ROME: Les migrants et les réfugiés accompagnés d’enfants devraient se voir accorder la résidence permanente en Italie, a statué la plus haute juridiction du pays.
La Cour suprême d'appel s'est prononcée en faveur d'une Libyenne, mère de jumeaux nés dans la ville italienne de Brescia en janvier 2017, affirmant que les enfants sont un facteur qui augmente la «vulnérabilité» des réfugiés et des migrants, et que cela ne peut être ignoré par le ministère de l'Intérieur ou par les juges.
Le ministère avait refusé la protection à la femme, connue uniquement sous ses initiales A. L. Un tribunal de Brescia avait jugé qu'elle «n'avait pas de problèmes personnels et familiaux spécifiques». En juin 2019, il avait donné son feu vert au rapatriement de cette femme et de ses enfants en Libye. Son avocat Massimo Gilardoni avait fait appel de la décision.
La Cour suprême a jugé que les deux enfants constituaient «l’une des questions personnelles et familiales que le juge aurait dû examiner avant de rendre sa décision».
La plus haute juridiction a estimé que «la présence d'enfants mineurs en Italie» prouve «d'une part une fragilité particulière des membres célibataires de la famille et de la famille dans son ensemble», et a insisté sur «le profil spécifique d’intégration de la famille sur le territoire national».
L’intégration de la famille est caractérisée par «l’intégration des enfants dans des contextes sociaux et scolaires en Italie, et leur tendance naturelle à s’imprégner des valeurs et des concepts sur lesquels la société italienne est fondée», a ajouté la décision. «Pour prendre en considération la protection humanitaire à accorder, la présence d'enfants mineurs représente l'un des éléments dont il faut tenir compte pour évaluer si un parent est vulnérable.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com