Voyage dans le temps chez Papazian, l'horloger arménien du Caire

Ashod Papazian, un horloger arménien égyptien de 64 ans, pose pour une photo dans son entreprise familiale - la boutique de l'horloger Francis Papazian - dans le quartier central d'Attaba au Caire, la capitale égyptienne, le 23 février 2021. Khaled DESOUKI / AFP
Ashod Papazian, un horloger arménien égyptien de 64 ans, pose pour une photo dans son entreprise familiale - la boutique de l'horloger Francis Papazian - dans le quartier central d'Attaba au Caire, la capitale égyptienne, le 23 février 2021. Khaled DESOUKI / AFP
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Publié le Vendredi 12 mars 2021

Voyage dans le temps chez Papazian, l'horloger arménien du Caire

  • Le temps semble s'être arrêté chez Papazian, horloger arménien installé depuis 1903 dans un immeuble haussmannien du Caire où Achod, la soixantaine, perpétue la tradition familiale
  • Des célébrités ont défilé dans la boutique, dont plusieurs stars de l'âge d'or du cinéma égyptien comme Youssef Wahbi, Fouad el-Mohandes ou Abdelmoneim Ibrahim

LE CAIRE : Le temps semble s'être arrêté chez Papazian, horloger arménien installé depuis 1903 dans un immeuble haussmannien du Caire où Achod, la soixantaine, perpétue la tradition familiale.

A l'intérieur du petit magasin situé place Ataba, à l'abri du tumulte de la circulation cairote, les vitrines aux armatures de bois patinées renferment des montres à gousset, d'autres à bracelets hors d'âge et des publicités jaunies vantant les mérites de la "Maison Papazian".

Sous les comptoirs plus que centenaires, des dizaines de tiroirs en bois renferment des pièces de rechange de toutes les marques possibles.

D'antiques horloges comtoises à carillon ou à coucou, certaines datant du XIXe siècle, occupent chaque mètre carré de mur disponible. Elles appartiennent à des clients qui les ont confiées pour des réparations ou à M. Papazian, lui-même collectionneur, qui se refuse à les vendre.

Le Caire
Samy Taha, un horloger égyptien de 63 ans, répare une montre dans la boutique de l'horloger Francis Papazian dans le quartier central d'Attaba au Caire, la capitale égyptienne, le 23 février 2021. Khaled DESOUKI / AFP

Dans son petit bureau, capharnaüm d'archives, de livres et pendules de toutes sortes, Achod Papazian, 64 ans, est le gardien de la mémoire des lieux.

Deux portraits en noir et blanc accrochés derrière son fauteuil en attestent: celui du grand-père Nerses dit "Francis", fondateur du magasin, et celui de son père Sarkis.

Dans un petit atelier attenant au bureau, trois ouvriers-horlogers s’affairent sur des établis surchargés d'outils, documents techniques et autres pièces métalliques.

Aujourd'hui, le magasin de M. Papazian est un des rares endroits dans la capitale égyptienne où l'on répare des mécanismes anciens. "J'ai des pièces de rechange du temps de mon grand-père", dit l'horloger en jeans et pull-over.

Célébrités

En 1893, Nerses Papazian déserte l'armée ottomane et saute dans un bateau sans en connaitre la destination, affirme son petit-fils à l'AFP. Ça sera l'Egypte et Alexandrie dans un premier temps.

Dix ans plus tard, il ouvre sa boutique d'horlogerie au Caire qui arbore encore aujourd'hui son nom sur la devanture.  

Depuis, selon M. Papazian, des célébrités ont défilé dans la boutique, dont plusieurs stars de l'âge d'or du cinéma égyptien comme Youssef Wahbi, Fouad el-Mohandes ou Abdelmoneim Ibrahim.

Le commerçant raconte aussi que la famille du roi Farouk, le dernier roi d'Egypte, faisait appeler son père au palais royal pour choisir des montres.

"Après la révolution (de 1952) les officiers venaient, ils étaient copains avec mon père. Ils adoraient les montres", ajoute-t-il en faisant allusion aux militaires qui ont renversé la monarchie.

