Washington et Bruxelles renouent pour lutter contre le changement climatique

L'envoyé spécial du président des États-Unis pour le climat, John Kerry et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, après une réunion à Bruxelles, le 9 mars 2021 (Photo, AFP)
L'envoyé spécial du président des États-Unis pour le climat, John Kerry et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, après une réunion à Bruxelles, le 9 mars 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 10 mars 2021

Washington et Bruxelles renouent pour lutter contre le changement climatique

  • La crise climatique représente aussi une opportunité pour de nouveaux produits, de nouvelles technologies, a souligné l'envoyé américain pour le climat John Kerry
  • La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'est réjouie «de voir un bon ami de retour» à Bruxelles

BRUXELLES: L'envoyé américain pour le climat John Kerry, a plaidé mardi à Bruxelles pour une coopération « renforcée » entre son pays et l'Union européenne dans la lutte contre le changement climatique, un nouveau signe de détente transatlantique après les années Trump. 

« Nous affrontons une crise inédite », a rappelé l'ancien secrétaire d'Etat. La lutte contre le changement climatique a été élevée au rang de priorité par le président Joe Biden, qui a fait revenir Washington dans l'accord de Paris, près de quatre ans après l'annonce par Donald Trump du retrait de son pays. 

« Je viens ici pour renouveler le dialogue avec nos amis en Europe à propos de notre coopération sur le climat, qui a été extraordinaire dans la préparation de (l'accord de) Paris. Elle devra être encore renforcée », a déclaré le responsable démocrate, qui effectue sa première visite à Bruxelles depuis l'entrée en fonction de la nouvelle administration. 

Mais la crise climatique représente aussi une opportunité pour de nouveaux produits, de nouvelles technologies, a souligné M. Kerry. « Nous n'avons pas de meilleurs partenaires que nos amis ici en Europe et dans l'UE. Il est important que nous nous alignions l'un sur l'autre », a-t-il poursuivi dans une déclaration aux côtés du vice-président de la Commission chargé du climat, Frans Timmermans. 

« C'est le moment » pour agir, a exhorté l'Américain, estimant que la conférence de l'ONU sur le climat prévue en novembre à Glasgow (Ecosse) pour le suivi de l'accord de Paris était « la dernière meilleure opportunité que nous ayons ». 

« Un bon ami de retour »  

Avant Glasgow, Joe Biden a prévu de tenir un autre sommet sur le climat le 22 avril, au cours duquel les Etats-Unis devraient annoncer de nouveaux objectifs de réduction des émissions. Le président américain s'est engagé à une neutralité carbone dans le secteur énergétique américain d'ici 2035, et dans l'ensemble de l'économie d'ici 2050. 

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'est réjouie « de voir un bon ami de retour » à Bruxelles. 

Elle s'est félicitée que la première économie du monde ait réintégré l'accord signé en 2015 à Paris, visant à limiter le réchauffement en dessous de 2°C, et 1,5°C si possible, par rapport aux niveaux antérieurs à la révolution industrielle. 

« Vous avoir à nos côtés, en tant qu'amis et alliés, est d'une importance énorme pour nous », a dit Mme von der Leyen, qui a fait du Pacte vert l'une des priorités de sa présidence. 

Les 27 pays de l'UE se sont mis d'accord en décembre pour relever leur objectif de réduction de gaz à effet de serre, en visant une baisse nette des émissions d'« au moins 55% » d'ici à 2030 par rapport au niveau de 1990, contre -40% précédemment, afin d'atteindre en 2050 la neutralité carbone. 

Frans Timmermans a promis que l'UE et les Etats-Unis allaient « travailler main dans la main pour faire de Glasgow un succès ». « Je suis convaincu que quand les Etats-Unis et l'Europe travaillent ensemble, nous pouvons déplacer des montagnes et garantir un climat dans lequel nos enfants et petits-enfants pourront vivre », a-t-il ajouté. 

Pour Jennifer Tollmann, du think tank E3G, Bruxelles et Washington « peuvent devenir le nouveau moteur de l'action mondiale en faveur du climat, mais seulement si chacun agit dans le même sens ». « S'aligner sur les questions clés en matière de climat peut encourager les autres grands émetteurs à en faire davantage », a-t-elle dit.  

« La coopération sur la crise climatique devrait être un pilier central de la relation renforcée entre l'UE et les États-Unis », a aussi estimé Brendan Guy, de l'ONG Conseil de défense des ressources naturelles (NRDC), appelant les États-Unis à « donner un exemple fort de leur propre ambition en annonçant un nouvel objectif d'émissions pour 2030 ».  


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.