KHARTOUM: Des forces de sécurité soudanaises se sont déployées massivement jeudi à Port-Soudan, deuxième ville du pays, pour tenter d'enrayer les violences tribales qui ont fait plus de trente morts en cinq jours, selon les autorités.
Le ministère soudanais de l'Intérieur a indiqué jeudi dans un communiqué qu'à la suite « des incidents de ces derniers jours à Port-Soudan qui ont fait 32 morts et 98 blessés, dont des membres des forces régulières, le gouvernement central a envoyé des troupes pour stabiliser et sécuriser » la ville.
Plus tôt dans la journée, le comité des médecins de Port-Soudan avait fait état d'un bilan de 30 morts et de 116 blessés en cinq jours.
« Aujourd'hui la ville est calme jusqu'à présent. Arrivés mercredi de Khartoum, les renforts de l'armée et de la police se sont déployés, ont établi des checkpoints, fouillé des voitures et arrêté plusieurs personnes », a indiqué à l'AFP un habitant, Hassan Hamed, joint par téléphone.
Ces troupes ont été rejointes jeudi par les paramilitaires des Forces de soutien rapides (RSF) qui se sont déployés dans la ville, selon la même source.
Les accrochages entre deux tribus, qui ont débuté dimanche, s'étaient poursuivis mercredi malgré l'arrivée des premiers renforts, selon M. Hamed. Les autorités locales avaient décidé d'étendre le couvre-feu nocturne instauré dimanche à toute la ville de quelque 500.000 habitants.
C'est par ce port situé dans le nord-est du pays que transite la plus grande partie du commerce extérieur du Soudan.
D'après des témoins, des membres de la tribu nubienne, qui revenaient de la région du Kordofan-Sud où ils avaient participé à une manifestation contre le nouveau gouverneur, ont pénétré dimanche dans le quartier de Dar el-Naïm, un fief de la tribu des Beni Amer.
Des combats armés ont alors éclaté entre les deux camps, selon des témoins.