Les clients ne sont peut-être pas aujourd'hui aussi prestigieux mais ils sont nombreux et fidèles selon lui. "La plupart des clients sont devenus des amis. On n'a pas de clients de passage ici".

Le Caire
Cette photo prise le 23 février 2021 montre une vue de la boutique de l'horloger Francis Papazian dans le quartier central d'Attaba, au Caire, la capitale égyptienne. Khaled DESOUKI / AFP

L'un d'entre eux, Talaat Farghaly, 71 ans, dit fréquenter le magasin depuis 1965. L'horloger est "très fiable", dit-il. "On l'appelle avec respect le +Khawaga+, (+l'étranger+)", ajoute M. Farghaly qui travaille dans l'import-export.

Ahmed el-Melegy, 62 ans, imprimeur, a commencé à collectionner les horloges en 1984. Il en possède plus de 35, dit-il à l'AFP. "Je passais souvent devant la boutique d'Achod et j'étais fasciné. Un jour j'ai décidé de m'acheter une horloge pour mon mariage. Depuis, je ne peux pas m'arrêter", lance-t-il en souriant.

Une passion qui peut s'avérer onéreuse puisque chez Papazian, une horloge murale peut coûter entre 2.000 et 20.000 livres égyptiennes (100 à 1.000 euros). Les horloges à poser peuvent se vendre entre 15.000 et 50.000 livres (800 à 2.700 euros).

L'Egypte a accueilli de nombreux Arméniens à partir du 19e siècle. Leurs descendants ne sont plus que quelques milliers aujourd'hui, selon plusieurs estimations.

Les deux fils de M. Papazian n'ont pas manifesté le désir de reprendre le flambeau à ce jour, mais "on ne sait jamais", dit l'artisan.


Syrie: les Etats-Unis affirment avoir tué un chef jihadiste dans une frappe

Les Etats-Unis ont tué jeudi en Syrie un chef de la branche syrienne d'al-Qaïda, Hurras al-Din, qui vient d'annoncer sa dissolution, a annoncé le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom). (AFP)
Les Etats-Unis ont tué jeudi en Syrie un chef de la branche syrienne d'al-Qaïda, Hurras al-Din, qui vient d'annoncer sa dissolution, a annoncé le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom). (AFP)
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  • "Le 30 janvier, les forces du Centcom ont mené une frappe de précision dans le nord-ouest de la Syrie, visant et tuant Muhammad Salah al-Za'bir, un haut responsable de l'organisation terroriste Hurras al-Din relevant d'al-Qaïda"
  • Le petit groupe jihadiste Hurras al-Din, branche syrienne d'al-Qaïda, a annoncé cette semaine sa dissolution dans un communiqué, expliquant avoir pris cette décision à la suite de la chute du régime de Bachar al-Assad

BEYROUTH: Les Etats-Unis ont tué jeudi en Syrie un chef de la branche syrienne d'al-Qaïda, Hurras al-Din, qui vient d'annoncer sa dissolution, a annoncé le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).

"Le 30 janvier, les forces du Centcom ont mené une frappe de précision dans le nord-ouest de la Syrie, visant et tuant Muhammad Salah al-Za'bir, un haut responsable de l'organisation terroriste Hurras al-Din relevant d'al-Qaïda", a déclaré le Centcom sur X.

Les Etats-Unis, dont des militaires sont déployés en Syrie dans le cadre d'une coalition internationale créée en 2014 pour combattre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), mènent régulièrement des frappes dans ce pays.

Le petit groupe jihadiste Hurras al-Din, branche syrienne d'al-Qaïda, a annoncé cette semaine sa dissolution dans un communiqué, expliquant avoir pris cette décision à la suite de la chute du régime de Bachar al-Assad.

Le groupe est placé sur la liste américaine des "organisations terroristes".

Une coalition rebelle dirigée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a pris le pouvoir à Damas après avoir renversé Bachar al-Assad le 8 décembre.

Les nouvelles autorités syriennes ont annoncé leur volonté de voir toutes les formations armées se dissoudre.

