Mozambique: l'armée réfute les accusations de «crimes de guerre» d'Amnesty

Des maisons provisoires dans le centre de Napala, à Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique. C’est un espace pour les personnes qui ont fui leurs communautés en raison d'attaques d'insurgés armés. 3 000 personnes y vivent actuellement (Photo, AFP).
Des maisons provisoires dans le centre de Napala, à Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique. C’est un espace pour les personnes qui ont fui leurs communautés en raison d'attaques d'insurgés armés. 3 000 personnes y vivent actuellement (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Lundi 08 mars 2021

Mozambique: l'armée réfute les accusations de «crimes de guerre» d'Amnesty

  • Le général Bertolino Capitine, chef d'état-major adjoint de l'armée mozambicaine, a vivement réfuté ces allégations
  • Le général a également démenti l'affirmation d'Amnesty selon laquelle le gouvernement avait fait appel à une société militaire privée sud-africaine, Dyck Advisory Group (DAG)

MAPUTO: Le chef d'état-major adjoint de l'armée mozambicaine a démenti dimanche les accusations d'Amnesty International, selon lesquelles les forces armées et un groupe de sécurité privée s'étaient rendus responsables de «crimes de guerre» au cours de la lutte contre les jihadistes dans le nord-est du pays.

Des groupes armés, connus sous le nom d'al-Shabab («les jeunes» en arabe), sèment la terreur depuis trois ans dans la province stratégique du Cabo Delgado (Nord-Est), à majorité musulmane, frontalière de la Tanzanie, riche en gaz naturel. Ils décapitent des villageois, enlèvent des jeunes femmes, attaquent aussi casernes et postes de police pour se fournir en armes et munitions.

Ils ont fait allégeance en 2019 au groupe Etat islamique (EI). Le conflit a fait au moins 2 600 morts, dont plus de la moitié de civils, selon l'ONG ACLED.

Mardi, Amnesty International a affirmé que les habitants de la région étaient «pris entre les forces de sécurité mozambicaines, la milice privée combattant aux côtés du gouvernement et le groupe d'opposition armé connu localement sous le nom d'Al-Shabab - dont aucun ne respecte le droit à la vie ni les règles de la guerre». 

«Tous les trois ont commis des crimes de guerre, causant la mort de centaines de civils», avait-il assuré dans un rapport.

Le général Bertolino Capitine, chef d'état-major adjoint de l'armée mozambicaine, a vivement réfuté ces allégations dimanche.

«Notre mission est de défendre la souveraineté et l'intégrité territoriale du pays, nous ne pouvons en aucun cas maltraiter notre communauté», a-t-il déclaré à des journalistes lors d'une visite organisée pour la presse dans le Cabo Delgado.

«Ce rapport a été écrit par des gens qui n'ont jamais mis les pieds au Mozambique», a-t-il affirmé.

Il s'agit de la première réaction officielle des autorités depuis la publication du rapport mardi.

Le général a également démenti l'affirmation d'Amnesty selon laquelle le gouvernement avait fait appel à une société militaire privée sud-africaine, Dyck Advisory Group (DAG), pour renforcer ses rangs après avoir perdu «un certain nombre de batailles».

Selon l'ONG, des mercenaires ont tiré depuis des hélicoptères, notamment sur un hôpital en juin 2020 dans la ville portuaire de Mocimboa da Praia, et des écoles, et largué des grenades sans discernement sur des foules de personnes. 

Dans un communiqué publié mardi soir, DAG a indiqué ouvrir une enquête sur ces accusations, «très préoccupantes», les opérations de la société étant soumises à des règles détaillées en matière de droits humains et celle-ci prenant «au sérieux ses responsabilités et obligations».

Amnesty a déclaré avoir validé la véracité d'une vidéo montrant des troupes gouvernementales battant une femme nue à coups de bâton, tirant sur elle à 36 reprises avant d'abandonner son corps sur l'autoroute. 

Les forces de sécurité sont aussi accusées d'avoir bandé les yeux de plusieurs hommes avant de tirer sur eux à Quissanga et de jeter leurs corps dans une fosse commune.

Les attaques meurtrières dans le nord du Mozambique, en proie à une insurrection jihadiste depuis plus de trois ans, ont considérablement faibli ces dernières semaines, une accalmie largement imputée à l'intensification de la riposte militaire.

Le conflit avait atteint un tournant symbolique fin décembre avec des attaques menées, pour la première fois, à quelques kilomètres seulement d'un projet gazier de plusieurs milliards d'euros opéré par le groupe français Total.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.