L’Italie inculpera des employés d’ONG pour leur aide à l’immigration clandestine en provenance de Libye

Des migrants sont secourus par le navire Iuventa de l’ONG allemande Jugend Rettet en mer Méditerranée au large de la Libye, le 18 juin 2017. (Reuters)
Des migrants sont secourus par le navire Iuventa de l’ONG allemande Jugend Rettet en mer Méditerranée au large de la Libye, le 18 juin 2017. (Reuters)
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Publié le Vendredi 05 mars 2021

L’Italie inculpera des employés d’ONG pour leur aide à l’immigration clandestine en provenance de Libye

  • Les magistrats estiment que les membres d’équipage du Iuventa ont collaboré avec des passeurs en 2016 et en 2017 afin d’organiser des transferts de migrants en mer
  • «Sauver des vies n’est jamais un crime. Nous prouverons que toutes les opérations de l’équipage du Iuventa étaient absolument licites», déclare l’avocate Francesca Cancellaro

ROME: En Sicile, les magistrats devraient inculper vingt et une personnes et trois groupes de défense des droits de l’homme pour l’aide qu’ils ont apportée à l’immigration clandestine en provenance de Libye et la collusion dont ils ont fait preuve avec des passeurs.

À Trapani, des procureurs ont indiqué qu’ils avaient mené une enquête centrée sur le Iuventa, un navire appartenant à l’ONG allemande Jugend Rettet, dont les responsables disent avoir secouru des milliers de personnes en Méditerranée.

Les décisions judiciaires n’ont pas été rendues publiques par les enquêteurs, mais les membres d’équipage du Iuventa affirment avoir été inculpés. Ils risqueraient jusqu’à vingt ans de prison.

Après une enquête qui a duré trois ans, les magistrats estiment que l’équipage a collaboré avec des passeurs en 2016 et en 2017 dans le but d’organiser des transferts de migrants en mer.

Par ailleurs, à Catane, la deuxième plus grande ville de Sicile, un juge a décidé que quatre personnes, parmi lesquelles des employés de Médecins sans frontières (MSF), devraient être jugées pour avoir illégalement déversé des déchets potentiellement dangereux dans des ports italiens après des missions de sauvetage.

«Sauver des vies n’est jamais un crime»

L’affaire de Catane est centrée sur les opérations menées par les navires Aquarius et Vos Prudence, qui appartiennent aux deux ONG. Les magistrats avancent que les membres d’équipage ont illégalement jeté des tonnes de déchets dans les poubelles de la ville entre 2017 et 2018, après être rentrés au port à la suite de différents voyages.

Dans une troisième affaire, en début de semaine, des procureurs siciliens ont accusé l’ONG Mediterranea Saving Humans d’avoir reçu un paiement illégal de la compagnie maritime Maersk en échange de la prise en charge d’un groupe de migrants qu’un de ses navires avait secourus au large de la Libye au mois d’août dernier.

Cependant, toutes les ONG nient leur culpabilité. «Sauver des vies n’est jamais un crime. Nous prouverons que toutes les opérations de l’équipage du Iuventa étaient absolument licites», lance l’avocate de Jugend Rettet, Francesca Cancellaro, à l’agence de presse italienne Ansa.

Elle ajoute que l’équipage «a respecté le droit international et les indications données par les garde-côtes italiens».

MSF a nié toutes les accusations portées contre elle. «Cette action en justice s’inscrit dans un effort plus large de l’Italie destiné à stopper les opérations de sauvetage, ce qui affaiblit dangereusement la capacité à sauver ceux qui sont en danger en mer», affirme un porte-parole de l’ONG.

En dépit des contestations juridiques, le nombre de navires en mer appartenant à des ONG augmente.

Le Sea Watch 3, qui appartient à une organisation caritative allemande, a reçu mercredi l’autorisation de transporter en Sicile 363 migrants récemment secourus.

Un autre bateau appartenant à une ONG, le Sea Watch 4, a été autorisé à quitter le port après avoir été saisi pour des irrégularités présumées.

En Italie, les partis de centre-gauche se disent solidaires des ONG. «Nous sommes conscients de tous les efforts que déploient chaque jour les ONG pour sauver des vies, tout en risquant la leur», confie à Arab News Nicola Fratoianni, député de la Sinistra Italiana (gauche italienne), ajoutant: «Cette enquête permettra de démontrer l’honnêteté des personnes impliquées.»

La semaine prochaine, la ministre de l’Intérieur, Luciana Lamorgese, doit participer à une réunion des ministres de la Justice et des Affaires intérieures de l’Union européenne qui se focalisera sur les migrants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.