Hurras al-Din, qui comprend des jihadistes étrangers, était basé dans des zones montagneuses du nord-ouest de la Syrie.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, l'homme a été tué quand la voiture dans laquelle il se trouvait a été visée par un drone sur la route menant de Sarmada à Idleb, dans le nord-ouest du pays.

Washington affirme avoir intensifié les frappes depuis la chute de Bachar al-Assad.

Le 8 décembre, le jour où les rebelles syriens ont pris la capitale Damas, les Etats-Unis ont annoncé des frappes sur plus de 75 cibles de l'EI.


Israël confirme que trois hommes doivent être libérés de Gaza samedi

Une foule accueille des Palestiniens anciennement emprisonnés par Israël à leur arrivée dans un convoi de la Croix-Rouge à Ramallah, en Cisjordanie occupée, le 30 janvier 2025. (AFP)
Une foule accueille des Palestiniens anciennement emprisonnés par Israël à leur arrivée dans un convoi de la Croix-Rouge à Ramallah, en Cisjordanie occupée, le 30 janvier 2025. (AFP)
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  • Le bureau du Premier ministre israélien a confirmé vendredi avoir reçu la liste des otages à Gaza devant être libérés samedi, lors du prochain échange avec des prisonniers palestiniens, précisant qu'il s'agissait de trois hommes
  • La liste avait été diffusée quelques minutes auparavant par le porte-parole des brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, Abou Obeida

JERUSALEM: Le bureau du Premier ministre israélien a confirmé vendredi avoir reçu la liste des otages à Gaza devant être libérés samedi, lors du prochain échange avec des prisonniers palestiniens, précisant qu'il s'agissait de trois hommes.

"Israël a reçu la liste des otages qui doivent être libérés", a indiqué un communiqué des services de Benjamin Netanyahu. "Toutes les familles d'otages ont été informées par les officiers de liaison de l'armée", a-t-il ajouté, sans en préciser le nombre ni dévoiler les identités.

La liste avait été diffusée quelques minutes auparavant par le porte-parole des brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, Abou Obeida.

Trois otages israéliens et cinq Thaïlandais avaient été libérés jeudi, en échange de 110 prisonniers palestiniens détenus par Israël, un processus marqué par des scènes de chaos lors de la libération de deux des captifs dans le territoire palestinien.

Benjamin Netanyahu avait dénoncé des "scènes choquantes" lors de la libération à Khan Younès (sud de la bande de Gaza) d'Arbel Yehud, une civile de 29 ans, et de Gadi Moses, un agriculteur de 80 ans, des Germano-Israéliens enlevés au kibboutz Nir Oz dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023.

Un total de 15 otages ont été libérés depuis le début de la trêve, le 19 janvier.


Arabie saoudite: le roi et le prince héritier félicitent le président syrien Ahmed al-Charaa

Le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane d'Arabie saoudite. (SPA)
Le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane d'Arabie saoudite. (SPA)
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  •  Dans un télégramme, le roi a souhaité à M. Al-Charaa de diriger la Syrie «vers un avenir prospère qui répond aux aspirations du peuple syrien»
  •  Le prince héritier a envoyé séparément un télégramme similaire, souhaitant au peuple syrien «davantage de progrès»

RIYAD: Le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane ont félicité Ahmed al-Charaa pour sa nomination au poste de président intérimaire de la Syrie, a rapporté jeudi l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Dans un télégramme, le roi a souhaité à M. Al-Charaa de diriger la Syrie «vers un avenir prospère qui répond aux aspirations du peuple syrien».

Le prince héritier a envoyé séparément un télégramme similaire, souhaitant au peuple syrien «davantage de progrès».

M. Al-Charaa a été déclaré président pour une phase de transition mercredi, moins de deux mois après avoir mené une campagne qui a renversé Bachar el-Assad.

Il a également été habilité à former un conseil législatif temporaire pour une période de transition et la Constitution syrienne a été suspendue, selon une annonce faite par le commandement militaire qui a mené l'offensive contre Assad.

Ces décisions ont été prises à l'issue d'une réunion des commandants militaires qui ont participé à l'assaut.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com