Tigré: les soldats érythréens ont tué des centaines d'hommes à Aksoum

Des femmes pleurent les victimes d'un massacre qui aurait été perpétré par des soldats érythréens dans le village de Dengolat, au nord de Mekele, la capitale du Tigray, le 26 février 2021. Un rapport d'Amnesty International le 27 février 2021 allègue que des soldats érythréens combattant au Tigré ont tué des centaines de personnes en novembre de l'année dernière dans ce que le groupe de défense des droits de l'homme a décrit comme un probable crime contre l'humanité. EDUARDO SOTERAS / AFP
Des femmes pleurent les victimes d'un massacre qui aurait été perpétré par des soldats érythréens dans le village de Dengolat, au nord de Mekele, la capitale du Tigray, le 26 février 2021. Un rapport d'Amnesty International le 27 février 2021 allègue que des soldats érythréens combattant au Tigré ont tué des centaines de personnes en novembre de l'année dernière dans ce que le groupe de défense des droits de l'homme a décrit comme un probable crime contre l'humanité. EDUARDO SOTERAS / AFP
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Publié le Vendredi 05 mars 2021

Tigré: les soldats érythréens ont tué des centaines d'hommes à Aksoum

  • Les soldats érythréens ont tué des centaines de civils, y compris des enfants, dans un massacre perpétré en novembre à Aksoum, dans la région éthiopienne du Tigré (nord), a dénoncé vendredi l'organisation Human Rights Watch (HRW)
  • Ce rapport est le deuxième d'envergure à documenter le massacre d'Aksoum (ou Axoum), après celui la semaine dernière d'Amnesty International

ADDIS ABEBA : Les soldats érythréens ont tué des centaines de civils, y compris des enfants, dans un massacre perpétré en novembre à Aksoum, dans la région éthiopienne du Tigré (nord), a dénoncé vendredi l'organisation Human Rights Watch (HRW).

Ce rapport est le deuxième d'envergure à documenter le massacre d'Aksoum (ou Axoum), après celui la semaine dernière d'Amnesty International qui décrivait comment les troupes érythréennes "se sont déchaînées et ont méthodiquement tué des centaines de civils de sang-froid".

Ces conclusions s'inscrivent dans un contexte d'inquiétude croissante de la communauté internationale sur les atrocités présumées commises par les troupes érythréennes qui ont combattu, aux côtés de l'armée fédérale, les autorités dissidentes du Tigré lors d'une opération militaire lancée par Addis Abeba début novembre.

Jeudi, la Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Michelle Bachelet a appelé à une enquête indépendante sur ces exactions susceptibles de constituer des "crimes de guerre et des crimes contre l'humanité". 

Addis Abeba et Asmara continuent de nier la présence de troupes érythréennes au Tigré.

Selon le rapport d'HRW, les forces éthiopiennes et érythréennes sont entrées le 20 novembre dans Aksoum, un des hauts lieux de l'Eglise chrétienne orthodoxe inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Auparavant, la ville avait été la cible de tirs d'artillerie lourde "à l'aveugle", tuant des civils. 

Les soldats érythréens se sont alors livrés à "des pillages à grande échelle" sous le regard passif de leurs homologues éthiopiens, indique le rapport.

"J'ai demandé à un soldat: Pourquoi vous ne faites rien? Vous êtes Ethiopiens et nous sommes en Ethiopie; vous laissez des Erythréens faire ça", rapporte le communiqué citant un habitant.

"Le soldat m'a répondu: Nous avons besoin d'un ordre d'en haut".

Le massacre a débuté le 28 novembre, après que des combattants tigréens ont attaqué des soldats érythréens avec l'aide d'habitants, détaille HRW.

Après avoir fait venir des renforts, les Erythréens ont commencé "à se déplacer en ville, allant de maison en maison, à la recherche de jeunes hommes et de garçons, et les exécutaient".

Tout comme Amnesty, HRW estime en l'état impossible de fournir un bilan exact, mais selon ses estimations, "plus de 200 civils ont très certainement été tués durant les seuls 28 et 29 novembre".

La semaine dernière, l'AFP s'est rendue dans le village tigréen de Dengolat où les responsables religieux ont assuré que les troupes érythréennes avaient exécuté 164 civils.

Depuis la publication du rapport d'Amnesty, le gouvernement du Premier ministre et prix Nobel de la Paix 2019 Abiy Ahmed a indiqué que des enquêteurs fédéraux se penchaient "sur des allégations crédibles" d'atrocités et d'abus au Tigré, y compris à Aksoum.

Mais le gouvernement a aussi dénigré les conclusions d'Amnesty et a accusé l'organisation de "renforcer la désinformation et la propagande du TPLF et de ses acolytes", en référence au Front de libération du peuple du Tigré, le parti qui dirigeait la région avant d'en être délogé par l'opération militaire.

"Les dirigeants éthiopiens et érythréens ne peuvent désormais plus se réfugier dans le déni et devraient ouvrir un espace pour la justice et des réparations", a déclaré la directrice de Human Rights Watch pour la Corne de l'Afrique Laetitia Bader.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.