A quelques heures de l’arrivée du pape, les Irakiens lui demandent… un miracle!

C'est une visite sous haute surveillance que le pape François effectue en Irak. (AFP).
C'est une visite sous haute surveillance que le pape François effectue en Irak. (AFP).
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Publié le Vendredi 05 mars 2021

A quelques heures de l’arrivée du pape, les Irakiens lui demandent… un miracle!

  • La capitale irakienne se prépare à accueillir le pape François, qui arrivera vendredi matin en Irak pour une visite de trois jours
  • Sur le web, les Irakiens se déchaînent, dénonçant la bonne image que veut se donner l’Irak à l’international, alors que le pays traverse la pire crise économique depuis la chute de Saddam Hussein

BAGDAD: Dans le centre de la capitale irakienne, c’est un vendredi comme un autre. Immobilisé dans le trafic, un homme tapote sur son klaxon au rythme de la musique qui sort de la stéréo de sa voiture beige rouillée. Un autre lui crie de se pousser, «Yallah, c’est vert! Eh, tu ne vois pas que t’es de travers?», s’exclame-t-il, excédé.

Alors que le pays se prépare à accueillir un pape pour la toute première fois de son histoire, rien n’a changé pour les habitants. Loin de chez eux, des routes sont réparées et des toilettes installées, tout au long du futur itinéraire du pape François, qui sera en Irak jusqu’au lundi 8 mars. «Dans mon quartier, tout est comme d’habitude», raconte Menna Alah Jawad. La jeune étudiante en stratégie et marketing à Bagdad de 22 ans, se dit «très surprise» que le pape vienne en Irak, mais elle doute que sa vie et celle de ses compatriotes puisse s’améliorer à l’issue de son passage.

pape françois
Derniers préparatifs avant l'arrivée du souverain pontife à Bagdad. (AFP). 

«La seule chose qui a changé, c’est que maintenant nous sommes confinés pendant tout le week-end!», se plaint-elle. En effet, des mesures strictes ont été mises en place depuis la mi-février pour faire face à une deuxième vague de Covid-19. Certains disent que les nouvelles mesures sanitaires ont été décidées pour éviter tout risque d’incidents avant la venue du pontife. Dans un pays où les conditions sécuritaires restent extrêmement instables et où se cachent encore des terroristes de Daech, accueillir le pape reste un pari. Ainsi, un couvre-feu dure de 20h à 5h en semaine, et un confinement total s’applique du vendredi au dimanche compris.

Pendant que le chef de l’église catholique rencontrera les institutions politiques de Bagdad et dira la messe dans deux églises chrétiennes, avant de parcourir plus de 1 400 km en avion pour visiter les principaux lieux religieux du pays, les Irakiens, eux, resteront pour la plupart chez eux. Mais cela ne les empêche pas de faire entendre leur voix. Depuis quelques jours, le hashtag en arabe «je demande au pape» se répand de plus en plus sur les réseaux sociaux. «Je demande au pape d'aller faire quelque part une visite surprise pour qu’il voie la réalité», explose un internaute. «Le gouvernement fait croire que l’Irak est un pays qui peut accueillir le pape, alors que l’on manque de services basiques, de routes, de lits dans les hôpitaux, parfois même d’eau potable ou d’électricité», lance un autre sur Twitter.

pape françois
C'est une Bagdad tirée à quatre épingles - dans les limites du budget disponible - qui attend le pape François ... dans l'espoir d'un miracle. (AFP).

Très amers envers une classe politique traditionnellement immobile et corrompue, «les Irakiens critiquent le gouvernement pour ces efforts de dernière minute qui visent à gagner des points sur la scène internationale, mais qui ne vont pas forcement profiter au plus grand nombre», se désole Jalal Sharif, imam à la grande mosquée du Prophète à Rusafa, dans le centre de Bagdad. «Ce n’est pas du tout par hostilité envers le pape», souligne-t-il. «Il ne peut pas retarder sa venue d’un mois ou deux?», se demande Ali Riyadh en riant. «Peut-être le gouvernement aura-t-il le temps de nous aménager quelques petits trucs en plus», ricane-t-il en soufflant une bouffée de son énième cigarette de la journée. Un passé de manifestant dans les rues de Bagdad et des velléités de poète, ce jeune travaille au ministère de la Culture où il gagne environ 300 dollars par mois. Originaire d’Abu Ghraib, quartier sunnite dans la périphérie de Bagdad, Ali fait partie des 70% de la population irakienne qui a moins de 30 ans et aucun futur en perspective.

Depuis l’année dernière, l’Irak traverse sa plus grave crise économique depuis la chute de Saddam Hussein en 2003. Le taux de chômage se situe autour de 13%. Dans un contexte de corruption et de réformes manquées, le prix du pétrole s’est effondré en février dernier. Une catastrophe pour un pays qui tire au moins 90% de ses recettes de la vente de l’or noir. Le confinement et les mesures anti-Covid-19 ont ultérieurement fragilisé l’économie. À la fin de 2020, le gouvernement n’a pas eu d’autre choix que de dévaluer le dinar de 25% par rapport au dollar américain. Ainsi, les jeunes Irakiens qui peuvent avoir accès au web déversent leur ras-le-bol sur la Toile. En octobre 2019, cette dynamique avait donné naissance à un mouvement de contestation antigouvernementale, porté principalement par des jeunes et organisé à partir des réseaux sociaux, qui a fait au moins 600 morts à travers tout l’Irak en un an. Aujourd’hui, à la veille de l’arrivée du pape, la colère populaire est à son comble.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".