WASHINGTON : Le secrétaire d’État Antony J. Blinken accueille aujourd’hui une cérémonie de remise de prix virtuelle au cours de laquelle la première dame, Dr. Jill Biden, prononcera une allocution spéciale.
Le lundi 8 mars, à 10h00, le secrétaire d’État Antony J. Blinken accueillera la cérémonie virtuelle annuelle des prix internationaux du courage féminin (International Women of Courage Awards ou IWOC) pour honorer un groupe de femmes extraordinaires du monde entier. Un prix d’honneur sera également conféré à cette occasion à sept femmes leaders et militantes d’Afghanistan qui ont été assassinées pour leur dévouement à la cause de l’amélioration de la vie de leurs compatriotes. La première dame des États-Unis, Dr Jill Biden prononcera une allocution pour rendre hommage aux réalisations courageuses de ces femmes.
Par prudence et dans un souci de sécurité et de distanciation sociale, la cérémonie sera uniquement couverte par un nombre limité de représentant de la presse et diffusée en direct sur www.state.gov.
En sa 15e année, le Prix IWOC du secrétaire d’État récompense une fois de plus les femmes du monde entier qui ont fait preuve d’un courage et d’un leadership exceptionnels au service de la promotion de la paix, de la justice, des droits de l’homme, de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes – souvent au prix de grands risques et sacrifices personnels. Depuis la création de ce prix en mars 2007, le département d’État a récompensé plus de 155 lauréates de plus de 75 pays. Les missions diplomatiques américaines à l’étranger nomment une femme de courage de leurs pays d’accueil respectifs, et les finalistes sont sélectionnées et approuvées par les hauts fonctionnaires du département d’État. Après la cérémonie virtuelle de remise des prix IWOC, les lauréates participeront à un échange virtuel du programme International Visitor Leadership Programme (IVLP) et seront mises en contact avec leurs homologues américains. Les lauréates de 2021 sont :
Cameroun – Maximilienne C. Ngo Mbe
Maximilienne C. Ngo Mbe a fait preuve d’un leadership, d’un courage et d’une persévérance extraordinaires face à l’adversité dans son action en faveur de la promotion des droits humains au Cameroun et en Afrique centrale. Elle a porté les préoccupations des acteurs de la société civile, sacrifiant souvent sa sécurité personnelle, dans la lutte pour une solution pacifique à la crise anglophone au Cameroun. Elle a appelé à mettre fin aux violations des droits humains perpétrées par les séparatistes et les forces de sécurité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et par les forces de sécurité dans l’Extrême-Nord. Maximilienne a également exprimé son opposition aux contraintes accrues imposées à la société civile, aux journalistes et à l’opposition politique par le gouvernement du Cameroun. Son engagement en faveur des droits humains a été inébranlable malgré les intimidations, les menaces et les agressions dont elle a fait l’objet.
République démocratique du Congo – Julienne Lusenge
Depuis 1978, Julienne Lusenge est la principale militante en république démocratique du Congo (RDC) qui lutte contre la violence basée sur le genre et en faveur de la promotion des droits des femmes et des filles dans les situations de conflit. En 2000, elle a créé Solidarité féminine pour la paix et le développement intégral, la principale organisation congolaise au service des droits des femmes et des filles contre l’impunité de la violence sexiste. Le témoignage véhément de Julienne a contribué à l’adoption d’accords internationaux tels que la résolution 1820 de l’ONU, qui reconnait la violence sexuelle comme arme de guerre. Julienne a touché la vie de millions de femmes de toute la RDC, et attiré l’attention de la communauté internationale pour susciter une prise de conscience et de mesures face à l’ampleur de la violence sexuelle qui ébranle les communautés en RDC.
En plus des prix individuels IWOC qui seront remis aujourd’hui, 8 mars, le secrétaire Blinken remettra également un prix d’honneur IWOC à un groupe de sept femmes afghanes assassinées en 2020 alors qu’elles servaient leurs communautés à un moment charnière de l’histoire de l’Afghanistan. Ces meurtres tragiques mettent en lumière une tendance alarmante caractérisée par des attaques de plus en plus fréquentes à l’encontre de femmes en Afghanistan, et les États-Unis condamnent ces actes de violence.
• Fatema Natasha Khalil, une fonctionnaire de la Commission afghane indépendante des droits de l’homme qui a été tuée en juin 2020 avec son chauffeur par un engin piégé à Kaboul, alors qu’elle se rendait à son bureau.
• La générale Sharmila Frough, responsable de la division du genre à la Direction nationale de la sécurité (NDS), était l’une des femmes de la NDS dont l’ancienneté dans les services était la plus importante, puisqu’elle avait assumé la direction de la division anti-enlèvement et secrètement travaillé dans le cadre de la lutte contre les réseaux criminels. La générale Frough a été assassinée dans l’explosion d’un EEI visant son véhicule en mars 2020 à Kaboul.
• Maryam Noorzad, une sage-femme qui a travaillé dans des régions éloignées des provinces de Wardak et de Bamyan avant de travailler pour l’hôpital PD 13 de Médecins sans frontières à Kaboul. Le 12 mai 2020, trois hommes armés ont attaqué la maternité de l’hôpital, mais Maryam a refusé de quitter sa patiente qui était en train d’accoucher. Maryam, sa patiente et le nouveau-né ont été tués dans la salle d’accouchement.
• Fatima Rajabi, une policière de 23 ans originaire de la province de Ghazni et membre de la division anti-stupéfiants. Elle se rendait à son village natal du district de Jaghori dans un minibus civil en juillet 2020 lorsque les talibans ont arrêté le véhicule et l’ont faite prisonnière. Deux semaines plus tard, les talibans l’ont tuée et ont envoyé sa dépouille, qui présentait des blessures par balle et des indications de torture, à sa famille.
• Freshta, fille d’Amir Mohamed, une gardienne de prison de 35 ans au bureau de l’administration pénitentiaire. Elle marchait de sa résidence dans la ville de Kandahar vers un taxi sur le chemin du travail lorsqu’elle a été assassinée par un homme armé inconnu le 25 octobre 2020.
• Malalai Maiwand, une journaliste à la radio et télévision Enikas, a été abattue avec son chauffeur par un homme armé le 10 décembre 2020, lors d’une attaque contre son véhicule à Jalalabad. Malalai n’était pas la première de sa famille à être ciblée. Cinq ans plus tôt, sa mère, une militante, avait également été tuée par des inconnus armés.
• Freshta Kohistani, une militante des droits des femmes et de la démocratie de 29 ans, a été assassinée par des inconnus armés près de son domicile dans la province de Kapsia le 24 décembre 2020. Kohistani organisait régulièrement des événements en faveur de la défense des droits des femmes en Afghanistan et se servait des médias sociaux comme de plate-forme pour diffuser ses messages