un seul stylo empêchent l’ajout de nouvelles formes d’écriture au système. »

Basée sur un ensemble de règles strictes, la calligraphie 3punt d’Al-Rashedi contient 55 « sous-types d’écriture », explique-t-il. Elle possède une légèreté et une élégance propres, avec des lignes fluides et soigneusement chorégraphiées en écriture arabe fine.

En fin de compte, Al-Rashedi estime que la calligraphie arabe est une question de liens.  

« Si nous regardons l’écriture latine ou chinoise, sur des lettres comme ‘n’, ‘e’ ou ‘r’, elles se composent de parties distinctes. Mais avec la calligraphie arabe, vous pouvez connecter six ou sept lettres d’un seul trait », dit-il. « Sans aucun doute, l’écriture arabe — en tant que forme d’art — est supérieure à d’autres types d’écriture. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Inauguration d'une exposition Christian Dior à Riyad

Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
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  • «Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite
  • L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit

RIYAD: Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du créateur de mode Christian Dior est désormais ouverte au Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année.

«Christian Dior: couturier du rêve», une exposition couvrant plus de 75 ans de créativité et de design, ainsi que les œuvres qu'il a inspirées, est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite.

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«Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite. (Photo fournie)

L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit spécialement conçu pour l'exposition par l'historienne de l'art Florence Muller et la scénographe Nathalie Crinière.

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L'exposition couvre plus de 75 ans de créativité et de design et le travail que Dior a inspiré. (Photo fournie)

Parmi les points forts de l'exposition figurent des hommages à certains des grands classiques de Dior, tels que Miss Dior et J'adore, ainsi qu'un hommage au sac Lady Dior, sous la forme du projet Dior Lady Art.

Faisal Bafarat, directeur général de l'Autorité générale pour le divertissement, a officiellement inauguré l'exposition mercredi. Les billets sont disponibles sur la plateforme WeBook.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.