Covid: l'hôtellerie parisienne cible une nouvelle clientèle, les Parisiens

Destination touristique privilégiée avant la pandémie, la capitale parisienne tente désormais d’attirer un nouveau public (Photo, AFP).
Destination touristique privilégiée avant la pandémie, la capitale parisienne tente désormais d’attirer un nouveau public (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 09 mars 2021

Covid: l'hôtellerie parisienne cible une nouvelle clientèle, les Parisiens

  • Pour survivre à une crise sanitaire qui l'a privée de ses deux piliers, les touristes étrangers et les voyages d'affaires, l'hôtellerie doit séduire les Parisiens avec des expériences inédites
  • Cette réorientation est vitale pour le secteur : l'an dernier, la pandémie de Covid-19 a provoqué «une chute vertigineuse des recettes de l'industrie hôtelière»

PARIS: Un « hôtel cinéma » ou une terrasse offrant une vue à 360 degrés sur les monuments de la capitale : pour survivre à une crise sanitaire qui l'a privée de ses deux piliers, les touristes étrangers et les voyages d'affaires, l'hôtellerie doit séduire les Parisiens avec des expériences inédites.

Une révolution pour les hôtels, en particulier sur le segment du luxe, selon l'homme d'affaires Laurent Taïeb, car « les palaces qui ont ouvert dans la capitale ces dernières années avaient tourné le dos aux Parisiens... or depuis la Covid, ça n'est plus possible ». 

Après avoir « grandi aux Puces » et créé une dizaine de lieux dont le restaurant Kong et le café Le Trésor, il mène à bien deux projets d'envergure : les tours Duo dessinées par Jean Nouvel, et le Grand Hôtel de la Poste : ce cinq étoiles de 82 chambres ouvrira en 2022 après cinq ans de travaux, au cœur du 1er arrondissement, dans les murs de l'ancienne et monumentale « Grande poste de Paris », datant de 1886.

Deux restaurants, un jardin arboré et un bar sur le toit offrant une vue à 360 degrés -réservée aux clients de l'hôtel- sur tous les monuments de la capitale, y seront accessibles à la clientèle locale que l'hôtelier veut capter. 

Dotées de verrières comme des ateliers d'artistes, les chambres offriront une vue « à la Doisneau » sur la ville, espère Taïeb, qui juge « très important que les Parisiens se sentent bien dans ce lieu : ils auront un tarif préférentiel, pour venir passer un week-end en amoureux ».

Cette réorientation est vitale pour le secteur : l'an dernier, la pandémie de Covid-19 a provoqué « une chute vertigineuse des recettes de l'industrie hôtelière » et les professionnels, prudents, n'anticipent pas un retour à un niveau pré-Covid avant « 2023 ou 2024 », a rapporté Béatrice Guedj, directrice de la recherche et de l'innovation au sein de Swiss Life Asset Management, lors de la conférence annuelle sur l'hôtellerie d'In Extenso. 

Ainsi « dans les deux ans à venir, les hôteliers vont-ils devoir opérer un repositionnement pragmatique », car « une partie des touristes ne seront pas de retour aussitôt ».

« Remède à la mélancolie »

Même ambition pour le Paradiso qui vient d'ouvrir : ce premier « hôtel-cinéma » a été créé au-dessus du flambant neuf cinéma mk2 Nation, dans l'est parisien, par les frères Karmitz, Nathanaël et Elisha, à la tête du groupe cinématographique mk2.

Equipées et insonorisées comme des salles obscures, les chambres deviennent des espaces de projection privée à l'écran déployé face au lit, tandis qu'une « loge cinéma » privatisable offre une vue plongeante sur l'écran d'une des salles du mk2 Nation. Aux beaux jours, un toit-terrasse offrira des projections en plein air.

« L'hôtel Paradiso c'est une expérience : vous venez pour une programmation faite pour vous par les équipes de mk2, mais vous pouvez aussi regarder le film ou la série de votre choix, jouer à la PS5 dans des conditions exceptionnelles, avec des projecteurs laser. Et les deux suites ont une salle de cinéma privée, où vous pouvez, de votre tablette, lancer n'importe quel film à l'affiche en salles : c'est carrément unique », dit Elisha Karmitz.

Accès à l'offre de films et séries de plateformes (Netflix, Carlotta, my Canal, Disney+...) mais aussi aux jeux vidéo de la Playstation 5 grâce à un partenariat avec Sony : tout est fait pour séduire une clientèle cinéphile jeune et urbaine.

Quelque 2 500 DVD et 500 livres de cinéma, des expositions d'affiches, deux fresques de l'artiste JR représentant Harold Lloyd suspendu aux aiguilles d'une horloge et le Kid de Chaplin, le vin californien du cinéaste Francis Ford Coppola, les crèmes glacées du glacier parisien Raimo... ou encore du popcorn livré chaud depuis les salles du rez-de-chaussée, complètent l'ambiance.

En plein confinement, « c'est un remède à la mélancolie qu'on peut avoir, du cinéma ou des sorties culturelles » explique Nathanaël Karmitz. « Accueillir les gens dans leur propre ville avec une offre différente, hybride, c'est aussi une très belle manière de voyager ». 


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".