ROME: Mercredi, le pape François a demandé à tous les catholiques de prier pour le succès de sa visite en Irak, du 5 au 8 mars.
«Après-demain, avec l’aide de Dieu, je me rendrai en Irak pour un pèlerinage de trois jours. Je souhaitais depuis longtemps rencontrer le peuple irakien, qui a tant souffert», a-t-il déclaré devant son auditoire au Vatican, en présence d’Arab News.
«Avec d’autres chefs religieux, nous allons faire un pas en avant pour la fraternité des croyants, là ou est né Abraham. Je vous demande d'accompagner ce voyage par vos prières, afin qu'il puisse se dérouler de la meilleure façon et porter ses fruits», a-t-il ajouté.
«Le peuple irakien m'attend. Ils attendaient déjà (le pape) saint Jean-Paul II, qui n’avait pas pu s’y rendre [en raison de l’opposition de Saddam Hussein]. On ne peut pas décevoir un peuple une seconde fois.»
La visite aura lieu malgré l’attaque qui s’est produite mercredi contre une base militaire des troupes de la coalition, dirigée par les États-Unis, dans l’ouest de l’Irak.
Bien que le pape François ne visite pas cette partie du pays, il se rendra à Bagdad et à Erbil, deux villes touchées par des attaques à la roquette le mois dernier.
Le pape François utilisera sans doute une voiture blindée et il sera accompagné durant sa visite d'une infirmière du Vatican.
«Une voiture blindée est toujours disponible pour les voyages du pape, et il est très probable qu’elle sera utilisée pour ce voyage», a déclaré le porte-parole de la presse du Vatican, Matteo Bruni, lors d’un briefing auquel a participé Arab News.
Le pape utilisera une voiture fermée lors de toutes ses visites dans les villes irakiennes, ajoute Matteo Bruni, à l'exception du stade d’Erbil dimanche, où il sera dans une voiture semi ouverte et célébrera la messe.
Ce voyage papal «sera différent des précédents en raison de la pandémie de Covid-19», précise Matteo Bruni.
Aucune rencontre avec la foule n'est prévue à l'exception de la messe d’Erbil; seuls 10 000 fidèles y seront admis afin de respecter la distanciation sociale.
Ce sera le premier voyage du pape à l’étranger depuis près de quinze mois, en raison de la pandémie de coronavirus et des restrictions de déplacements qui en découlent. C'est aussi le tout premier voyage papal en Irak.
Le pape François sera accompagné du secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin; du préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, le cardinal Leonardo Sandri; et de Mgr Paul Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États.
Soixante-quinze journalistes embarqués voyageront également à bord du vol spécial qui conduira le chef de l'Église catholique de Rome à Bagdad – soit près du double du nombre normalement autorisé sur un vol papal.
Le cardinal Pietro Parolin a décrit la visite du pape comme un signe de sa «proximité avec l’Église catholique» en Irak et avec les communautés chrétiennes en déclin dans le pays.
«Nous savons que l'Église a beaucoup souffert en Irak», souligne le cardinal Parolin. «Elle a perdu de nombreux chrétiens qui ont quitté l'Irak pour d'autres pays.»
L’Église a donc besoin de la présence du pape «pour être encouragée et pour continuer sa mission de témoigner de Jésus-Christ et de l’Évangile dans la situation difficile dans laquelle elle se trouve», ajoute-t-il.
La visite du pape «stimulera également les efforts qui ont déjà commencé pour reconstruire le pays», continue Pietro Parolin, ajoutant que ce sera une occasion de «dialogue interreligieux, de collaboration, de compréhension et de fraternité entre chrétiens et musulmans pour le bien du pays et de son avenir».
Le pape s'envolera pour Bagdad vendredi et sera accueilli à l'aéroport par le Premier ministre irakien. Il se rendra samedi dans la ville de Najaf, où il rencontrera le grand ayatollah Ali al-Sistani, chef spirituel des musulmans chiites d’Irak.
Matteo Bruni précise que ce sera la première rencontre en personne entre un pontife catholique et un ayatollah chiite.
Le pape visitera ensuite l'ancienne ville d'Ur, considérée par la Bible comme le lieu de naissance d'Abraham.
Il se rendra dimanche, en hélicoptère, à Mossoul, capitale de facto du califat autoproclamé de Daech de 2014 à 2017.
Là, indique M. Bruni, le pape aura «un moment de prière intime pour honorer les victimes de cette terre».
Il s'envolera ensuite pour Karakosh – une ville à majorité chrétienne d’où, en 2014, quelque 45 000 personnes ont été expulsées par Daech –, avant de se rendre à Erbil pour célébrer une messe au stade Franso Hariri.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com