ROME: Les médias internationaux suivent la visite imminente du pape en Irak avec un grand intérêt. Soixante-quinze journalistes voyageront à bord du vol spécial qui emmènera le chef de l'Église catholique de Rome à Bagdad – presque le double du nombre autorisé sur un vol papal. De plus, des centaines de reporters et d'équipes de tournage suivront sa visite sur le terrain.
«C'est un voyage historique. François est le premier pape à se rendre en Irak, et il sera le premier chef de l'Église chrétienne à entrer dans la maison d'Abraham à Ur, où l'histoire du christianisme a commencé», déclare à Arab News Manuela Tulli, correspondante du Vatican pour Ansa, la principale agence de presse italienne.
Manuela Tulli couvre l’actualité du pape François depuis son élection en 2013. Bien que ce soit sa première visite en Irak, ce sera son sixième voyage en tant que journaliste accompagnatrice.
Ce voyage «pourrait changer l'histoire du dialogue interreligieux» et «représenter un tournant historique pour l'Irak», déclare-t-elle. «Le pape se rendra dans ce pays en pleine deuxième vague de la pandémie de Covid-19. Le problème de la sécurité se pose également en Irak.»
Depuis son élection, le pape François exprime sa volonté de visiter le pays et de rencontrer les chrétiens qui y vivent.
«Le pape veut y aller. Il veut envoyer un message de paix sur une terre tourmentée par la guerre et les divisions», confirme Manuela Tulli. «Il veut aller dire basta (“assez”) à la guerre et à la violence. Il ne craint ni la pandémie ni problème de sécurité.»
Elle déclare, à propos des 75 journalistes qui l’accompagnent et des presque 50 membres de l’entourage papal: «Nous sommes dans le même avion que le pape, et le Vatican a choisi les hôtels où nous logerons. Nous ne pourrons pas nous déplacer seuls. De plus, le programme étant très chargé, il n'y aura pas de temps pour faire autre chose. Nous devrons nous en tenir au programme 24 heures sur 24.»
Le pape François doit arriver à Bagdad le 5 mars et il sera accueilli par le Premier ministre irakien. Il rendra ensuite visite au président du pays au palais présidentiel, où il rencontrera les autorités locales, les représentants de la société civile et le corps diplomatique.
Il rencontrera également des évêques et des prêtres à l'église syriaque catholique de Notre-Dame-du-Salut à Bagdad.
Le 6 mars, il s'envolera pour la ville de Najaf et rencontrera le grand ayatollah Ali al-Sistani. Le pape retournera à Bagdad ce même jour et célébrera la messe dans la cathédrale chaldéenne de Saint-Joseph.
Le 7 mars, il se rendra à Erbil, capitale du Kurdistan irakien, et rencontrera les autorités religieuses et civiles de la région autonome. Il visitera également la ville de Karakosh. Son retour à Rome est prévu en mars, au départ de Bagdad.
«Je pense que les chrétiens d'Irak seront particulièrement impressionnés de voir le pape prononcer l'Angélus, la prière du dimanche, depuis l'église de l'Immaculée-Conception de Karakosh, que Daech utilisait comme champ de tir pour ses miliciens», déclare Manuela Tulli.
«Je suis certaine que François dira un mot d’espoir à ceux qui ont vécu des moments terribles à cause de Daech», ajoute-t-elle.
«La prière interreligieuse à Ur sera passionnante. Ce moment sera comme la fin d’un cycle pour l’Histoire.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com